Cyberattaque Bouygues : ces opérations suspectes à repérer sur votre compte

Publié par Suruthi Srikumar
le 11/08/2025
Cyberattaque Bouygues : ces opérations suspectes à repérer sur votre compte
Istock
Le 6 août 2025, Bouygues Telecom a annoncé avoir été victime d’une cyberattaque touchant 6,4 millions de clients. Si aucun mot de passe ni numéro de carte bancaire n’a été dérobé, des tentatives de fraude pourraient survenir dans les jours qui suivent.

Après Free et SFR, Bouygues Télécom a été à son tour victime d’une cyberattaque d'une grande ampleur. L’opérateur a indiqué avoir détecté et stoppé rapidement l’intrusion. Les autorités compétentes, dont la CNIL, ont été saisies et une plainte a été déposée. Les données volées sont "les coordonnées, les données contractuelles, les données d'état civil ou celles de l'entreprise si vous êtes un professionnel, ainsi que les IBAN", a-t-il détaillé dans un mail envoyé à ses clients, consulté par l'AFP, rapporte RMC. Les clients concernés ont été avertis par SMS ou courrier électronique. 

Les pirates ont donc mis la main sur des coordonnées, données contractuelles, informations d’état civil et numéros IBAN. Si, isolé, ce dernier ne permet pas d’effectuer un prélèvement, il peut être utilisé dans le cadre d’arnaques sophistiquées. Selon MoneyVox, des escrocs peuvent se faire enregistrer comme créancier et initier un mandat SEPA frauduleux. Planet fait le point.

Des modes opératoires bien rodés

Les jours suivant une fuite de données sont propices à la multiplication d’attaques ciblées : appels téléphoniques, messages électroniques ou SMS se faisant passer pour Bouygues Telecom, un établissement bancaire ou un organisme public. L’objectif est simple, les fraudeurs tentent d’obtenir des informations supplémentaires telles que vos identifiants de connexion ou numéros de carte bancaire.

Un autre risque est l’apparition de prélèvements émis depuis l’étranger. La Banque de France rappelle que, l’an passé, plus de la moitié des prélèvements frauduleux provenaient d’un autre pays de l’Espace économique européen. Enfin, l’usurpation d’identité reste une menace sérieuse : ouverture de comptes bancaires, souscription de crédits ou utilisation frauduleuse de l’IBAN dans des démarches administratives.

“Selon les chiffres publiés début septembre par l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP) de la Banque de France, la technique du faux est aujourd'hui hégémonique : elle a représenté 99% de la fraude au prélèvement en 2023. Le détournement, lui, est en chute libre : de 28% en 2022, il est passé à 1% du volume de la fraude en 2023”, rapporte MoneyVox.

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Les précautions à prendre immédiatement

Il est recommandé aux clients de surveiller de près leurs relevés bancaires et de signaler tout mouvement suspect à leur établissement bancaire. La réglementation impose aux banques de rembourser, sous un jour ouvré, tout prélèvement non autorisé signalé rapidement. En cas de contact suspect, ne communiquez jamais d’informations confidentielles et utilisez uniquement les canaux officiels pour joindre l’organisme concerné. 

Pour renforcer la sécurité, certaines banques proposent la mise en place d’une liste blanche limitant les prélèvements aux créanciers autorisés, ou une validation manuelle des nouveaux mandats via l’application mobile. Enfin, une vérification auprès du Ficoba (Fichier des comptes bancaires et assimilés) permet de s’assurer qu’aucun compte n’a été ouvert à votre insu. Et surtout, restez vigilants. 

 

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