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Mauvaise nouvelle pour les veuves ? La pension de réversion, qui profite à 90% aux femmes, pourrait considérablement évoluer. D'aucuns s'interrogent en vérité sur la pertinence d'un tel dispositif dans le monde d'aujourd'hui, rapporte Capital. Cela n'a rien d'étonnant ! Cette indemnité, rappelle le site du service public, "correspond à une partie de la retraite dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier l'assuré décédé (salarié ou fonctionnaire)". "Elle est versée si certaines conditions sont remplies à l'époux (et/ou ex-époux) survivant, et aux orphelins (si le défunt était fonctionnaire). Une pension d'invalidité de veuf(ve) peut être versée sous condition d'âge et d'invalidité", poursuivent les équipes rédactionnelles du site.
Seulement voilà, les conditions d'accès à ce mécanisme qui vient en aide à de nombreuses femmes - au total, souligne le mensuel spécialisé en économie, elles peuvent espérer récupérer entre 50 et 60% de ce que touchait feu leur conjoint - pourrait ne plus faire sens. La question est posée par "Retraite et société", une publication de la Caisse nationale d'assurance vieillesse, ce mardi 1er décembre 2020.
Quel est le problème avec la pension de réversion ?
Premier problème : initialement, le dispositif était pensé pour répondre aux besoins de ces femmes qui n'avaient pas pu travailler et n'avaient donc pas - ou peu - constitué de droits en vue des vieux jours. Dès lors, au décès du mari, la situation devenait financièrement très difficile à assurer. Or, ce cas de figure est devenu de plus en plus rare. D'une part parce que les femmes travaillent - ce qui ne signifie pas qu'elles n'aient pas besoin de la pension de réversion, au regard des chiffres -, d'autre part parce que le modèle marital a considérablement évolué…
Quel avenir pour la pension de réversion ?
Est-ce à dire qu'il faut supprimer la pension de réversion, si elle n'est plus adaptée au monde d'aujourd'hui ? Pas nécessairement. Au contraire, même, pour bien des veuves, ce dispositif reste indispensable, indique Capital. En 2017, 4,4 millions de retraités en bénéficiaient, expliquait d'ailleurs la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). En moyenne, les femmes - qui perçoivent 9 pensions de réversion sur 10 - touchaient alors 691 euros par mois.
Sauf à modifier le dispositif, ce montant devrait drastiquement chuter. "Rapportées au PIB, les pensions de réversion versées par la Cnav, qui représentent 0,46% du PIB en 2016, représenteraient 0,28% du PIB en 2070", écrivent les autrices de l'étude, Alessandra di Porto et Nassima Ghernaout.
Pourquoi les pensions de réversion vont-elles chuter ?
Plusieurs facteurs pourraient influencer à la baisse le montant des pensions de réversion. Et Capital de citer l'allongement de la durée de vie, le recul du taux de mariage ainsi que l'amélioration des carrières des femmes. Cependant, aucune de ses raisons ne compte autant que la baisse des écarts d'âge entre conjoints.
D'après d'autres auteurs, qui ont également participé à la rédaction de l'étude, ce seul facteur pourrait engendrer "une réduction de moitié du poids des pensions de réversion dans l'ensemble des pensions versées par les principaux régimes de retraite". Et pour cause ! Le décès du conjoint survenant plus tard dans la vie commune, la pension de réversion est versée moins longtemps.