Meurtre d’Alexia Daval : comment les enquêteurs ont fait parler JonathannAFP
Après trois mois de silence, Jonathann Daval a finalement avoué avec tué son épouse, Alexia Daval. Pour obtenir ces aveux, les policiers peuvent mettre en place différentes techniques.

Jonathann Daval a parlé ce mardi après-midi, mais surtout, il a avoué. Le trentenaire a confié que c’était bien lui qui avait tué son épouse, disparue le 28 octobre et dont la dépouille a été retrouvée deux jours plus tard en partie calcinée. BFMTV  assurent que les gendarmes ont utilisé avec Jonathann Daval, la technique ProGREAI. Il s’agit d’une méthode canadienne qui, en installant une conversation d’apparence banale avec la personne auditionnée, permet de délier les langues. Cependant, l'avocat du mis en examen pour meurtre a nié. " Il n'y a pas eu d'utilisation de la méthode Progreai dans le cadre de la garde à vue de Jonathann Daval. Les informations de BFM sur le sujet sont erronées", a-t-il assuré sur LCI

Comme l’expliquait à Planet, Florent Gathérias, psychologue, expert judiciaire et responsable de l’unité d’analyse comportementale psycho criminologique de la police : "c’est une technique qui fait un peu la synthèse des approches cognitives. Plutôt utilisée pour recueillir la parole des témoins et des victimes, elle a été adaptée pour être appliquée aux suspects". L’idée est de comprendre les motivations de l’individu pour avoir une parole aussi authentique que possible.

Face à un suspect, les autorités peuvent appliquer différentes stratégies, celle du bon flic-mauvais flic, mais aussi des techniques comme la méthode PEACE, où il est notamment question de présenter stratégiquement des preuves, ou la méthode REID, "qui coince l’individu dans un schéma de vérité contraint [où] il n’a pas d’autre choix que de dire la vérité qu’on lui impose". Cette dernière technique est d'ailleurs régulièrement critiquée et de moins en moins utlisée. 

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S’adapter à la personnalité

Pour qu’une audition soit réussie, il est nécessaire de s’adapter à la personnalité de l’individu. "On distingue deux grands types de personnalités. Les personnalités extraverties qui parlent facilement et beaucoup. Face à elles, il faut utiliser et présenter les preuves de manière très fine, car ce sont des gens précis dont l’usage de la parole peut se révéler stratégique. Et il y a les personnalités introverties sujettes à la culpabilisation, qui se situent plus sur un plan affectif. Face à elles, il faut montrer et démonter les conséquences que leur parole pourrait avoir pour qu’elles n’aient plus peur de parler. Ce sont des gens qu’il est généralement plus facile de faire parler", détaille Florent Gathérias.

Surtout, comme le rappelle le spécialiste, rien ne sert de brusquer une personne pour la faire parler, auquel cas, elle "déclenchera des mécanismes de défense" qui seront alors très difficiles à démonter par la suite.