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Le jeu du chat et de la souris. Incarcéré depuis bientôt sept mois, Cédric Jubillar clame son innocence dans la disparition de sa femme. Soupçonné depuis le départ par les gendarmes, il a été mis en examen au mois de juin 2021 pour « homicide volontaire par conjoint », mais nie tous les faits qui lui sont reprochés. Enquêteurs et magistrats instructeurs ont des doutes sur plusieurs de ses explications quant à la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Ce soir-là, le trentenaire a-t-il appris que sa femme avait un amant et envisageait de le quitter à court terme ? Une dispute a-t-elle éclaté entre eux, avant de dégénérer ?
Affaire Jubillar : les lourdes confidences d'un ex codétenu de Cédric
Cédric Jubillar n’a jamais caché que son couple avait des difficultés, mais affirme que la dispute rapportée par son fils Louis a eu lieu un autre soir que celui-là. Le petit garçon, âgé de six ans au moment des faits, aurait entendu son père dire à sa mère : « Puisque c’est comme ça, on va se séparer ». Celui qui fait figure de principal suspect intrigue aussi par son comportement depuis cette nuit d’hiver, puisqu’il a plaisanté à plusieurs reprises sur le fait d’être le coupable ou d’avoir dissimulé la dépouille de sa femme dans un endroit bien précis. La « ferme qui a brûlé » a bien été fouillée par les enquêteurs, mais cela n’a rien donné.
Dernièrement, c’est un ancien codétenu de Cédric Jubillar qui a fait parler de lui, explique Le Parisien. L’homme de 36 ans était incarcéré dans une cellule voisine de la sienne et les deux auraient eu des conversations nocturnes, durant lesquelles le trentenaire se serait confié à lui. Selon les informations du quotidien francilien, le mari de Delphine Jubillar lui aurait donné des informations sur la nuit du 15 au 16 décembre, ainsi que sur la localisation du corps de son épouse. Entendu par les enquêteurs, voici ce qu’il leur aurait dit : « J’ai commencé à parler avec Cédric de plus en plus. Il a fini par me faire confiance que je l’ai défendu devant tout le monde. Les autres détenus l’insultaient ou se moquaient de lui. J’ai fini par prendre la parole et leur dire de se calmer ». Selon cet homme, Cédric Jubillar lui aurait même confié avoir tué sa femme ce fameux soir de décembre…
Affaire Jubillar : un projet criminel envisagé « depuis un certain temps » ?
Confidences ou affabulations ? Selon Le Parisien, l’ancien codétenu de Cédric Jubillar aurait expliqué que ce dernier aurait envisagé ce projet criminel « depuis un certain temps ». Le quotidien francilien explique que « le soir de la disparition, alors qu’il était dans sa chambre et Delphine en train de regarder la télé dans le salon, il serait allé la rejoindre pour récupérer son chargeur de téléphone. Il aurait alors ‘pété un câble’ en voyant son épouse plongée dans son téléphone ».
L’ancien détenu donne alors des précisions aux enquêteurs, selon le témoignage consulté par Le Parisien : « Il aurait d’abord vu un message de l’amant de sa femme avec qui elle textotait. Il a pris son téléphone des mains et a vu les messages. C’est ça qui l’a fait vriller (…) Il se dit être le plus grand cocu de France. Il m’a dit qu’il savait où l’enterrer avant les faits. Il m’a expliqué avoir suivi sa femme en la géolocalisant, avoir tenté de pirater son téléphone sans succès. Il savait ce qui allait se passer. Il attendait le moment propice pour s’en débarrasser ». L’ancien confident de Cédric a également donné aux enquêteurs des indications précises sur la localisation du corps, qui lui auraient été fournies par le suspect lui-même.
Affaire Jubillar : le corps de Delphine enterré dans une ferme ?
Cédric Jubillar aurait enterré le corps de sa femme dans « un endroit qui a déjà brûlé » et à un niveau « peu profond », selon ce qu’aurait dit le codétenu aux enquêteurs. D’après Le Parisien, il aurait également mis dans la confidence sa compagne actuelle, Séverine, et aurait souhaité qu’elle déplace le corps, aidée de son nouvel ami. « Je pense qu’il avait peur que le corps réapparaisse, il voudrait donner des instructions à sa compagne », aurait expliqué ce dernier aux enquêteurs, cité par le quotidien.
Les gendarmes ont laissé Séverine et l’ancien détenu se rencontrer à quatre reprises et les ont suivis deux fois. La quadragénaire l’aurait effectivement conduit jusqu’à un corps de ferme non loin de Cagnac-les-Mines (Tarn), mais aurait refusé d’aller plus loin. Elle aurait évoqué avec l’ancien détenu la possibilité de déplacer le corps de Delphine Jubillar près de Montauban, où vit son amant et son ex-compagne.
Placée en garde à vue le 15 décembre pour « recel de cadavre », Séverine a été libérée sans charge retenue contre elle, car elle aurait prouvé sa bonne foi aux enquêteurs. Alors qu’elle défendait jusqu’à présent Cédric Jubillar dans les médias, elle a confié ses doutes aux enquêteurs, selon Le Parisien : « Je pense qu’il est coupable. Je pense qu’il l’a vraiment tuée en fait ». Selon les informations du journal, des fouilles de « grande ampleur » sont prévues prochainement dans la ferme qui a brûlé.