D'ici 2100, la température moyenne dans le nord de la France sera comparable à celle de la région de Montpellier actuellement. La faute au réchauffement climatique.
Peu à peu, Eric Dupond-Moretti prend ses marques au ministère de la Justice. Nommé au gouvernement Castex le 6 juillet 2020, le nouveau garde des Sceaux suscitait la surprise générale. En effet, nul ne s'attendait à ce que son nom soit prononcé dans le cadre du remaniement ministériel.
Avant de faire son entrée en politique, le ministre était un avocat reconnu dans la profession. Véritable ténor du barreau, il a défendu les plus grandes affaires françaises de ces dernières décennies. Parmi ses clients les plus célèbres, vous trouverez Patrick Balkany, Karim Benzema ou encore Abdelkader Merah. Sa renommée lui a valu plusieurs surnoms évocateurs tels que "l'ogre du Nord", "le colosse des assises" "Acquitator"... Comme ses petits noms le suggèrent, Eric Dupond-Moretti est un personnage au caractère bien trempé qui ne laisse personne indifférent.
Eric Dupond-Moretti : une entrée en politique tumultueuse
Sa prise de fonctions à la place Vendôme fait débat, et pour cause. Quand il était avocat, Eric Dupond-Moretti n'avait pas caché son mépris pour la magistrature. Céline Parisot, présidente de l'Union syndicale des magistrats avait déclaré que mettre "une personnalité aussi clivante" à la tête du ministère de la Justice revenait à faire "une déclaration de guerre à la magistrature".
Du côté des partis politiques, le compagnon d'Isabelle Boulay ne fait pas non plus l'unanimité. Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, n'a pas hésité à le qualifier de "militant d'extrême gauche qui souhaite l'interdiction du RN". L'entrée en politique d'Eric Dupond-Moretti est, pour le moment, très pudique. Un qualificatif qui a du mal à coller avec l'image que l'on avait de ce ténor du barreau éloquent et sûr de lui.
Toutefois, ce n'est pas la première fois que le ministre de la Justice a du mal à faire décoller sa carrière. Si l'ancien avocat a 145 acquittements à son actif, son avenir dans le droit était pourtant compromis par un "piège" qui lui a été tendu...
Eric Dupond-Moretti : des traces d'héroïne retrouvées dans sa voiture
En 1993, Eric Dupond-Moretti n'est encore qu'aux prémices de sa carrière d'avocat. Dans un article consacré au nouveau garde des Sceaux, La Voix du Nord révèle un coup fourré dont il a été la victime.
Cette année-là, un juge interpelle et met en garde à vue Eric Dupond-Moretti. La raison ? Une affaire de trafic de stupéfiants évoquée par deux détenus. Dans le cadre de l'enquête, le domicile de l'actuel ministre est perquisitionné. Alors que l'avocat n'a aucune raison de s'inquiéter, il a soudain "très peur" lorsque les analyses révèlent la présence de "traces infinitésimales d'héroïne et de nicotine" sur le tapis de sa voiture.
À ce moment-là, le futur père de famille a peur de tout perdre : "Je venais d'acheter ma maison à crédit, mon épouse était enceinte de notre fils Clément, et je me retrouve dans un piège qui peut me coûter ma robe", a-t-il confié au quotidien régional. Que s'est-il passé ?
Eric Dupond-Moretti : un piège tendu à l'avocat
Après presque un an à vivre dans la crainte de ne plus pouvoir exercer, un agent de police lui donne une information importante. En effet, le chien policier ne s'était pas arrêté près de la voiture lors de son premier passage. Selon Eric Dupond-Moretti, cela ne fait aucun doute : il a été piégé. "La seule explication était que quelqu'un ait posé là, pendant la perquisition de la maison, les traces d'héroïne", déclare-t-il. Cet obstacle n'a pas empêché le jeune avocat de se faire un nom dans la profession et de devenir, près de trente ans plus tard, le ministre de la Justice.