Delphine Jubillar : trois questions pour tout comprendre à cette mystérieuse affaireAFP
Delphine Jubillar a disparu depuis bientôt deux mois et demi. Vie privée, téléphone, enquête... Les interrogations restent nombreuses.
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Deux mois et demi de mystère. La disparition de Delphine Jubillar fait couler beaucoup d’encre depuis le milieu du mois de décembre et l’alerte donnée par son mari le 16 décembre au matin. Ce mercredi de l’Avent, huit jours avant le réveillon de Noël, il se réveille en fin de nuit et s’étonne de ne pas trouver sa femme dans la maison. Il est plus de 4 heures du matin et la trentenaire est injoignable, ne répondant pas au téléphone. Elle n’est ni chez ses copines ni chez ses cousines et personne ne l’a vue. On sait seulement qu’elle était avec ses deux enfants le soir et a couché l’aîné un peu plus tard que d’ordinaire puisqu’il n’avait pas école le lendemain.

Delphine Jubillar : pourquoi sa vie privée est-elle au cœur de l’enquête ?

Sur le papier, Delphine Jubillar n’avait aucune raison de disparaître du jour au lendemain, sans laisser de trace. Après sept ans de mariage et des difficultés financières, son couple bat de l’aile au point qu’une séparation semble être la seule issue possible. La jeune femme s’apprêtait à quitter le domicile familial après les vacances de Noël et les tensions entre les époux auraient été de plus en plus nombreuses, selon des proches cités par plusieurs médias. A côté de ça, Delphine Jubillar est entourée d’amis précieux, est appréciée dans son travail d’infirmière et est décrite comme une mère "poule", fusionnelle avec ses enfants de six ans et 18 mois.

Alors pourquoi serait-elle partie ? C’est un des premiers mystères de l’affaire et qui explique pourquoi l’enquête est longue : on ne sait pas si Delphine Jubillar est partie de son plein gré, si elle a été forcée de disparaître, si elle a été victime d’un accident ou d’une mauvaise rencontre. Pas de corps, pas de scène de crime… Tout semble s’être joué dans les 200 mètres qui séparent la maison du couple d’un croisement entre deux routes. C’est là que les chiens ont perdu soudainement sa trace. La clef de l’énigme se trouve peut-être dans la vie privée de la jeune femme et c’est pour cette raison que son téléphone portable est au cœur de l’affaire…

Delphine Jubillar : pourquoi son téléphone portable est-il si important ?

Il est un acteur du dossier à part entière. Le téléphone portable de Delphine Jubillar est le seul objet avec lequel elle est partie de sa maison de Cagnac-les-Mines (Tarn) en décembre. Est-elle sortie pour passer un coup de téléphone à l’abri d’oreilles indiscrètes ? Avait-elle rendez-vous avec quelqu’un ? Le retrouver aurait permis aux enquêteurs d’en savoir un peu plus sur ses habitudes, ses derniers échanges avec ses proches. C’est dans ce cadre qu’une battue a notamment été organisée le 23 décembre dernier, afin de localiser la jeune femme et son smartphone, mais l’objectif n’a pas été atteint. Son portable a cessé d’émettre quelques heures après sa disparition, dans un périmètre de deux kilomètres autour du domicile familial.

Si on parle autant de son téléphone portable, c’est aussi parce qu’il a été mystérieusement activé il y a peu temps, ajoutant du mystère au mystère. Il peut s’agir d’une fausse manipulation de la part des enquêteurs qui, on le sait, passent au crible les réseaux sociaux de la jeune femme et ses conversations. Ses proches, eux, y ont vu l’espoir que leur femme, sœur, amie, cousine soit toujours vivante, quelque part. Deux mois et demi après l’ouverture de l’enquête, pourquoi personne n’a encore été arrêté ?

Delphine Jubillar : pourquoi n’y a-t-il eu aucune arrestation ?

Les juges en charge de l’enquête sur la disparition de Delphine Jubillar n’ont annoncé aucune interpellation, aucune mise en examen. Les auditions se sont pourtant multipliées dès le milieu du mois de décembre et les investigations ont très vite pris un rythme soutenu, sans pour autant mener à des pistes sérieuses. Ce n’est bien sûr pas parce qu’ils ne communiquent pas que les acteurs du dossier ne travaillent pas d’arrache-pied.

Me Philippe Pressecq, avocat de proches de la jeune femme, qui se sont constitués partie civile, expliquait à nos confrères de Midi Libre : "Officiellement, on ne sait pas s’il y a des suspects. Officieusement, je suis sûr qu’il y en a". Pour lui, il est "impossible" que les gendarmes n’aient rien trouvé dans cette affaire. Alors comment expliquer qu’aucune arrestation n’ait eu lieu ? Si les enquêteurs ont effectivement une piste, ils doivent attendre le bon moment pour interpeller leur suspect ou réunir assez de preuves de son implication pour pouvoir l’interroger. Les prochaines semaines le diront.