Facture d'électricité : ce qui pourrait changer cette semaineIstock
Les prix de l'électricité ne cessent d'augmenter, mais le gouvernement a promis de préserver le portefeuille des Françaises et des Français. Comment compte-t-il s'y prendre ?
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Il en avait fait la promesse. A la fin du mois de septembre 2021, le gouvernement s’engageait à préserver les Françaises et les Français des hausses de prix relatives tant au gaz qu’à l’électricité. Jean Castex, sur le plateau de TF1, parlait alors d’un "bouclier tarifaire". Ce nouveau dispositif permettait notamment à l’exécutif de plafonner la progression à venir des tarifs réglementés de l'électricité. L’engagement était simple à comprendre : d’août 2021 à février 2022, les consommateurs ne paieraient pas plus de 4% supplémentaires. A l’approche de l’échéance finale, que reste-t-il de ce serment pris devant le peuple de France ?

A en croire Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, c’est là "l’urgence absolue" sur laquelle travaille l’exécutif, informe Le Monde. Le transfuge de la droite y travaillerait même "nuit et jour"... "depuis une quinzaine de jours", poursuit le quotidien du soir, citant le principal intéressé. Et lui de poursuivre, à l’occasion de ses récents vœux à la presse : "Cette explosion des prix de l’électricité n’est soutenable ni pour les ménages, ni pour les entreprises". Pour autant, s’il faut autant travailler, c’est bien parce que la promesse s’avère assez ardue à tenir…

Électricité : que vous réserve le gouvernement pour la fin de la semaine ?

Pour tenir sa promesse, note 20 Minutes, le gouvernement aura besoin de rafistoler son bouclier tarifaire : en l’état, celui-ci n’est pas mesure de couvrir l’intégralité des hausses. Et l’exécutif, donc, de marchander. "La négociation n'a pas encore définitivement abouti, les discussions se poursuivent. Je pense que d'ici la fin de la semaine, nous aurons la solution technique pour protéger et les Français et les entreprises", a récemment promis Bruno Le Maire.

Le ministre s’engage d’ailleurs à protéger les contribuables toute l’année durant. "Il ne s'agit pas de dire aux Français ‘On va essayer de tenir jusqu'aux élections présidentielles et après on fera une hausse brutale’", a-t-il en effet fait savoir.

Prix de l’électricité : combien Bruno Le Maire doit-il trouver d’ici la fin de la semaine ?

Initialement, c’est-à-dire au moment de la mise en place du fameux bouclier tarifaire, Barbara Pompili pariait sur une hausse des prix de l’électricité d’environ 12%, rappelle Le Monde. La ministre de la Transition écologique parlait déjà d’une progression conséquente, difficile à assumer pour l’essentiel des foyers de France. Pour autant, cette estimation, réalisée en septembre 2021, s’avère très déconnectée de la réalité à laquelle les Françaises et les Français auraient pu être aujourd’hui confrontés sans intervention de l’Etat.

Près des deux tiers des foyers du pays auraient en effet été exposés à une hausse de plus de 44% des frais, hors taxe, de l'électricité, observe la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Hélas, pour l’heure les accords passés par le gouvernement ne couvrent que "jusqu’à 16 ou 17% d’augmentation du prix", a indiqué Bruno Le Maire. C’est pourquoi il cherche aujourd’hui une solution complémentaire.

Electricité : comment expliquer une hausse des prix pareille ?

Tensions en matière d’approvisionnement, hausses des prix des quotas de CO2… De nombreux facteurs permettent d’expliquer la situation qui frappe aujourd’hui le marché de l’électricité français. En l’état actuel des choses, le tarif réglementé de l’électricité est fixé à échelle européenne et dépend des coûts de production des centrales gaz ainsi que de celles au charbon. Malheureusement, ils sont aujourd’hui très élevés, rappelle 20 Minutes

En pratique, la hausse des prix demeure apparemment inévitable. La France n’étant pas une île, souligne RTL, elle ne pourrait s’affranchir des conséquences du remplacement progressif de l’énergie carbonée par l’énergie verte, ce qui coûtera initialement assez cher en raison d’investissements nécessaires mais coûteux. Que les consommateurs contribueront mécaniquement à payer, tant via leur facture que via leurs impôts…