Les agents des caisses de retraite ne peuvent plus traiter en temps et en heure les dossiers de minimum retraite Les retards de traitement s'accumulent selon la CFDT qui pointe le non-remplacement des départs, la non prise en compte du papy-boom et un système informatique défaillant. 

Pour obtenir l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), il faut se montrer patient. Les agents des caisses de retraite ont bien du mal à traiter le flot de dossiers en temps et en heure. En cause, le papy-boom, le manque d'effectif ou encore les dysfonctionnements informatiques selon la Fédération protection sociale, travail, emploi de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) qui a publié un communiqué, vendredi 15 juillet 2022.

La Caisses d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) et la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) n'arrivent plus à faire face. "Toutes les caisses sont concernées par des retards, à divers degrés", a expliqué à Merci pour l’info Florence Puget, secrétaire nationale de la CFDT. "En 2021, 30 000 dossiers retraites sont restés en souffrance", selon la CFDT qui indique qu'en 2022, "la situation se dégrade encore".

Manque de personnel pour traiter les dossiers de Minimum retraite

Premier constat du syndicat : "Les caisses de retraite réceptionnent 3 % de dossier en plus tous les ans du fait du 'papy-boom', avec de moins en moins de personnel pour traiter les dossiers", peut-on lire. Les départs ne sont pas remplacés affirme le syndicat. En 2017, 14 800 salariés traitaient les dossiers de 16,1 millions de retraités. Quatre ans après, 13 700 salariés doivent traiter 16,9 millions de retraités.

La modernisation du Système d’Information (SI) devait permettre de pallier la baisse des effectifs mais "les dysfonctionnements informatiques ont eu raison de cette annonce", tacle la CFDT. Les problèmes informatiques imposent aux agents "des traitements manuels" précise Florence Puget, pointant "beaucoup de souffrance" au travail.

Minimum retraite : jusqu'à 4 à 5 mois de retard

Conséquence de cette situation, les délais de traitement des pensions de réversion sont conséquents dans certaines régions. "A titre d’exemple, en région Normandie, ces derniers sont de 4 à 5 mois", pointe la CFDT. Joindre un conseiller au 3960 est devenu délicat et dans certaines caisses, il est impossible d'obtenir un rendez-vous avant plusieurs mois assure le syndicat.

De même, assurer le paiement de l'Aspa, ex-minimum vieillesse, dans les temps est mission impossible. "Pour un tiers des dossiers réceptionnés et traités, c’est plus de 3 mois de retard", peut-on lire. En attendant que leur dossier soit instruit, les personnes qui sont éligibles peuvent "avoir droit au revenu de solidarité active (RSA) et être prises en charge par des assistantes sociales, mais tout le monde n’est pas capable de se faire accompagner", déplore Florence Puget.

Le syndicat, qui estime que la situation désastreuse du traitement des dossiers est due au manque de personnels, compte sur des discussions en septembre pour que la question des effectifs soit abordée dans les conventions d’objectifs et de gestion (COG). Ces dernières doivent entrer en vigueur en janvier 2023 et se prolonger cinq ans.