Affaire Jubillar : le Tarn, triste théâtre de disparitions inexpliquées et sans corps retrouvés
Loin de l’image d’un territoire rural paisible du sud-ouest de la France, le Tarn cache une réalité autrement plus sombre. Depuis 2013, trois femmes s’y sont volatilisées sans que l’on puisse, à ce jour, expliquer leur disparition. Plus surprenant encore, aucun des corps n’a jamais été retrouvé. Et les proches, comme la justice, demeurent sans réponse.
La disparition de Delphine Jubillar hante la France entière depuis plus de cinq ans. Cette infirmière de 33 ans, a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines. La jeune mère de famille aurait quitté le domicile familial entre 23 h et 4 h du matin cette nuit-là, vêtue d'une doudoune blanche et n'ayant emporté que son téléphone portable. Elle n’est jamais revenue.
Les corps n’ont jamais été retrouvés
Son mari Cédric, avec qui elle était en instance de séparation, devient rapidement le principal suspect. Incarcéré depuis juin 2021, il continue de nier les faits. Son procès débutera le 22 septembre 2025 devant la cour d'assises du Tarn. À ce jour, aucun corps n’a été retrouvé et aucun élément tangible n’est venu confirmer l’implication de son mari dans sa disparition.
Sept ans plus tôt et à une cinquantaine de kilomètres de là, Amandine Estrabaud, 30 ans, disparaît de son domicile un après-midi de juin 2013. Sur place, les gendarmes trouvent la porte du logement restée ouverte et quelques-uns de ses objets personnels, notamment une paire de chaussures et des boucles d’oreilles, sont retrouvés à proximité de l’habitation. Mais la jeune femme demeure introuvable.
Une voisine affirme avoir vu Amandine Estrabaud arriver à son domicile à bord d’un fourgon blanc, accompagnée d’un homme qu’elle n’a aperçu que de dos. L’individu, à peine plus grand qu’elle, avait une carrure robuste, des cheveux châtain clair et portait un pantalon de travail orné d’une bande orange.
Aucunes preuves matérielles
Cette description, combinée aux confidences faites par Guerric Jehanno à plusieurs codétenus durant sa détention, a conduit les enquêteurs à le désigner comme principal suspect. L'homme a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle en 2020. Pourtant, le corps de la jeune femme n’a jamais été retrouvé, et aucune preuve matérielle n’est venue confirmer cette thèse.
Entre ces deux affaires, une autre femme du nom de Laurence Mangué disparaît dans la nuit du 12 au 13 février 2017, après un dîner avec son mari chez sa sœur Fabienne. Le couple, en instance de divorce, aurait connu une dispute en rentrant chez eux. Laurence aurait quitté le domicile vers minuit en voiture et n’est jamais revenue. Le véhicule a été retrouvé le jour-même, fermé à clé près d’une rivière. L’affaire avait d’abord été classée en suicide mais la famille pense qu’il pourrait plutôt s’agir d’un meurtre.
Des similitudes troublantes
Outre le cadre géographique commun, un triangle d’à peine cinquante kilomètres autour d’Albi et Castres, les points communs entre ces disparitions sont nombreux : une femme seule ou dont le couple traverse une crise, aucun témoin direct, pas de scène de crime, et toujours, cette même conclusion accablante : aucune trace du corps.