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Rachida Dati aurait très rapidement retrouvé du travail après sa sortie du gouvernement, pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy en 2009. Un job qui suscite aujourd'hui plusieurs questions, notamment en matière de salaire...
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Rachida Dati : une mission pour une filiale de Renault-Nissan

C’est un oubli plutôt conséquent sur lequel est tombé L’Express. L’hebdomadaire vient de mettre en ligne un papier dans lequel il se penche sur la rémunération qu’aurait perçue Rachida Dati entre novembre 2009 et février 2013.

Tout commence, précise la publication, quand l’ancienne Garde des sceaux quitte le gouvernement de François Fillon, remplacée par Michèle Alliot-Marie. Elle aurait alors retrouvé du travail quatre mois après pour RNBV, une filiale chargée de gérer le partenariat Renault–Nissan–Mitsubishi – aussi appelé Alliance -, en tant qu’avocate. Sa mission était, selon la publication, ainsi d’assister à des réunions avec Carlos Ghosn, voire de le représenter, ainsi que d’aider l’entité à développer de nouveaux marchés en Afrique et au Proche Orient. Des photos montrent par exemple qu’ils ont assisté ensemble à un événement concernant Renault, à la Porte de Versailles, en septembre 2010.

Olivier Pardo, l'avocat de Rachida Dati a cependant tenu à préciser : "C 'était une mission très large et très complète et comme elle est soumise au secret professionnel je ne peux pas en donner plus de détail."

Rachida Dati : des salaires confortables

Cette convention signée en novembre 2009 entre Rachida Dati et la filiale de Renault-Nissan a permis à l’ancienne ministre d’engranger pas moins de 600 000 euros, "payés en quatre fois", assure L’Express. Sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, l’ex-garde des Sceaux indique par ailleurs des honoraires hors taxe de 625 000 euros pour 2010, 539 000 euros pour 2011, 704 000 eros pour 2012 et 205 000 euros pour 2013.

Toutefois, ce que relève surtout l’hebdomadaire c’est un décalage entre les déclarations écrites et orales. Pour l’année 2009, Rachida Dati ne fait figurer aucune rémunération en matière d’activité professionnelle. "Sa convention a bien été signée en novembre 2009, l'activité a démarré en 2010. Il est inscrit dans la convention qu'elle ne devait prendre effet qu'à compter et sous la condition suspensive de l'inscription au barreau de Paris", défend Olivier Pardo l’avocat de Rachida Dati. Pourtant, d’après une source d’Alliance contactée par L’Express, cette dernière a bien entamé ses missions dès 2009.

Rachida Dati : dans la foulée de l'affaire Carlos Ghosn

Ces révélations ont lieu dans le cadre d’un audit réalisé par Renault et Nissan sur RNBV afin de comprendre comment ont été dépensés ses fonds. Le constructeur japonais soupçonne que des sommes aient pu servir aux intérêts privés de Carlos Ghosn, actuellement mis en examen dans l'archipel et soupçonné entre autre de dissimulation de revenus.

Il apparaît cependant que Nissan n'avait pas connaissance de ce contrat entre Rachida Dati et la holding chapeautant l'alliance. C'est en tout cas ce qu'a déclaré la firme nippone via son porte-parole, relaie l'Usine Nouvelle : "Nissan n'avait pas connaissance du moindre paiement de ce type. Nous ne pouvons pas commenter de points précis relatifs à l'audit conjoint"?

Outre Rachida Dati, des personnalités comme Alain Bauer et Claudine Pons ont également été missionnés et payés par RNBV. 

L'ex-ministre est par ailleurs députée européenne depuis 2009 et maire du 7e arrondissement de Paris depuis 2008.