Lundi 2 décembre, Michel Barnier a déclenché le 49-3 pour faire passer en force le projet de loi sur le budget de la Sécurité sociale. Une décision suivie du vote des motions de censures déposées par le RN et...
110 000. C’est le nombre de victimes de violences sexuelles enregistrées par la police et la gendarmerie en 2023 selon le rapport annuel de la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof). Dans 85% des cas, la victime était une femme et 96% des 68.621 mis en cause pour violences sexuelles étaient des hommes.
110 000, c’est aussi le nombre de personnes qui ont reçu une alerte sur l’application The Sorority, suite à la demande des proches de Philippine qui avait disparue fin septembre. Le corps de la jeune fille de 19 ans avait été retrouvé le lendemain, samedi 21 septembre, à l’orée du bois de Boulogne, à Paris. C’était la première fois que l’application était utilisée de cette façon.
Une grande communauté d’entraide
Depuis, le nombre d’utilisatrices a plus que doublé. “Nous sommes plus de 220 000 à nous entraider”, écrivait Priscillia Routier Trillard, à qui l’on doit cette application gratuite, sur son compte Instagram le 3 novembre dernier. Réservée aux femmes et aux minorités de genre, elle a été traduite en treize langues depuis son lancement en 2020 mais n’est accessible qu’après une vérification d’identité. Le principe est simple : Offrir de l’aide à celles qui se sentent en insécurité peu importe où elles se trouvent (dans la rue, dans les transports en commun ou même au sein de leur domicile).
Comment ça marche ?
Sur la page d’accueil de l’application se trouve un gros bouton d’alerte. En restant appuyé sur ce dernier pendant 2 secondes au minimum, les 50 utilisatrices les plus proches, sans limite géographique, reçoivent un signal d’alerte sur l’écran de leur smartphone. Elles peuvent ensuite contacter la personne qui se trouve en difficulté par message ou par téléphone et même contacter directement la police.
L’onglet recherche permet d’offrir ou de demander de l’aide, la possibilité de proposer ou demander un lieu sûr aux membres de la communauté, mais aussi de demander du soutien pour des personnes victimes de violences conjugales, intrafamiliales ou de harcèlement.
L’application permet également de localiser un lieu sûr parmi les 8 500 répertoriés et de visualiser les personnes à proximité en se rendant sur la carte en haut de l’écran à droite.
“C’est rassurant”
“Cela fait plus de deux ans que j’utilise The Sorority. En troisième année, j’ai travaillé dans un groupe de recherche pour lutter contre les VSS (Violences Sexistes et Sexuelles NDLR) et je suis tombée sur cette application”, nous explique Julie, une étudiante de 24 ans.
À la question “pourquoi l’avoir téléchargée ?” elle nous répond : “parce que j’ai déjà été suivie dans la rue et je me suis déjà, même souvent, sentie en danger, surtout la nuit. Une appli comme ça, ça permet d’avoir une sorte de “solution” dans la poche, un moyen de sentir entourée même en étant seule”. Rappelons qu’en 2022, 73 % des Françaises ont déclaré se sentir en insécurité dans une rue déserte et 52% dans les transports en commun, selon une étude menée par l'institut de sondage Yougov.
“Ça permet aussi d’avoir une opportunité d’agir et d’aider les gens autour de soi. C’est pour ça que je réponds toujours aux alertes que je reçois. Même si je ne peux pas anticiper comment j’agirai, je reste une présence pour la personne qui se sent en danger”, conclut Julie.
Une version de l’application destinée aux hommes devrait voir le jour prochainement, notamment pour les cas de violences intra-familiales.