En cas de décès, la pension de réversion peut être accordée aux proches du défunt. Qui peut en bénéficier et à quelles conditions ? On fait le point.
Le 6 février 2023, un séisme est annoncé en Turquie et en Syrie. Ce tremblement de terre de magnitude 7,8 a entraîné plus de 50 000 morts. Le bilan continue d’augmenter, et les recherches de rescapés sont toujours en cours. La région du Sud-Est de la Turquie, partageant une frontière avec la Syrie, est considérée comme à risques. En effet, cette zone se situe entre deux blocs de roches. Lors de ce séisme, ces plaques ont coulissé l’une contre l’autre dans un mouvement horizontal. Il s’agit de failles sismiques dites décrochantes.
Selon le centre sismologique euro-méditerranéen (CSEM), près de 348 secousses ont été enregistrées à la frontière turco-syrienne le 6 février d’après les données récoltées par FranceInfo. Un second séisme, ne dépassant pas une magnitude de 5, a eu lieu le même jour à 100 km de l’épicentre du premier séisme, près de la ville de Pazarcik.
Un premier tsunami enregistré en Turquie
Il est déjà arrivé qu’à la suite d’un séisme, un tsunami survienne. La CEA, Commissariat à l'Energie Atomique, a relevé la présence d’un tsunami sur la côte méditerranéenne turque à la suite des nombreuses secousses sismiques. Néanmoins, il s’agissait d’un petit tsunami de 20 à 30 cm crête-crête. La CEA précise que "les données du marégraphe d'Iskenderun ont été coupées environ une heure après le choc principal mais à Erdem, le niveau de la mer est resté agité pendant plus d'une dizaine d'heures.". D’autres répliques ont été enregistrées ce mois-ci.
Il est cependant rare qu’un tsunami survienne à la suite de failles sismiques décrochantes comme l’affirme le dossier de l’AFP sur ce sujet.
Tsunami en Méditerranée : les internautes s’inquiètent
Comme l’annonce l’AFP, de nombreux internautes se sont inquiétés de l’arrivée d’un tsunami en France et dans les pays bordés par la Méditerranée. Que ce soit sur Snapchat, Twitter, ou Facebook, les vidéos et réponses se multiplient concernant un potentiel nouveau sinistre qui serait provoqué par le séisme à la frontière turco-syrienne. On peut y lire :
Un recul de la mer
Les internautes ont relevé le recul du niveau de la mer allant jusqu’à 40 mètres. Quel est alors le rapport entre le recul de la mer et la prévision d’un tsunami ? La formation d’un tsunami se fait à la suite d’un séisme.Selon les explications données par l’USGS, United States Geological Survey, la première étape de la création d’un tsunami est le tremblement de la mer provoqué par un séisme. Cette secousse engendre une remontée de l’eau à la surface. Puis, "une oscillation se forme et se propage sous la surface à grande vitesse"d'après le schéma rapporté par l'AFP. A la suite, une aspiration de l’eau provoque son recul du bord. Enfin, l’onde propagée va créer une série de vagues imposantes.
Alors, ce recul de la Méditerranée observé est-il vraiment en lien avec le séisme en Turquie, et, surtout est-il annonciateur d’un tsunami en France malgré le faible risque ?
Les experts rassurent
Dans le dossier de l’AFP, nos consoeurs journalistes Chloé Rabs et Juliette Mansour, interrogent des spécialistes pour savoir si les inquiétudes des internautes sont fondées. Non, il n’y aura pas de tsunami en France dans les prochaines semaines. En effet, Anna Replumaz, géologue et professeur à l'université Joseph Fourier Grenoble, précise qu’il "est impossible d'envisager un séisme en réponse au tremblement de terre du 6 février aussi longtemps après. Pour provoquer un tsunami, il faut que la faille soit en mer, comme c'était le cas pour le tsunami au Japon (2011) et en Indonésie (2004). C'est un côté de la faille qui en montant ou descendant va faire bouger toute la colonne d'eau, créant une vague au niveau de cette faille qui va déferler sur la côte".
"Si un tsunami avait dû arriver à la suite du séisme en Turquie et en Syrie, il serait arrivé depuis longtemps", ajoute Sylvie Benzoni-Gavage, mathématicienne et spécialiste d'équations principalement appliquées à la modélisation des fluides.
S’il n’y aura pas de tsunami, reste à savoir pourquoi la mer Méditerranée a reculé dans tous les pays qu’elle borde...
Le recul du niveau de la mer : conséquence du séisme ?
Les météorologues et géologues interrogés par l’AFP précisent que ce recul de la Méditerranée est tout à fait normal. Il a lieu tous les ans. Le lien fait par les internautes entre le séisme en Turquie et en Syrie, et le recul de la mer n’a pas lieu d’être. Le recul est enregistré chaque année en hiver dû aux baisses de températures. Néanmoins, cette année, un certain nombre de facteurs ont amplifié ce phénomène.
"On a eu une période anticyclonique très forte qui a accentué ce phénomène. Les très hautes pressions dans l'atmosphère, qu'on a eu autour de la Méditerranée en France, ont fortement appuyé sur la mer et, comme quand on appuie sur l'eau à un endroit dans sa baignoire, elle se déplace vers un autre. Il s'agit juste d'un phénomène lié à la pression atmosphérique", rapporte Romaric Cinotti, prévisionniste chez Météo France, à l'AFP le 23 février dernier. Pour rappel, un anticyclone est un point dans l’atmosphère avec une forte pression. Un temps sec et ensoleillé en découle comme c’est le cas en France ces dernières semaines.
Aucune raison de s’inquiéter donc d’un futur tsunami en France.