Retraites complémentaires : sont-elles concernées par le gel ?
Le 15 juillet dernier, le Premier ministre François Bayrou annonçait une série de mesures destinées à contenir les dépenses publiques. Parmi elles, l’instauration d’une “année blanche” en 2026 : les pensions de retraite, les aides sociales et les barèmes fiscaux ne seront pas revalorisés. Une mesure qui vise à réaliser un “effort collectif” pour limiter les dépenses de l’État, dans un contexte budgétaire tendu.
Concrètement, cela signifie que les retraites de base, comme celles versées par l’Assurance retraite (Cnav/Carsat) pour les salariés du privé ou encore le SRE pour les fonctionnaires, ne connaîtront aucune hausse en 2026 alors qu’une augmentation de l’ordre de 1,1 % à 1,3 % était attendue. Ce gel toucherait également l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), avec des conséquences particulièrement lourdes pour les retraités les plus modestes.
Agirc-Arrco et autres régimes complémentaires
Mais qu’en est-il des régimes complémentaires, comme celui de l’Agirc-Arrco, qui concerne quelque 14 millions de retraités du privé ? Bonne nouvelle, les régimes complémentaires ne sont pas soumis aux décisions du gouvernement, car ils sont gérés par les partenaires sociaux, comme le relate MoneyVox. Dans le cas de l’Agirc-Arrco, la revalorisation annuelle des pensions est décidée par un accord paritaire entre syndicats et organisations patronales. L’accord actuel prévoit une indexation annuelle au 1er novembre sur l’évolution des prix à la consommation (hors tabac), minorée d’un facteur de soutenabilité de 0,4 point. Pour 2025, les prévisions indiquent une revalorisation située entre 0,5 % et 0,9 %. Pas de gel donc, du moins pas à ce stade.
Des exceptions possibles, mais limitées
Tous les régimes complémentaires ne sont pas logés à la même enseigne. Si l’Agirc-Arrco, le régime complémentaire des indépendants (RCI) ou encore la Cipav (pour certains libéraux) devraient poursuivre leurs revalorisations comme prévu, l’Ircantec, destiné aux anciens contractuels de la fonction publique, fait figure d’exception. Historiquement, ce régime tend à aligner ses revalorisations sur celles des régimes de base. Il pourrait donc suivre le gel décidé par le gouvernement, bien que cela reste à confirmer.
Autre sujet d’inquiétude pour les retraités : la fiscalité. En parallèle du gel, l’exécutif envisage de remplacer l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions par un abattement forfaitaire de 2 000 euros. À cela s’ajoute le gel des barèmes de l’impôt sur le revenu et de la CSG : si les pensions augmentent (même faiblement), certains retraités pourraient basculer dans une tranche supérieure, avec un effet direct sur leur pouvoir d’achat.
Pour l’heure, la plupart des pensions complémentaires ne devraient pas être concernées par le gel annoncé pour 2026. Mais prudence : le flou autour de l'application exacte des mesures gouvernementales, et le vote à venir du budget, laissent encore planer quelques incertitudes.