Scandale Buitoni : de possibles négligences dans des usines révélées par Envoyé Spécial

Publié par Thibaut Nouailhetas
le 27/10/2022
loge of food company nestlé at headquarters at city of vevey on a cloudy summer day photo taken august 28th, 2021, vevey, switzerland
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L'émission Envoyé spécial diffusée ce 27 octobre dévoile de possibles négligences dans deux usines, que ce soit celle de Buitoni ou une autre, détenue conjointement par Lactalis et Nestlé.

8 mois après le scandale, la douleur est toujours présente. En mars 2022, Kelig, jeune enfant de 2 ans et demi aux yeux rieurs, perdait la vie après avoir consommé un morceau de pizza surgelée de la gamme Fraîch’Up commercialisée par la marque Buitoni.

Ce jeudi 27 octobre, dans un reportage diffusé dans le cadre de l’émission Envoyé spécial sur France 2, Ludivine et Théo Soavi, les parents de l’enfant, ont accepté de s’exprimer pour la première fois face à une caméra.

Une bouchée, c’est ce qui aura suffit pour ôter la vie de Kelig. Sa mère raconte en effet que le jeune garçon avait goûté "un tout petit peu" de la pizza dans l’assiette de sa mère. "C’était la première fois qu’on achetait ça", explique-t-elle à nos confrères.

Pizzas Buitoni : la descente aux enfers

Seulement le lendemain l’enfant est pris de violentes diarrhées et son état se dégrade rapidement. Si le premier diagnostic fait état d’une gastro-entérite, les médecins se ravisent plus tard, après que le garçon ait été pris de convulsions. Ils penchent alors davantage pour un syndrome hémolytique et urémique (SHU) et le petit est hospitalisé en réanimation. Ce syndrome provoque une défaillance des organes vitaux et tue Kelig le lendemain.

Un mois plus tard, Ludivine et Théo apprennent par l’Agence nationale de santé publique que le petit garçon avait été contaminé par la bactérie E. coli en consommant la pizza Buitoni. "On est en France, on est en 2022, réagit Théo Soavi. On n'imagine pas qu'on puisse vendre, acheter, nous, consommateurs lambda, des produits qui sont mortels", regrette sa mère.

L’équipe d’Envoyé spécial a pu rencontrer des anciens employés de l’usine de Caudry et l’une des journalistes a également pu s’infiltrer dans une autre d’entre elles détenue conjointement par Lactalis et Nestlé. Voici les découvertes qu’ils ont faites... Et elles sont loin d'être rassurantes.

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Des traces de la bactérie E. coli détectées bien avant le scandale

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Comme le révèle Le Parisien, l’équipe d’Envoyé spécial a pu consulter un document confidentiel interne qui prouverait que des traces de la bactérie E. Coli auraient été détectées dans la farine en août 2021. L’entreprise Nestlé a pourtant toujours affirmé le contraire et la loi ne les obligeait pas à faire un signalement à la DGCCRF. 

Les heures de nettoyage réduites

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professional industrial cleaner in protective uniform cleaning floor of food processing plant cleaning services
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Envoyé spécial a pu recueillir le témoignage de deux anciens employés de l’usine de Caudry, à l’origine du drame sanitaire provoqué par les pizzas Buitoni, accompagnés par une déléguée syndicale. Il révèle que qu’une réorganisation de l’usine avait conduit à une réduction considérable du nombre d’heures de nettoyage dans le but d’augmenter la production. 

La chaîne du froid pas toujours respectées

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Une journaliste d’Envoyé spécial a été recrutée en tant qu’intérimaire dans une usine détenue par Lactalis et Nestlé dans la chaîne de production de desserts lactés. Elle a pu constater que la chaîne du froid n’était pas toujours respectée. 

Des lavages de main rares

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hygiene cleaning hands washing hands
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La journaliste qui s’est introduite dans l’usine de Lactalis et de Nestlé a également pu constater que certains employés se lavaient rarement les mains. 

Des blouses sales

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La journaliste infiltrée dans la chaîne de production des desserts lactés a aussi pu s’apercevoir que les blouses avec lesquelles travaillent les employés sont parfois très sales.

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