Vacances intergénérationnelles : les conseils du psy pour un séjour sans accroc
Maison familiale en bord de mer, valises dans le coffre et marmaille à l’arrière : tout semble parfait pour des vacances en tribu. Sauf que sous le parasol, les tensions peuvent vite (re)faire surface. Entre attentes contradictoires, rôles assignés et vieilles rancunes, cohabiter plusieurs jours d’affilée avec sa famille n’est pas toujours une sinécure. Pour Pascal Anger, psychanalyste et psychothérapeute, mieux vaut anticiper que ruminer. Voici ses clés pour des vacances réussies, ou, au moins, sans drame.
Vacances en famille, bonne ou mauvaise idée ?
Chaque année a ses spécificités. Ce n’est pas parce que l’édition de l’année dernière était géniale que celle-ci sera au niveau, et inversement. Il s’agit d’un moment pouvant être fédérateur, mais nous ne sommes pas tous dans les mêmes dispositions au cours de l’année, l’âge des enfants varie, la santé (mentale) aussi… C’est du cas par cas !
Ensuite, tout dépend du dosage. Il faut savoir connaître vos dynamiques. Certaines familles peuvent passer trois semaines ensemble dans la joie et la tendresse, d’autres explosent au bout de deux jours. « Ce n’est pas parce qu’on est de la même famille qu’on pense tous pareil », rappelle Pascal Anger. La cohabitation est plus facile quand chacun a sa place, ses moments de liberté et qu’on accepte nos différences. Mais il y a un hic : en vacances, on est ensemble 24h sur 24. L’occasion de renouer, certes, mais aussi de raviver les tensions. À chacun de connaître ses limites. Dans tous les cas, Pascal Anger invite à ne rien idéaliser, pour éviter les déconvenues.
Ce qui peut poser problème lors des vacances en famille
Les sources de tension sont nombreuses, et émergent souvent en se frottant au quotidien. L’ado végane qui débarque chez les grands-parents amateurs de confit de canard. Le chien du cousin qui perd ses poils sur le canapé (et la caution de la location, alors ?). La nièce qui se lève à 13h quand le déjeuner est prévu à midi pile. Sans parler des tâches ménagères mal réparties, des vieilles rancunes entre frères et sœurs, ou des comparaisons entre petits-enfants. Tout ça mijote dans une cocotte-minute relationnelle. Résultat : un rien peut faire déborder le couvercle.
Vacances intergénérationnelles : ce qu’il faut prévoir avant de partir
Première règle : parler en amont. De tout. Du lieu, du rythme, des envies. « Si c’est la maison familiale, comment a-t-elle été investie ? Qui s’occupe de quoi ? » interroge Pascal Anger. Il faut clarifier les attentes, les besoins, les limites. Envie de bouger ou de ne rien faire ? De manger ensemble tous les jours ou juste de temps en temps ? Mieux vaut le dire avant, que le balancer après un apéro trop arrosé. Et surtout, autorisez-vous à dire non, à vous isoler, à ne pas tout partager.
Vacances en famille : ne pas s’enfermer dans un rôle
Le grand-père qui fait les courses, la mamie qui gère les repas, la tante qui surveille les petits : stop. Les vacances ne sont pas une reconduction du quotidien. Chacun doit pouvoir sortir de son costume habituel. « Ce n’est pas parce qu’on aime cuisiner qu’on doit nourrir tout le monde tous les jours », souligne le psy. Une organisation souple, où les rôles tournent, permet à chacun de souffler. Et d’éviter les non-dits qui se transforment en amertume.
Trouver l’équilibre entre compromis et confrontation
Faire des concessions, oui. Tout accepter, non. Le secret, c’est la flexibilité... mais sans s’écraser. Les vacances sont censées être un moment de plaisir, pas de sacrifice. Alors on met un peu d’eau dans son vin, mais pas au point de le noyer. Et on ose formuler ses besoins, ses ras-le-bol, avec tact. Dire « j’ai besoin de souffler » est plus efficace que de claquer la porte du salon en soupirant. Le but ? Garder la paix sans s’oublier.
Se mêler (ou pas) de l’éducation des petits-enfants ?
Sujet hautement inflammable. Non, on ne se mêle pas de l’éducation des enfants… sauf cas extrême. Les grands-parents ne sont pas là pour juger ou corriger, mais pour accompagner. Les désaccords ? On en parle avec les parents, calmement, à part, jamais devant les enfants. Chaque génération a une vision de l’éducation différente, et ses disparités se creusent d’autant plus en fonction du vécu et des valeurs de chacuns et chacunes. « Ce n’est pas la même parentalité qu’avant », souligne Pascal Anger. Et si vraiment vous avez du mal à supporter que Léonie passe sa vie sur TikTok, proposez un jeu de cartes ! Chaque message peut passer dans la bienveillance et sans conflit.