Grande distribution : des associations de consommateurs remettent en question la loi Egalim 1 IllustrationIstock
Plusieurs associations de consommateurs, dont l'UFC-Que Choisir, ont interpellé le gouvernement par le biais d'une lettre, l'incitant à revoir la loi encadrant la commercialisation de produits alimentaires par la grande distribution. Dans le contexte inflationniste que nous connaissons, la loi Egalim 1 pourrait en effet représenter un obstacle pour le "trimestre anti-inflation". On fait le point.

Ce lundi 6 mars, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire annonçait la mise en place d’une opération "trimestre anti-inflation". Héritée du projet du panier anti-inflation, l’opération en question prévoit la possibilité pour toutes les enseignes de la grande-distribution de proposer une sélection de produits au prix "le plus bas possible", en rognant sur leurs marges. Le dispositif devrait être opérationnel entre le 15 mars et le 15 juin, comme le rapportent nos confrères de Capital.

Seul problème : la directive gouvernementale à l’égard des acteurs de la grande distribution ne précise en rien ce qui correspondrait au "prix le plus bas possible", laissant donc aux enseignes toute la liberté de choisir le montant de la réduction de leurs marges. De plus, la réduction maximale des marges en question est d’ores et déjà établie : en effet, la loi Egalim 1 n’autorise pas les distributeurs à vendre leurs produits à moins de 10% plus cher que le prix auquel ils les ont achetés.

Inflation : la loi Egalim, obstacle insurmontable au "trimestre anti-inflation" ?

A l’origine, cette loi visait à assurer une meilleure rémunération des agriculteurs. Cependant, d’après les évaluations parlementaires des conséquences de la loi , elle ne semble avoir atteint son objectif que de manière très partielle. Pour le moment, la fameuse loi Egalim 1 n’est en vigueur qu’à titre expérimental, et ce jusqu’au 15 avril 2023. La mesure devrait cependant être reconduite, par le biais d’une loi adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale et au Sénat, proposée par le député Renaissance Frédéric Descrozaille.

Face à cette situation, les associations de consommateurs UFC-Que Choisir, Familles Rurales et Consommation Logement Cadre de Vie ont rédigé une lettre adressée à la Première ministre Elisabeth Borne, dans laquelle ils appellent le gouvernement à suspendre la loi Egalim pour garantir un véritable "trimestre anti-inflation". A voir si leurs efforts porteront leurs fruits.