Emmanuel Macron en guerre contre les réseaux sociaux : “On a fait n’importe quoi”

Publié par Matthieu Chauvin
le 30/10/2025
3 minutes
Emmanuel Macron octobre 2025
abacapress
© Abdullah Firas/ABACA
Mercredi 29 octobre, lors du Forum de la paix, à Paris, Emmanuel Macron a profité de son temps de parole pour se lancer dans une violente tirade contre les réseaux sociaux, dont deux en particulier en ont pris pour leur grade. Il les a notamment accusés de propager l'idéologie salafiste, mouvance de l'islam radical et celle de l'extrême droite. Un comble toutefois, le président de la République étant omniprésent sur Internet.
 

Emmanuel Macron a tiré la sonnette d'alarme ce mercredi 29 octobre 2025, exigeant un "agenda beaucoup plus puissant" pour réguler les réseaux sociaux en Europe. Lors du Forum de la paix à Paris, le chef de l'État a violemment critiqué le modèle économique des plateformes et leur rôle dans la diffusion de la désinformation, notamment celle venant de Russie. Accusant X (ex-Twitter) et TikTok de rompre la "neutralité informationnelle", il souhaite que l'Europe reprenne la main sur son espace numérique. 

Des motivations mercantiles qui menacent la démocratie

Face à ce qu'il considère comme une menace pour notre mode de vie, il a pointé du doigt ces plateformes, les réseaux sociaux (sur lesquels ils est pourtant omniprésent pour sa communication), d'être "mues par un processus qui est de créer l’excitation maximale qui créera le maximum de trafic pour maximiser leurs pages de pub." 

Jusqu'à la désinformation volontaire, donc : "Tout l’ordre de mérite qui fondait nos démocraties, un rapport à l’argumentation, la vérité, est complètement mis en l’air."  Puis : "Notre bêtise est là. Ce sont des plateformes qui sont faites pour vendre de la publicité individualisée." Pour qui la vérité importe peu, donc.

L'extrême droite et le salafisme dans le viseur

Le chef de l'État n'a pas mâché ses mots. "Ouvrez X avec un contenu libre, si vous ne tombez pas immédiatement sur des contenus d’extrême droite, de France ou du monde entier, c’est que vous êtes mal organisé", a-t-il ironisé, soulignant le problème posé par le biais politique de son algorithme. Une attaque en règle contre son patron Elon Musk, qui avait soutenu Donald Trump pendant sa campagne, même s'il ne le cite pas nommément. 

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Il s'y prend de manière indirecte. Pour le Président, ces plateformes ont "décidé de rompre la neutralité car le possesseur de celle-ci a décidé de s’engager dans le combat démocratique et l’internationale réactionnaire." Emmanuel Macron a également ciblé le réseau social chinois TikTok : "Un jeune Français qui y crée un compte sans aucune caractérisation et qui tape le mot “islam”, sera exposé à un contenu salafiste au bout du troisième contenu qui lui sera soumis."

"On a fait n’importe quoi" : le souhait d'un retour à l'information traditionnelle ?

S'il est autant présent sur les réseaux sociaux comme évoqué, que sur les médias traditionnels (particulièrement à la télévision), Emmanuel Macron a semblé souhaiter que les journalistes professionnels reprennent la main : "On a fait n’importe quoi, on a totalement tort d’aller s’informer là-dessus", à propos des plateformes.

Et de s'en prendre à son nouvel ennemi, Vladimir Poutine. Les Russes seraient "les plus gros acheteurs de faux comptes, pour venir déstabiliser les démocraties européennes [...]On est dans l’ingérence sous stéroïdes." Il a cependant affirmé : "Je crois très profondément dans l’innovation, mais je ne crois pas une seule seconde dans l’innovation qui est au service des lumières noires." Lui qui avait publié une vidéo générée par l'intelligence artificielle qui l'avait beaucoup amusé...

 

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