Ce syndrome silencieux vous pousse à vivre pour les autres sans que vous le sachiez

Publié par Rédaction
le 28/07/2025
FOPO
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Vous avez déjà souri à une blague qui ne vous faisait pas rire, prétendu aimer une série pour suivre la conversation ou hésité à poster une photo de peur du jugement ? Ce n’est pas juste de la timidité : vous souffrez peut-être du FOPO, un syndrome discret mais profond, qui parasite nos choix et notre bien-être. Explications.

On connaissait le FOMO, cette peur de manquer une occasion. Mais quid de son cousin discret, le FOPO (pour Fear of Other People's Opinions soit la peur du regard des autres) ? Popularisé par le psychologue américain Michael Gervais, ce syndrome touche plus de monde qu’on ne le croit. Selon lui, FOPO agit comme un réflexe inconscient : on scanne notre environnement social à la recherche d’approbation, même au détriment de ce que l’on pense ou de ce que l’on ressent vraiment.

Cette peur serait un mécanisme de survie sociale hérité de l’évolution : à l’époque préhistorique, être exclu du groupe signifiait souvent un danger mortel. Aujourd’hui, ce besoin d’appartenance s’exprime sous une forme plus insidieuse : vivre dans l’anticipation permanente du jugement d’autrui, au point d’oublier qui l’on est.

Quand la peur dicte nos comportements

Le FOPO s’infiltre dans tous les aspects de notre quotidien : dire oui alors qu’on pense non, se suradapter, chercher les “likes” comme une forme de validation, ou encore s’auto-censurer en réunion. Et ces comportements deviennent automatiques. Résultat : on agit moins en fonction de nos valeurs que de ce que les autres pourraient penser.

Le problème ? C’est épuisant. Vivre sous pression constante provoque stress, anxiété et perte de repères. Notre cerveau reste en état d’alerte chronique, ce qui épuise nos ressources mentales. La fatigue émotionnelle s’installe, et avec elle une baisse de confiance, des difficultés à prendre des décisions et un sentiment de vide.

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Et difficile de parler de FOPO sans évoquer les réseaux sociaux. Instagram, TikTok, LinkedIn ou encore Facebook sont devenus des vitrines où chacun cherche à montrer la meilleure version de soi. On y mesure sa valeur en likes, en vues ou en commentaires. Le problème ? Cela renforce notre dépendance à la validation externe, et ancre encore plus profondément la peur du jugement.

Les algorithmes nous poussent à la comparaison constante : carrière, corps, couple, succès… tout devient matière à se sentir "pas assez". Et plus on se conforme à cette pression invisible, plus on s’éloigne de ce que l’on est vraiment. Pour beaucoup, l’authenticité devient risquée, presque subversive.

Comment se libérer du FOPO : 4 clés concrètes

La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de déprogrammer ce réflexe social. Voici quatre pistes simples et puissantes pour sortir du piège :

  • Définir votre objectif de vie. Avoir un objectif de vie clair permet de baser ses décisions sur ce qui compte vraiment… et non sur le regard d’autrui.
  • Pratiquez l’auto-observation. Demandez-vous : “Est-ce que j’agis pour moi, ou pour plaire aux autres ?” Nommer le FOPO, c’est déjà commencer à le défaire.
  • Réduisez les sources de comparaison. Moins de temps sur les réseaux, plus de moments ancrés dans la réalité, loin des filtres et des injonctions.
  • Cultivez l’authenticité. Dire non, accepter ses imperfections, assumer ses choix : autant de petites victoires pour retrouver sa liberté intérieure.
     
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