Brogniart, Aliagas, Roselmack... Ces (autres) milliers d'euros qu'ils touchent grâce à un nouveau dispositif TF1AFP
Certains peuvent désormais se payer Denis Brogniart, Karine Ferri ou David Pujadas. Et visiblement, ça leur rapporte gros ! Focus sur le nouveau business juteux de TF1.
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Qui n'a jamais rêvé d'organiser un séminaire d'entreprise ou une animation aux côtés d'Alessandra Sublet ou de Jean-Michel Apathie ? Dorénavant, semble-t-il, les plus grandes stars de la Une sont prêtes à se vendre. Certes, il n'est pas (encore ?) possible de solliciter les prestations d'un Gilles Bouleau, d'une Anne-Claire Coudray ou d'une Marie-Sophie Lacarrau. Mais une bonne partie des autres pourraient être convaincus d'intervenir à prix coûtant, révèle Capital dans sa dernière enquête.

Dans le milieu, poursuit le mensuel spécialisé en économie, on parle alors de "ménages". Concrètement, il s'agit d'un panel de pratique parfois à la frontière du journalisme, qui consistent le plus souvent à envoyer des figures médiatiques d'une entreprise de presse, ici TF1, assurer la communication d'un autre groupe. En interne, parfois, mais aussi en externe. Ainsi, Denis Brogniart - que les Françaises et les Français connaissent notamment pour Koh-Lanta - a récemment été aperçu en train de faire la réclame de la Nintendo Switch, la dernière console de salon produite par la firme nippone. Il est loin d'être le seul, mais demeure l'un des plus visibles. D'autres se font plus discrets…

Et pour cause ! La Une fait désormais face à une chute considérable de ses revenus publicitaires. Il lui faut donc trouver des alternatives. Qui paient.

Combien coûtent Alessandra Sublet et Denis Brogniart ?

Dans certains cas, les journalistes de TF1 interviennent à l'occasion d'événements internes dans les groupes demandeurs. C'est ce qu'a fait Christophe Beaugrand, journaliste pour LCI, six heures durant au début du mois de février. Il a donc participé au séminaire organisé par une entreprise d'hygiène. En tout et pour tout, la prestation aura été facturée 50 000 euros hors taxe, location de la salle et moyens techniques inclus.

Pourtant, il n'est pas le plus cher des quarante-deux individus proposés par la chaîne de télévision. Ce n'est pas non plus le cas d'Alessandra Sublet ou du présentateur de Koh-Lanta… Quand bien même ce dernier s'en rapproche.

Combien touchent les présentateurs qui viennent faire la réclame pour d'autres sociétés ?

Pour autant, prenons la peine de rappeler que, d'après Capital, les journalistes, présentateurs, conférenciers et autres éditorialistes ne sont jamais payés moins de 5000 euros pour une intervention de cet ordre. Les tarifs précis, cependant, ne sont jamais évoqués. La facture n'apparaît qu'à la production du devis.

"Il y en a pour toutes les bourses", promettent d'ailleurs nos confrères, qui indique que les "rubricards de la chaîne d'information" prennent entre 5 000 et 6 000 euros en fonction de leur notoriété, quand les présentateurs Automoto ne démarrent qu'à partir de 8 000 euros. 

Denis Brogniart demande pour sa part 15 000 euros au moins. Le champion, toutes catégories confondues, n'est autre que Harry Roselmack. N'espérez pas le solliciter en dessous de 20 000 euros…

Pourquoi TF1 accorde-t-elle ce genre de privilège à ses équipes ?

Fut un temps, TF1 payait au contraire ses journalistes pour ne pas qu'ils se produisent ailleurs. Ainsi, Patrick Poivre d'Arvor percevait quelques 96 666 euros mensuels pour son travail de présentateur du JT de 20H… Auxquels s'ajoutaient 150 000 euros brut annuels, au titre de l'exclusivité qui était demandée de lui.

Est-ce à dire que TF1 a changé son fusil d'épaule ? Pas nécessairement : les présentateurs phare des journaux télévisés ne figurent pas sur leur calendrier et il est possible qu'ils officient dans le même genre de conditions que ne le faisait PPDA. 

Si la Une produit autant de prestations externes, c'est parce qu'ils ne rapportent pas qu'au journalistes : ils sont tous contraints de payer une commission, comprise entre 10 et 15% des revenus perçus selon la prestation. Un juteux business, donc.