Les virements plus compliqués dès octobre ?
La "bascule" se fera le 9 octobre. C'est à la fois une bonne nouvelle pour la sécurité des transactions en ligne, et une mauvaise pour ceux qui ne sont pas familiers avec le numérique, encore moins lorsqu'il s'agit de gérer ses finances sur internet par exemple... A cette date nous apprend MoneyVox, les banques auront l'obligation de vérifier que les coordonnées renseignées pour réaliser un virement vers un compte tiers correspondent bien au nom du bénéficiaire. Pour résumer, l'IBAN et ce dernier devront être indissociables pour que l'opération puisse se faire.
Une réforme motivée par l'essor des virements instantanés
Les virements instantanés étant devenus gratuits, ils sont plébiscités par les clients des banques. Leur atout : la rapidité. L'argent arrive immédiatement sur le compte. Mais subsistait un problème : le virement, par son instantanéité, devenait irréversible en cas d'erreur lors du renseignement des coordonnées de l'IBAN... Et si l'argent arrivait sur un compte inconnu, bonjour les démarches pour le récupérer !
Une mesure pour lutter contre la fraude à l'IBAN
De plus, les vols d'IBAN lors de piratages informatiques massifs de grandes entreprises ont défrayé la chronique fin 2024 et en 2025. Cette mesure de vérification du bénéficiaire d'un virement vise à lutter contre la fraude qui suit ces attaques. Nos confrères expliquent le mode opératoire des escrocs : "Le malfaiteur se fait passer, au téléphone ou par mail, pour un bénéficiaire légitime (un commerçant, un artisan, un proche, etc.) mais fournit l'IBAN d'un compte frauduleux pour le virement. Cette arnaque fait des ravages dans le monde de l'entreprise, en particulier, sous le nom de 'fraude au faux président'." Mais elle touche aussi les particuliers...
Une manipulation supplémentaire pour les banques comme les clients
A partir du 9 octobre, dès que vous réaliserez un virement, votre banque sera tenue de vérifier, même si vous avez déjà effectué des opérations vers le compte en question, que l'IBAN correspond parfaitement à l'identité du destinataire. Ce à chaque fois ! Elle communiquera avec l'établissement du bénéficiaire, qui n'aura que 5 secondes pour répondre, révèle MoneyVox. Quatre scénarios se dessineront :
- l'IBAN et le nom correspondent et vous pourrez finaliser votre virement ;
- le nom que vous avez renseigné est très proche, mais ne correspond pas à celui du bénéficiaire. Par exemple, vous l'avez appelé "Alex Dupond" au lieu d'"Alex Dupont" : votre banque vous en informera, vous donnera alors le nom exact et vous demandera de confirmer ou d'annuler l'opération ;
- le nom que vous avez renseigné ne correspond pas du tout à celui du bénéficiaire. Vous l'avez appelé "Alex D" au lieu d'"Alex Dupont" : votre banque vous en informera là aussi mais ne vous donnera pas cette fois le nom exact au complet. Elle vous demandera si vous voulez quand même poursuivre l'opération ;
- la vérification est impossible, pour des raisons techniques par exemple. Dans ce cas, vous aurez le choix de valider le virement ou de l'annuler, selon votre libre arbitre. "A vos risques et périls" préviennent nos confrères ! Votre responsabilité sera en effet engagée en cas de "défaut de correspondance." En cas de fraude, vous pourriez ne pas être remboursé.
Que faire à l'avenir pour être tranquille ?
C'est très simple : au moment d'"ajouter un bénéficiaire" sur l'espace "virements" de votre compte en ligne, indiquez le nom exact qui figure sur RIB où est inscrit le fameux IBAN. Et d'ici le 9 octobre, passez en revue ceux qui sont déjà enregistrés dans votre liste et faites la chasse aux imprécisions. MoneyVox donne aussi une astuce "pour vous aider à vous y retrouver dans votre liste, votre banque permet généralement de renseigner, en plus du nom et prénom du bénéficiaire, un nom personnalisé. Utilisez-la." Et finit par ce conseil : "Ne validez jamais un virement si vous n'êtes pas absolument certain du titulaire du compte !"