Le blocage que l'on doit redouter n'est pas celui des services et des entreprises, estime Guy Konopnicki. C'est le blocage de la République, provoqué par le divorce entre les institutions, investies du pouvoir de décision, et les forces vives de la nation, productrices des richesses, qui refusent ce que le président et sa majorité veulent imposer de gré ou de force.
Grèves : "Le blocage vient d’en haut"

Le spectre du blocage de la France revient hanter les médias à la faveur de la discussion concernant le projet de réforme des retraites. À l’intérieur du Parlement, le texte peut, à la rigueur, trouver une majorité à la faveur d’arrangements avec une droite plus soucieuse de son propre avenir que de celui des futurs retraités. À l’extérieur, le refus unanime des organisations syndicales s’appuie sur une écrasante majorité de salariés, qui, des mieux protégés aux plus précaires, refusent de retarder l’échéance du départ et redoutent de finir leurs jours avec une pension misérable. Cependant, si l’on peut craindre que la France soit bloquée, ce ne sera pas par l’effet temporaire d’une vague de grèves. Le pays en a connu d’autres, depuis plus de cent cinquante ans !À LIRE AUSSI : François Cocq : "La bataille des retraites, si elle est correctement menée, est décisive sur le plan social"Les grandes grèves de l’histoire n’ont pas détruit la France, bien au contraire, elles ont construit son modèle social, indissociable des conquêtes ouvrières de 1936 et 1968. Et, en dépit des cris d’orfraie poussés à chaque occasion par le patronat et la vieille droite grincheuse, l’économie française...