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Dix mois et toujours rien. Elisa Pilarski est morte le 16 novembre 2019 alors qu’elle promenait le chien de son compagnon dans une forêt de l’Aisne. Depuis, les enquêteurs cherchent à savoir ce qui est arrivé ce jour-là cette femme enceinte de 29 ans, amoureuse des animaux et qui connaissait bien les chiens. Auditions, reconstitution, prélèvements génétiques, expertise comportementale… D’importants moyens ont été déployés dans ce dossier afin que toute la lumière puisse être faite sur les circonstances du drame.
Elisa Pilarski a-t-elle été attaquée par une meute de chiens ? A-t-elle croisé la route d’animaux qui participaient alors à une chasse à courre dans la même forêt ? Curtis, le chien de son compagnon, s’est-il retourné contre elle pour une raison ou pour une autre ? Les réponses à ces nombreuses questions se font toujours attendre, bientôt un an après le drame.
Affaire Pilarski : que dit la première évaluation comportementale ?
Les chiens qui pourraient être impliqués dans l’affaire sont interdits de sortie depuis ce mois de novembre. Curtis, présenté comme un American Staffordshire par son maître, se trouve dans une fourrière depuis de nombreux mois. Les chiens de l’équipage de chasse à courre ont toujours interdiction de sortir, en attendant les résultats des prélèvements génétiques. D’après les informations du Journal du dimanche, une évaluation comportementale menée deux jours après le drame sur Curtis a conclu à la dangerosité du chien. Dans son rapport, l’expert canin affirme que "le chien peut bien être à l’origine de l’accident et reste dangereux pour d’autres personnes".
Invité à réagir à ces révélations, le vétérinaire Thierry Bedossa, président de l’association Agir pour la vie animale, rejette ces observations, tout comme l’avocat de Christophe Ellul. Auprès de RMC, le vétérinaire rappelle que, "quand on essaie d’évaluer la dangerosité potentielle d’un chien qui a mordu, on l’observe, mais en tenant compte du contexte". Pour lui, l’affaire Elisa Pilarski va bien au-delà du simple fait divers, puisqu’il évoque des "intérêts politiques" dans le dossier. Que dit-il exactement ?
Affaire Pilarski : "Il doit y avoir une confusion énorme"
En attendant les résultats des prélèvements génétiques, le chien Curtis reste dans une fourrière. Dix mois après avoir été effectuées, ces analyses n’ont toujours pas livré leurs résultats. Selon Thierry Bedossa, "il doit y avoir une confusion énorme pour qu’on n’ait pas les résultats dix mois après". Invité sur RMC ce mardi 8 septembre, il ajoute : "Il est selon moi impossible que cette femme se soit retrouvée avec autant de chiens autour d’elle, si la théorie de la chasse à courre tient la route, sans qu’ils n’y déposent tous des traces". Alors que les pro et les anti-chasse à courre s’affrontent sur les réseaux sociaux, lui penche pour une autre explication.
Affaire Pilarski : des "intérêts politiques" ?
Pour Thierry Bedossa "il y a des intérêts politiques" dans l’affaire Elisa Pilarski. Il développe sa pensée auprès de RMC, expliquant : "On a un American staff immatriculé aux Pays-Bas et présent en France ce qui est totalement illégal face à une meute de chasse à courre, une vieille tradition dans le pays qui ne plaît pas à beaucoup de personnes (…) Je pense que c’est illusoire de vouloir faire peser sur cet unique chien la responsabilité à partir de faits qui nous ont été communiqués".
Des intérêts politiques, vraiment ? Interrogé à ce sujet par Planet, Me Alexandre Novion – avocat de Christophe Ellul – a réagi. "Je n’irai pas jusque-là", a-t-il expliqué, ajoutant : "Je lui laisse [Thierry Bedossa, NDLR] la responsabilité de ses propos".