
Les pays nordiques trônent chaque année sur le podium du classement des pays les plus heureux du monde. Voici leur secret.
Un scénario noir. Selon les travaux sur l’évolution du climat réalisés par une centaine d’ingénieurs et de chercheurs et d'ingénieurs du CNRS, du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et de Météo-France, les conséquences empirent. Les projections, publiées ce mardi 17 septembre 2019, viendront alimentées le sixième rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental, prévu pour 2021-2022. Elles sont malheureusement plutôt mauvaises, rapporte LCI.
Le réchauffement climatique s’annonce en effet plus élevé qu’attendu, et ce, malgré l’ensemble des efforts fournis pour le limiter. Il atteindra pour sûr +2°C en 2100 par rapport à la période préindustrielle (il est actuellement de +1°C).
Pis, dans le plus pessimiste des scénarios envisagés, le réchauffement moyen avoisinerait même 6 à 7°C de plus.
En sachant que le dernier rapport du GIEC stipule déjà les effets catastrophiques d'un réchauffement de +2°C en 2100, quelles seraient alors les effets d’un tel scénario à +7°C ?
Si le GIEC ne répond pas clairement à cette question, ses rapports et d’autres travaux laissent entrevoir de néfastes répercussions.
Le pire scénario, nommé tantôt "RCP8,5" dans les précédents rapports du GIEC, tantôt "SSP5 8,5" dans les récents travaux, décrit une croissance économique dopée par une explosion des énergies fossiles.
Abandon des politiques climatiques actuelles, explosion de l’usage du charbon… Ce scénario qui prévoit un réchauffement de +6 à +7°C est toutefois perçu comme improbable par les chercheurs, car il préjuge l’accumulation d’événements calamiteux.
Problème, la piste la plus optimiste (dénommée "RCP2,6" ou "SSP1 2,6") est également invraisemblable.
Quand est-il alors des prédictions intermédiaires ?
Les prédictions intermédiaires, plus réalistes, tablent quant à elles sur un réchauffement de +2°C à +5°C d'ici 2100. Ce sont d’ailleurs à partir de ces niveaux de réchauffement que des conséquences ont été supposées.
Les effets sur l’environnement et la vie humaine sont déjà effrayants :
Le site leclimatchange.fr précise les menaces pour chaque région du globe. De manière générale, il y a un risque accru "de dégradation sévère de la santé et des moyens de subsistance des populations concentrées dans les villes en raison d’inondations à l’intérieur des terres".
En Afrique, l’intensification des pluies et les températures extrêmes causeraient par exemple des risques sanitaires importants et mettraient également en péril sa production alimentaire et ses ressources d'eau douce. Cela serait par ailleurs accentué par l’augmentation du niveau des mers, à travers l'infiltration d'eau salée dans les nappes phréatiques.
La population asiatique serait mise en péril par les chaleurs extrêmes, les fortes précipitations et l'intensification des cyclones.
En Inde et en Chine, la sécheresse durable et l’effet des températures extrêmes sur les cultures causeraient la progression de la malnutrition.
Bien que ces dangers soient déjà plausibles en cas de réchauffement limité, ils seraient décuplés à quelques degrés près.
Les dramatiques conséquences du réchauffement climatique #AFP [source: @Banquemondiale] pic.twitter.com/l6NvG4P4DB— Agence France-Presse (@afpfr) Novemb]Avons-nous atteint un point de non-retour ? La France, dans le pire scénario, souffrirait gravement du réchauffement climatique. C’est ce que prévoyait en mai 2019 un rapport sénatorial. La simulation de Météo France présentant les futures vagues de chaleur d'ici 2100 ci-dessous le prouve.
© abacapress
On constate que la canicule de 2003 deviendrait la norme. Les vagues de chaleurs pourraient quant à elles durer deux à trois mois avec des températures équivalentes ou encore plus élevées que celles que l’on a connues cet été 2019.
Les précipitations chuteraient de -40 à -80% dans la moitié sud. "Dans ce scénario, la France est à la fin de ce siècle un pays écrasé de chaleur. Ce scénario conduit en effet à une forte hausse des températures moyennes. Elle atteint +3,4°C à +3,6°C en hiver et +2,6°C à +5,3°C en été", note le rapport.
"Vers 2090, le taux de décès imputable aux températures serait de 0,2 % dans le scénario RCP2.6 et serait vingt fois plus élevé dans le scénario RCP8.5 (soit 4 %)", peut-on aussi lire dans l’étude.
Le sénateur Ronan Dantec, son rapporteur, avait d’ailleurs précisé pendant de sa présentation, "qu'en cas de poursuite des émissions globales au rythme actuel, la situation pourrait devenir alarmante pour la France qui serait écrasée de chaleur, subirait des vagues de chaleur extrême et serait confrontée à une hausse du niveau de la mer proche d’un mètre. Au-delà de la France, l’ensemble de la planète serait confronté à une forte hausse des températures moyennes, des vagues de chaleur extrêmes, avec des risques de crise alimentaire généralisée et de conflits armés."