Tarifs SNCF : la France pourrait-elle aussi tester la gratuité des trains ?

Alors que l'Allemagne teste depuis le 1er juin des billets de train illimités pour 9 euros par mois, l'Espagne va proposer de nombreux trajets gratuits du 1er septembre au 31 décembre 2022. Objectif : limiter l'impact de l'inflation et lutter contre le réchauffement climatique en favorisant le recours aux transports collectifs. Mais, comme le rapporte Ouest-France ce vendredi 5 août, la France ne semble pas prête à suivre cette voie. 

En Espagne, la mesure a été annoncée mi-juillet par le gouvernement alors que l'inflation atteignait 10,8 % sur un an. Mais les avis sur cette mesure sont mitigés. Selon plusieurs experts, cette gratuité risque d'entraîner la saturation des réseaux ferroviaires. C'est notamment ce qui s'est passé en Allemagne.

Tarifs SNCF : l'exemple de l'Allemagne

En effet, après avoir mis en place des billets illimités à 9 euros par mois pour les trains régionaux et les transports municipaux, le 1er juin dernier, le réseau ferroviaire allemand s'est rapidement retrouvé saturé. Selon la Fédération des entreprises de transport, 21 millions de billets se sont vendus en juin et les transports en commun ont vu leur fréquentation augmenter de 10 %. Problème : le nombre de trains n'avait pas augmenté. 

Résultat : le chaos s'est rapidement emparé de certaines gares allemandes. Les chemins de fer ont donc dû mobiliser davantage de rames et de personnel pour l'été. Cette mesure doit s'achever à la fin du mois d'août et le ministre libéral des Finances a déjà annoncé qu'elle ne serait pas reconduite. Ayant coûté 3 milliards d'euros à l'État, elle n'est pas viable sur la durée. 

Bientôt des trains gratuits en France ?

Pourrait-on voir prochainement de telles mesures testées en France ? Vraisemblablement non, ou tout du moins pas dans l'immédiat. La tendance est bien différente dans notre pays. Entre avril 2021 et avril 2022, le prix des billets de train a en effet augmenté de 14,6 % selon l'Insee. Une hausse qui a même atteint 15,3 % entre janvier et avril 2022.

Le 26 juillet, une députée LFI a posé la question au ministre des Transports, Clément Beaune. Et ce dernier a rapidement écarté l'idée. Alors que les infrastructures ferroviaires françaises nécessitent des investissements à hauteur de 100 milliards d'euros sur 15 ans, le ministre a expliqué qu'il y avait d'autres priorités pour l'instant. "Nous avons besoin de réinvestir dans les transports du quotidien, nous travaillerons aussi bien sûr avec la SNCF sur les questions de tarification" a-t-il déclaré, tout en rappelant que les trois des quarts de billets de train vendus en France bénéficient déjà de réductions.