Vous aurez bientôt du mal à trouver une place de stationnement dans ces grandes villes

Publié par Suruthi Srikumar
le 25/11/2025
Vous aurez bientôt du mal à trouver une place de stationnement dans ces grandes villes
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D’ici la fin de l’année 2026, plusieurs milliers de places de stationnement devraient disparaître dans les villes françaises, afin d’améliorer la sécurité des piétons.
 

Cette mesure, issue de la Loi d’orientation des mobilités (LOM) de 2019, vise à améliorer la sécurité des piétons mais représente un véritable défi pour les automobilistes. Des milliers d’emplacements sont concernés dans les grandes villes, de Paris à Lyon en passant par Lille

Des milliers de places amenées à disparaître

L'obligation est claire et la date butoir approche. Les communes ont jusqu'au 31 décembre 2026 pour neutraliser tout stationnement de véhicule motorisé (voitures et deux-roues) dans les cinq mètres qui précèdent un passage piéton, dans le sens de la circulation, indique RTL. Cette loi LOM impose donc la suppression de tout parking devant un passage piéton, et la date limite est désormais imminente.

L'impact de cette mesure est massif. Le nombre de places de stationnement supprimées d’ici 2026 à Paris et Lyon donne une idée de l'ampleur du changement : à Paris, environ 7 000 places sont concernées par cette seule mesure, sur un total de 22 000 suppressions prévues. À Lyon, ce sont plus de 3 300 places qui disparaîtront, tandis que la métropole de Lille en perdra 4 500 et Amiens 3 325, soit 7 % de son offre totale.

Un enjeu vital pour la sécurité des piétons

Si cette mesure s'impose, c'est avant tout pour réduire un danger bien identifié : le "masque à la visibilité". Un véhicule garé juste avant un passage clouté empêche un conducteur de voir un piéton qui s'apprête à traverser, et inversement. Le piéton n'est alors aperçu qu'au tout dernier moment, augmentant drastiquement le risque d'accident. "Cette absence de visibilité est l’un des facteurs les plus accidentogènes en agglomération", précise RTL. 

Les chiffres de la sécurité routière confirment l'urgence. Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 456 piétons ont perdu la vie sur les routes en 2024. Il est à noter que 70 % des accidents impliquant des piétons surviennent en agglomération, et que les automobilistes sont à l'origine de 57 % des accidents mortels. Cette nouvelle réglementation du stationnement près d'un passage piéton en 2026, et l'amende associée, visent à endiguer ce phénomène. L'interdiction existait déjà dans le Code de la route, qualifiant cet acte d' "arrêt ou stationnement très gênant", passible de 135 euros d'amende et d'une possible mise en fourrière.

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Des espaces libérés pour de nouveaux usages

Mais alors, par ce qui remplace les places de stationnement devant les passages piétons ? Les communes ont plusieurs options pour réaménager ces espaces libérés, à condition de ne pas recréer d'obstacle visuel. Ces zones de cinq mètres pourront accueillir des arceaux pour les vélos, des emplacements pour les trottinettes, ou encore être végétalisées avec des jardinières. Certaines villes pourraient même aller plus loin : le CEREMA (Centre d'études et d'expertise sur les risques) recommande de dégager jusqu'à 10 mètres sur les axes limités à 50 km/h.

Trouver une place deviendra donc encore plus complexe, notamment dans les centres denses où aucune compensation n'est prévue, hormis pour certains stationnements PMR. 

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