Reconversion tardive : ce qu’il faut savoir pour changer de métier avant la retraiteIstock
L'approche de la retraite ne doit pas constituer un obstacle pour la reconversion, si celle-ci s'impose. Cependant, il s'agit parfois d'une démarche complexe, sinon intimidante. Nos conseils pour s'en sortir avec brio.
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Le travail, c’est un fait, peut être épuisant. Les signes ne manquent d’ailleurs pas : le burn-out est reconnu comme une potentielle maladie professionnelle depuis 2015, rappelle Capital. N’oublions pas non plus les métiers dits "pénibles" et les avantages auxquels ils ouvrent le droit en vue de la retraite. Cela signifie donc qu’il est bel et bien possible de s’échiner plus que de raison dans l’exercice de ses missions. Parfois, confronté(e) à ce genre de situation, il peut être intéressant de réfléchir à la reconversion. Plusieurs signes traduisent d’ailleurs la nécessité de changer de métier, observe le site spécialisé de Planet Zest-Elearning

D’une façon générale, l’essentiel de ces indices comporte une dimension sanitaire. Il est, en effet, souvent question de santé mentale — ou professionnelle, au moins. Ainsi, le bore-out - c’est-à-dire, l’ennui profond ressenti au travail - la fatigue extrême, l’absence de motivation, la perte de sens comme la lassitude ou le mal-être dans l’environnement professionnel font tous partie des signaux à prendre au sérieux. D’aucuns pourraient aussi souhaiter une meilleure rémunération !

Si vous vous reconnaissez dans l’un ou l’autre de ces problèmes, il devient important de se poser la question de la reconversion. Quand bien même elle pourrait s’avérer tardive.

Peut-on encore se reconvertir quand on approche de la retraite ?

Premier élément à prendre en compte : une reconversion professionnelle réussie ne se fait pas au dernier moment. Cela ne signifie pas qu’il ne soit pas possible de changer de métier alors que l’on approche doucement de la retraite, bien au contraire ! En revanche, il faut le faire avant de perdre l’énergie nécessaire à la démarche. Cette dernière peut prendre du temps et repose sur un nombre d’étapes conséquent, quel que soit l’âge de l’individu qui se lance.

Il va falloir commencer par un bilan de compétences, pour "faire le point sur sa situation", rappelle d’entrée de jeu Terrafemina sur son site. Dans ce genre de situation, il est important de solliciter l’aide d’un prestataire extérieur à l’entreprise. Souvent, il faudra aussi se former ou se re-former. Nombreux sont ceux, en effet, qui doivent tout apprendre du nouveau métier auquel ils se destinent désormais. La formation permet donc de se qualifier en amont des candidatures envoyées aux employeurs potentiels et est rendue accessible par différentes associations, organismes et coup de pouces. Solliciter les aides auxquelles vous avez droit est un des éléments crucial d’une reconversion. Y compris à l’approche de la retraite.

Comment se passe la reconversion quand on approche de la retraite ?

Plus on approche de la retraite, plus la reconversion peut s’avérer complexe. En cause ? La politique d’emploi des seniors, telle que la critiquait la direction de l'Animation de la recherche, des Études et des Statistiques (DARES, organisme rattaché au ministre du Travail), en 2018. Comme l’explique le site spécialisé je-change-de-métier.com, l’Hexagone est très en retard sur ses voisins européens. En outre, il ne faut pas perdre de vue que la reconversion à moins de dix ans de la cessation d’activité bloque mécaniquement l’accès à l’indemnité de départ en retraite.

Pour la plupart des travailleurs à l’approche de la retraite désireux de se reconvertir, l’âge peut cependant constituer un atout : c’est un gage de légitimité, de compétence et d’expérience. À condition, bien sûr, de se former. Fort heureusement, il existe des accès facilités pour les Françaises et les Français de ce profil. S’ils ont plus de 50 ans, ils peuvent par exemple s’entretenir avec le RH de leur société initiale pour bénéficier d’un plan de formation. En outre, le CPF prévoit des dispositions particulières pour les chômeurs inscrits à Pôle Emploi, s’ils avaient entre 50 et 54 ans au moment de la fin de leur contrat de travail. Ils ont droit à des heures de formation complémentaires dans la limite de 7 500 euros.

Les travailleuses et les travailleurs peuvent aussi faire appel à des conseils en évolution professionnelle ou envisager la reconversion par alternance (Pro-A) s’ils sont peu qualifiés. N'oublions pas non plus les prestations dédiées aux salariés de plus de 45 ans disponibles dans tous les Centres Interinstitutionnels de Bilans de Compétences (CIBC). Enfin, il est important de choisir le bon secteur !

Reconversion à l’approche de la retraite : quels secteurs privilégier ?

Plusieurs secteurs sont propices à la reconversion quand on est un travailleur âgé. C’est aussi l’occasion de changer de statut, souligne je-change-de-métier.com. Pourquoi ne pas devenir dirigeant d’entreprise après avoir fondé sa propre société ?

D'autres alternatives existent évidemment. Ainsi, il est possible d’opter pour :

  •  les métiers du coaching, où la quête de légitimité offre aux travailleuses et aux travailleurs âgés de réelles opportunités
  • l’immobilier, de son côté, cherche des commerciaux expérimentés
  • l’aide à la personne recrute également de nombreux quinquagénaires
  • la grande distribution constitue aussi des opportunités intéressantes, dans la mesure où de nombreux magasins cherchent à toucher les clients les plus âgés
  • enfin, l’industrie de pointe est en quête de profils chevronnés assez incompatibles avec le fait d’être un travailleur senior.