ALD : les 29 maladies qui donnent droit à une prise en charge intégrale

Dans sa quête aux 43,8 milliards d'euros d'économies à intégrer dans la loi de finances 2026 qui sera présentée à partir de la rentrée et votée à l'automne, François Bayrou a annoncé la couleur le 15 juillet : tous les Français vont devoir faire des efforts. Actifs, retraités et... malades. Nous allons tous payer nos consultations médicales ou les payons déjà plus chères, leurs remboursements par la Sécurité sociale vont diminuer, comme ceux des médicaments. Mais le Premier ministre veut aller plus loin en modifiant la prise en charge des ALD : les affections longues durée.

Des médicaments qui ne seront plus remboursés à 100 %

Rappelons qu'il existe deux types d'affections longue durée : 

• les ALD exonérantes (ALD 30, ALD 31 et ALD 32) : elles sont prises en charge intégralement ;
• les ALD non exonérantes : elles nécessitent un arrêt de travail ou des soins continus "prévisibles" supérieurs à 6 mois mais "n'ouvrent pas le doit à l'exonération dut ticket modérateur", comme le précise le service public. Le statut donne quelques avantages mais pas au niveau des remboursement, qui restent ceux habituels.

C'est aux premières, que François Bayrou veut s'attaquer François Bayrou, comme le décrypte Ouest France. Les médicaments qui n'ont pas de rapport avec l'ALD ne seraient plus remboursés à 100 % (c'est déjà le cas des soins "annexes"). Quand aux patients "dont l'état de santé ne le justifie plus", il sortiraient du dispositif (à l'heure actuelle, c'est le médecin traitant qui définit la durée de l'ALD en fonction de l'affection. Elle peut être renouvelée pour la même durée ou pour 10 ans).

Un patient en ALD coûte 9 560 euros par an !

Un rapport de l'Assurance maladie paru en juin 2025 révèle que "la dépense de santé moyenne d’un patient en ALD atteint 9 560 € par an, contre 1 230 € pour les patients n’étant pas en ALD (et 2 980 € en moyenne par assuré)."  Et prévient que le nombre de bénéficiaires pourrait passer de 14,1 millions selon les dernières données de 2023 à 18 millions en 2036, "un chiffre qui aura plus que doublé en l’espace de trente ans". Cause principale : le vieillissement de la population. Le déficit de notre système de santé, que les projections estiment à 16 milliards d'euros fin 2025, pourrait atteindre 40 milliards en 2030 ! 

Les propositions de l'Assurance maladie 

Outre le renforcement de la prévention pour que ces ALD ne se déclenchent pas, voici deux des principales propositions de l'Assurance maladie pour réformer ce système : 

• "l’instauration d’une gestion plus dynamique des entrées et sorties du dispositif ALD, en lien avec l’évaluation régulière de la consommation de soins de personnes en ALD : il s’agit par exemple de réévaluer le dispositif pour les personnes en situation de guérison ou de rémission de certaines pathologies, au bénéfice d’un dispositif de suivi et surveillance renforcée. En cas de rechute ou d’aggravation, le dispositif serait naturellement à nouveau déclenché" ;

• "la création d’un nouveau statut pour les patients en 'risque chronique' au moment du diagnostic par le médecin traitant (par exemple pour une hypertension artérielle, une obésité, un risque cardiovasculaire, une hypercholestérolémie, ou un diabète de type 2 sans comorbidité). Ce statut permettrait la mise en place d’un parcours de prévention adapté pour éviter/retarder l’aggravation de la pathologie ou le développement de comorbidités, avec une prise en charge de droit commun entre l’assurance maladie obligatoire et complémentaire. Cela implique de recentrer le statut ALD et la prise en charge à 100 % lorsque le patient passe une étape dans sa maladie qui deviendra inévitablement longue et couteuse, avec un fort recours au système de santé."

Pour résumer, la liste ALD 30 (qui compte en réalité 29 maladies, l'hypertension artérielle n'en faisant plus partie), serait réduite drastiquement. Et les bénéficiaires d'autant.

Les médecins sont circonspects

Ouest France cite le média Alternatives Économiques, qui a interrogé le diabétologue et professeur émérite, André Grimaldi. Pour ce dernier, ces mesures donnent "l’impression qu’on s’occupe des patients avant qu’ils soient malades. Mais en sortant les diabètes de type 2 sans comorbidité, on va en fait faire sortir près d’un tiers des patients de l’ALD. On découpe la prise en charge en introduisant un nouveau statut, mais sans changer la logique de fond, celle d’un système qui construit la maladie aiguë à l’heure du développement des maladies chroniques, tout ça pour faire quelques millions d’économies".

Voici, avant le changement, s'il est effectif, les 29 maladies 100 % prises en charge dans notre diaporama.