Prêt-à-porter : les 9 enseignes en difficultés en France
On assiste à l’heure actuelle à une série de fermetures d’enseignes de prêt-à-porter à travers la France. Les causes de ces faillites à répétition sont multiples, comme le rapportent nos confrères de BFMTV. D’une part, la crise sanitaire et les confinements qui s’en sont suivis ont, pour un grand nombre d’enseignes, marqué le début de la fin. Même au-delà des confinements stricts, les ventes ont plongé de manière générale durant la pandémie, car les consommateurs étaient moins prompts à initier des virées shopping.
Prêt-à-porter : Gilets jaunes, Covid, inflation... Des chocs coup sur coup
Comme l'explique franceinfo, les magasins ont connu des "chocs à répétition" ces dernières années. Avant la pandémie, c'est le mouvement des Gilets jaunes qui a mis un coup d'arrêt à leur activité durant quelques semaines, puisque certain smagasins étaient contraints de baisser le rideau chaque week-end. Interrogé par la chaîne, l'économiste Philippe Moati explique que ces fermetures forcées durant les manifestations puis les confinements ont "dégradé la situation financière des entreprises". Les aides de l'Etat ont aidé quelque temps, mais elles n'ont pas permis aux enseignes de redresser la barre.
Un autre facteur contribuant à la mise en difficulté de ces chaînes de prêt-à-porter est l’inflation. En effet, la montée généralisée des prix, des matières premières comme de l’énergie, a un double impact négatif sur les finances de ces entreprises. D’une part, elle gonfle les prix de production et d’acheminement des articles.
De l’autre, elle diminue le pouvoir d’achat des consommateurs, ce qui fait que ces enseignes perdent une part conséquente de leur clientèle. Car, lorsqu’on voit sa facture au supermarché augmenter, on se défait au premier chef des dépenses les moins nécessaires, telles que l’achat de nouveaux vêtements. C'est ce qu'explique Philippe Moati à franceinfo : "À cause de la hausse des prix, les ménages perdent du pouvoir d'achat et sont obligés d'arbitrer dans leurs dépenses. L'habillement est un marché saturé : on a déjà des vêtements, on est rarement sur du premier équipement. Ce sont donc des acahts qui peuvent facilement être reportés".
Les Français ont changé leur manière de s'habiller
Outre les facteurs de crise détaillés ci-dessus, l’évolution des tendances et des habitudes de consommation ont également mis à mal la popularité des enseignes en question. Les dites enseignes ont connu leur heure de gloire dans les années 1990 et 2000, car elles proposaient alors des prix très attractifs comparés à la moyenne en France. Depuis, de grands groupes étrangers se sont attelés à la vente en ligne et proposent des articles à des prix encore bien plus bas.
L’avènement de la dite "fast-fashion" joue aussi au désavantage de ces marques plus classiques : les "micro tendances", à savoir les tendances qui repartent aussi vite qu’elles sont venues, poussent les consommateurs à acheter à qualité et à prix réduits. Enfin, la mode de la seconde-main, tant en termes esthétiques qu’en termes de conscience écologique, va également à l’encontre du modèle des magasins de prêt-à-porter en question. Pour résumer, ces enseignes se trouvent au milieu des deux extrêmes qui constituent les nouvelles habitudes de consommation et ont donc beaucoup de mal à rester attractives.
Retrouvez donc ci-dessous 7 enseignes dans lesquelles vous ne pourrez plus faire vos emplettes.
Kaporal
L'enseigne spécialisée dans les jeans va demander son placement en redressement judiciaire. Elle emploie plus de 530 personnes dans ses 113 magasins de l'Hexagone. Dans un communiqué de presse cité par Capital, le groupe explique faire face à "des difficultés économiques sans précédent", liées à des "éléments extérieurs imprévisibles et imparables".
Gap
Mercredi 1er mars, la société Wilsam, qui détient les 20 magasins franchisés de Gap France, a été placée en redressement judiciaire.
Camaïeu
Le magasin de vêtements prêt-à-porter Camaïeu a été placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Lille. C’était la 5ème enseigne préférée des Français, qui ne pourront dès lors plus faire leurs emplettes dans ces filiales. Le groupe employait 2 600 employés, comme le rapporte BFM.
Kookaï
Kookaï, chaîne de magasin de vêtements prêt-à-porter, a annoncé début février son placement en redressement judiciaire. D’après Force Ouvrière, le plan de relance de l’enseigne implique la fermeture de 15 filiales sur les 121 que l’entreprise compte en France.
André
L’enseigne de chaussures bon marché se trouve placée en redressement judiciaire. En difficulté depuis longtemps, elle avait été rachetée par Spartoo, site de vente en ligne qui désirait se doter d’une chaîne de magasins physiques, comme le rapporte Le Monde.
San Marina
Cette chaîne de magasins de chaussures a fermé toutes ses filiales à compter du lundi 20 février, date à laquelle sa liquidation judiciaire était prononcée par le tribunal de commerce de Marseille. Un total de 650 salariés se trouvent ainsi les bras ballants, comme le rapporte Capital.
Go Sport
Le groupe Go Sport se trouve en cessation de paiement, ce qui a entraîné le placement en redressement judiciaire de l’enseigne de vêtements et matériel de sport. En France, cette entreprise compte 2 160 salariés, qui se retrouveraient sans emploi si la totalité des filiales venait à fermer, comme le rapporte Ouest-France.