Kit de survie : la somme d'argent à toujours avoir chez soi en cas d'urgence

Pannes de réseau, catastrophes naturelles, cyberattaques… Si ces scénarios semblent parfois relever de la fiction, les événements récents montrent qu’aucun pays n’est totalement à l’abri d’une situation de crise imprévisible. Or, en cas de rupture temporaire des services bancaires ou de coupure généralisée d’électricité, l’accès à son argent peut devenir compliqué, voire impossible. Face à cela, une précaution simple revient dans les recommandations des spécialistes de la résilience civile : garder une certaine somme d’argent liquide chez soi. Mais combien exactement ? Et comment le conserver ?

À l’heure où les paiements par carte et les applications de paiement mobile sont devenus la norme, l’argent liquide est en recul dans la vie quotidienne. Pourtant, il reste le moyen de paiement le plus utile en cas d’effondrement temporaire du système numérique.

La somme idéale selon les experts

La question de la somme à conserver dépend de plusieurs critères : le nombre de personnes dans le foyer, les habitudes de consommation, ou encore la localisation (zone urbaine ou rurale). Néanmoins, les recommandations convergent autour d’un montant compris entre 100 et 500 euros en petites coupures.

Ainsi, 100 euros peuvent suffire pour une personne seule vivant en ville, avec un accès rapide aux commerces de proximité.
Une somme comprise entre 250 et 300 euros est considéré comme un bon compromis pour un couple, permettant de couvrir les dépenses de première nécessité sur plusieurs jours.
Jusqu’à 500 euros peuvent être recommandés pour une famille avec enfants ou vivant en zone plus isolée, où les services sont moins accessibles.

Comment conserver cet argent en sécurité ?

Garder de l’argent liquide chez soi n’est pas sans risques, notamment en cas de cambriolage. Voici quelques conseils simples à appliquer :

• Diviser la somme en plusieurs endroits discrets (livres creux, boîtes opaques, vêtements peu utilisés, etc.).
• Éviter les cachettes classiques (tiroir de la table de nuit, pot de farine…).
• Envisager une petite boîte ignifugée ou un coffre discret si la somme est importante.
• Prévoir des billets de petite valeur (5, 10, 20 euros) pour pouvoir payer même en l’absence de monnaie.

Dans tous les cas, il ne s’agit pas de stocker l’équivalent d’un mois de salaire, mais bien une réserve de secours.

À quoi peut servir cet argent en cas d’urgence ?

L’argent liquide peut permettre d'acheter de la nourriture ou de l’eau potable dans une supérette ou auprès d’un commerçant local non équipé en TPE, de payer de l’essence, si certaines stations fonctionnent en mode manuel, de se loger temporairement, dans un hôtel ou un gîte acceptant les espèces ou d'aider un proche en difficulté ou venir en aide à une personne vulnérable.

Dans certaines situations extrêmes (coupures prolongées, fuite rapide d’un logement), il peut même s’agir d’un élément vital du kit d’évacuation.

Un bon réflexe de plus en plus recommandé

Le ministère de l’Intérieur lui-même encourage les citoyens à préparer un “kit d’urgence”, dans lequel une somme en espèces figure parmi les indispensables, aux côtés des médicaments, papiers d’identité et batteries externes.

De nombreux pays voisins comme l’Allemagne ou la Suisse ont intégré depuis longtemps cette logique dans leur culture de la prévention. En France, la crise du Covid-19 puis les tensions géopolitiques actuelles (conflit en Ukraine, attaques informatiques croissantes) ont contribué à un regain d’intérêt pour ces gestes.

Disposer de quelques centaines d’euros à domicile ne changera peut-être pas votre quotidien, mais cela peut tout changer en cas de rupture temporaire de l’ordre habituel. Et dans une époque marquée par l’imprévisible, ce petit geste peut faire toute la différence. Sans céder à la panique, il est donc judicieux d’envisager l’argent liquide comme un outil à intégrer à son organisation domestique, au même titre qu’une lampe torche ou un kit de premiers secours.