Affaire Jubillar : les trois scénarios possibles à l’issue du procès de Cédric Jubillar

Publié par Amandine Blanchard
le 2/06/2025
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3 minutes
jubillar case - cemetery of cagnac-les-mines
Le procès de Cédric Jubillar, mis en examen pour le meurtre de son épouse Delphine, débutera le 22 septembre 2025 devant la cour d’assises du Tarn, à Albi. Voici les scénarios possibles à l’issue de ce dernier.

“Le procès Jubillar s’ouvrira devant la cour d’assises du Tarn le 22 septembre 2025. Sa durée précise reste à définir en concertation avec les avocats des parties” confirmait le parquet général à Toulouse en mars dernier. Ce procès hors normes, très attendu dans une affaire marquée par l’absence de corps, d’aveux et de témoins, pourrait durer jusqu’à quatre semaines. Depuis plus de trois ans, l’accusé clame son innocence. Face à lui : l’accusation, les parties civiles et une société en quête de vérité. Mais quelles sont les issues possibles de ce procès judiciaire et médiatique ? Trois scénarios se dessinent.

“Les issues possibles devant la Cour d’assises sont communes à tous les dossiers : un acquittement, une condamnation ou l’ouverture d’un supplément d’information. La question de la détention se poserait alors avec beaucoup d’acuité”, nous explique Me Jean-Baptiste Alary, avocat de Cédric Jubillar. 

L’acquittement : un verdict possible, mais contesté

Dans un dossier aussi fragile en preuves matérielles, la cour pourrait estimer que les charges pesant sur Cédric Jubillar ne suffisent pas à démontrer sa culpabilité. Il serait alors acquitté et libéré, sauf si le parquet demande un maintien en détention par référé.

Cette hypothèse, bien que plausible juridiquement, provoquerait une onde de choc. “Si Monsieur Jubillar est acquitté, nul doute que le parquet interjettera appel”, avertit l’avocat. Pour la cousine de Delphine, partie civile dans ce procès, la condamnation représente la seule voie possible vers un deuil : “La condamnation remplace ce corps qui nous a été soustrait”, affirmait à France Bleu son avocat, Me Philippe Pressecq, fin 2024. Un acquittement serait donc vécu comme une injustice par les proches de Delphine et une victoire difficilement acceptable par l’opinion publique.

La condamnation : une décision lourde dans une affaire sans corps

C’est le scénario attendu par l’accusation et les parties civiles : la cour reconnaît la culpabilité de Cédric Jubillar dans le meurtre de sa femme. Il risquerait jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité. Une condamnation permettrait de clore, juridiquement du moins, une enquête démarrée fin 2020 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn.

Mais ce verdict serait forcément controversé. La défense estime que les indices sont trop légers pour aboutir à une telle conclusion. En cas de condamnation, elle a déjà annoncé son intention de faire appel.

Le supplément d’information 

Troisième voie, moins fréquente : la cour pourrait estimer que les éléments du dossier ne permettent pas de trancher de manière satisfaisante, et ordonner un supplément d’information. Cela signifierait rouvrir l’enquête pour approfondir certains points, potentiellement relancer la recherche du corps ou réentendre des témoins.

Une telle décision serait perçue comme un aveu d’insuffisance de l’enquête initiale. Elle prolongerait l’attente de toutes les parties et poserait une nouvelle fois la question du maintien en détention de Cédric Jubillar. Comme le rappelle son avocat : “La question de la détention se poserait alors avec beaucoup d’acuité.”

Depuis son incarcération en juin 2021, l’ancien ouvrier du bâtiment est à l’isolement. Dans le village de Cagnac-les-Mines, le flou reste total pour les habitants, certains poursuivant encore des recherches dans l’espoir de retrouver le corps de Delphine. Cédric Jubillar, lui, n’a jamais varié : il nie toute implication.

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