Auto : cette loi française qui peut vous faire perdre 6 points sur votre permis

Depuis le développement des téléphones portables il y a une dizaine d'années, de nombreuses applications de navigation ont vu le jour, comme Coyote, Google Maps ou encore Waze. Pour cette dernière et toutes les autres, une fonctionnalité est formellement interdite en France : l'avertisseur de radar. 

Jusqu'à 1500 euros d'amende et un retrait de 6 points sur votre permis

Le décret 2012-3 du 3 janvier 2012, lié à la sécurité routière, interdit "la détention, le transport et l'usage des avertisseurs de radars". En clair, tous les dispositifs qui "informent le conducteur en temps réel de la présence d'un radar fixe ou mobile ou d'un contrôle de police" sont prohibés. La raison ? Selon le site gouvernemental de la sécurité routière, ces avertisseurs de radars nuiraient "à la sécurité routière en permettant à certains usagers de la route de ne respecter les limitations de vitesse qu'à proximité d'un radar signalé sur leur parcours, ceci accroissant les comportements dangereux liés à une vitesse excessive".

Une loi contournée par les utilisateurs 

Même si la mention explicite "signaler un radar" est absente de nos applications de navigation préférées (en conformité avec la loi française), les utilisateurs contournent cette restriction en utilisant d'autres types d'alertes pour signaler la présence de radars. Par exemple, sur Waze, en cliquant sur le triangle jaune en bas à droite de l'écran, puis en dirigeant notre doigt vers "police". Cette mention "police" reste ensuite de manière indéterminée, les utilisateurs confirmant à chaque fois la présence des forces de l'ordre, alors qu'il s'agit en réalité d'un radar.

Que faire lorsque le détecteur de radar est intégré à votre appareil ? 

Dans le cas où la fonction avertisseur de radar est intégrée de base au GPS de votre voiture (par exemple) les fabricants sont dans l'obligation de proposer dans les plus brefs délais une mise à jour. C'est à vous d'en faire la démarche auprès de votre concessionnaire : ceci révèle de "la responsabilité de l'usager". 

Comment expliquer le succès des applications GPS ? 

Les applications GPS n'ont jamais été aussi populaires. Waze, le leader du marché, compte à elle seule quelque 140 millions d'utilisateurs dans le monde, dont 17 millions en France, selon TF1 Info. Comment expliquer un tel engouement ? On a posé la question à un utilisateur confirmé de Waze. Jérémy F, 27 ans, est un grand habitué de l'application depuis plusieurs années. Il a parcouru plusieurs dizaines de milliers de kilomètres avec. "Je l'utilise pour tous mes trajets, ça me permet d'avoir les limitations de vitesse en temps réel sur mon écran, mais surtout pour éviter les radars, car entre utilisateurs, on s'aide entre nous, c'est très satisfaisant".

Une dimension d'entraide entre les utilisateurs, permettant un principe "donnant-donnant" : "Je signale régulièrement les accidents, les embouteillages, tout est en temps réel, c'est parfait" évoque Jérémy. Une interaction avec l'application au volant, qui peut néanmoins pousser à réfléchir sur notre dépendance de plus en plus forte aux technologies, y compris sur la route.

Application GPS au volant : vers une hyperconnexion ?  

Aussi pratiques soient-elles, ces applications GPS peuvent nous questionner sur notre rapport avec notre téléphone portable. Dès 2018, le site Flotauto tirait déjà la sonnette d'alarme en évoquant la transformation de nos véhicules en faveur de "fonctionnalités technologiques". La notion d'hyperconnexion, qui consiste en une utilisation (volontaire ou non) importante au quotidien du numérique, rentre alors en jeu. Ces applications, censées nous apporter une conduite plus sécuritaire, ont pourtant tendance à river nos yeux continuellement sur notre téléphone. "Levez les yeux. Vous avez la Vie devant Vous", tel était le slogan de prévention du groupe AXA il y a quelques années.