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Avis de recherche Delphine Jubillar© Batard Patrick/ABACAabacapress
"Des cris de peur et d'effroi." C'est ce qu'aurait entendu et rapporté aux gendarmes une voisine du couple Cédric et Delphine Jubillar, la nuit de la disparition de la jeune femme le 15 décembre 2020 à Cagnac-les Mines dans le Tarn. Une violente dispute aurait bien éclaté entre les deux époux, fatale est persuadée l'accusation. Mais que se cachait-il derrière cette dispute ?

Le couple que formaient Cédric et Delphine Jubillar, mariés depuis 7 ans au moment de la disparition de la jeune femme de 33 ans à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, n'en était plus un. On sait depuis un moment déjà qu'elle projettait de quitter le domicile conjugal et de divorcer, ce malgré les deux enfants qu'ils avaient eu ensemble, un garçon de 6 ans et une fillette de 18 mois à l'époque. Mais pourquoi se séparer moins de deux ans après avoir agrandi la famille ? Cédric Jubillar était-il infidèle (il fréquentait un site de rencontres) ? Violent (il était jaloux, grossier et colérique) ? Rien ne le démontre. La vérité serait plus terre à terre : Delphine avait un amant. Du moins correspondait-elle très régulièrement avec cet homme que la presse a surnommé "le confident de Montauban" (Jean 1 a, comme sa compagne Cathy 2, avec qui la disparue aurait conclu "un pacte" pour que les deux duos se quittent sans heurts, été mis hors de cause depuis). Le procureur de la République Dominique Alzéari avait déclaré à L'Indépendant en 2021 : "Elle (Delphine Jubillar, ndlr) n'avait aucune raison de disparaître. Elle avait aussi le projet de quitter son conjoint et de s'installer avec un autre homme. Elle avait pris un crédit pour acheter une voiture, effectué des recherches pour trouver un logement, elle avait acheté des meubles : elle avait un projet de vie nouveau. Elle avait engagé une procédure de divorce."

Les finances de Cédric Jubillar : la cause d'une dispute fatale ?

Rien n'allait plus chez les Jubillar. U n témoignage recueilli auprès d'un proche du couple par Le Daupiné Libéré laissait entendre que Cédric avait pour habitude de "rabaisser" sa femme en son absenc e.  Un article du Parisien paru le 17 janvier 2024, révélait que le mari vivait au crochet de Delphine. Et comme souvent dans un divorce, les finances sont au cœur des disputes du quotidien et la situation s'envenime. Le journal évoquait  une "carte bleue refusée pour rembourser une dette, une demande de crédit rejetée par un organisme de prêt" par Cédric, et le le "déséquilibre financier" entre les deux époux. Les affaires de l'artisan peintre-plaquiste de métier n'étaient pas florissantes, en pleine période de Covid-19. Delphine Jubillar aurait même confié à une amie qu'elle pensait qu'il servait de sa carte de crédit à son insu. Le mis en cause l'a reconnu devant les enquêteurs  cela irritait son épouse. "Elle m'engueulait, comme d’habitude, et puis après, ça passait."  Jusqu'à ce que ça ne passe plus (elle lui donnait parfois des gifles) ? Un peu comme dans l'affaire Daval, qui ne supportait plus les remarques d'Alexia et qui comme Cédric Jubillar avait activement participé aux recherches ? 

Delphine Jubillar avait décidé de stopper l'hémorragie

L'adultère comme les problèmes financiers (en atteste la maison du couple jamais vraiment terminée) peuvent logiquement être considérés comme un motif de séparation. Chacun ayant chaque jour un reproche à faire à l'autre : Cédric sur la relation extra-conjugale de Delphine, Delphine sur le manque d'ambition et les déboires de Cédric. Le Parisien explique que la jeune femme " avait retiré en septembre à son mari la procuration dont il disposait sur son compte courant." Elle avait également, "quelques heures avant sa disparition", demandé que le code de sa carte soit changé. L'a-t-elle appris appris à son mari le soir même, entraînant la toute dernière dispute ? Fait troublant, Cédric Jubillar s'est tout de même servi de cette carte de crédit, après la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Aurait-il pu lui extorquer le nouveau code ? Mais sa défense est claire sur le sujet : l'homme n'était "pas acculé, criblé de dettes au point de devoir envisager le meurtre de sa femme comme une solution à ses problèmes."

Cédric Jubillar ne voulait pas perdre sa maison selon sa mère

Pour Cédric Jubillar, divorcer signifiait perdre sa maison de Carnac-les-Mines, ce qui était impensable pour lui d'après sa mère Nadine. Puis, le soir du 15 décembre, c'est peut-être la goutte qui a fait déborder le vase. Delphine et "Jean" s'échangent de nombreux messages. L'un des derniers est une photo d'elle suggestive. "En nuisette blanche avec un petit liseré rouge. Elle a les cheveux défaits, les épaules dénudées, le visage maquillé", racontent nos confrères du Nouveau Détective. Suivi de : "Envie de toi. J’attends que ça ! Que ton lit soit le mien." C'est peut-être en les découvrant que son mari aurait commis l'irréparable. Peu après 23 heures, une voisine vivant à environ 100 m de la maison des Jubillar aurait déclaré aux enquêteurs avoir entendu "Des cris de peur et d'effroi." Toujours incarcéré bien que présumé innovent, Cédric Jubillar sera jugé à partir de septembre prochain. Il continue d'affirmer que sa femme a quitté le domicile entre 23 heures et 4 heures du matin, vêtue d'une doudoune et équipée de son téléphone, ce qui pourrait d'ailleurs relancer l'affaire.

1, 2 : prénoms d'emprunt