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Jusqu’à présent, Le PER, ou plan d’épargne retraite, attire encore peu de Français. Ceux qui le choisissent le font en partie pour la fiscalité avantageuse qui lui est associée. Or celle-ci pourrait être remise en cause, surtout si les législateurs suivent les recommandations en ce sens de la Cour des comptes. Outre des préconisations en ce sens, le rapport publié en novembre 2024 par ce dernier contient des données permettant de dresser une sorte de portrait robot des contractants ayant souscrit à un tel produit d’épargne censé assurer un complément de revenu pour leur vieux jours.
Pour rappel, le PER a été établi par la loi Pacte (Pour la croissance et la transformation des entreprises) promulguée en 2019 qui a simplifié et homogénéisé d’anciens dispositifs répondant à des visées similaires. Auparavant, il existait le PERP, le dispositif Madelin, ou encore le Perco. Désormais, tous les produits sont harmonisés, et sont déclinés sous trois formes:
- PER individuel : ouvert à tous, il remplace le PERP et le contrat Madelin.
- PER d’entreprise collectif : remplace le Perco et est proposé à tous les salariés d’une entreprise.
- PER d’entreprise obligatoire : réservé aux salariés auxquels l’entreprise impose une adhésion (il succède aux contrats dits “article 83).
Le versement volontaire sur un PER donne droit à des déductions fiscales. A la sortie, les sommes sont soumises soit à l’impôt sur le revenu si vous optez pour une rente viagère, soit à une fraction du capital retiré. Par ailleurs, les gains sur le capital sont soumis aux prélèvements sociaux, une fois les sommes retirées.
Quelqu’un d’original ?
En principe, tout le monde peut souscrire un PER non obligatoire. Dans les faits, les adhérents aux plans d’épargne retraite correspondent à un profil bien précis.
Première particularité : il s’agit d’une personne plutôt… rare. En effet, le chiffrage réalisé par la Cour des comptes à partir des données du Conseil d’Orientation des Retraites et d’autres sources “confirme la diffusion faible et inégale de l’épargne retraite dans la population”, écrivent ses auteurs. Seuls 15,2% des ménages détiennent au moins un PER, alors que plus de 40% ont une assurance vie.
L’âge des détenteurs de PER
Autre spécificité : il ou est elle est relativement âgé. Ainsi, près de la moitié des détenteurs de produits d’épargne retraite (48%) on t plus de 50 ans. La tranche des 50-59 ans, qui correspond à un quart des actifs, représente même près d’un détenteur de PER sur trois (31%). Tandis que les 30-39 ans pour leur part (23% des actifs sont dans cette tranche d’âge) sont bien moins nombreux parmi ces souscripteurs (18% du total). Cela traduit aussi le fait que la détention d’un patrimoine, financier ou non, tend à augmenter avec l’âge.
La tendance ne semble pas près de s’inverser puisque les nouveaux détenteurs sont de plus en plus âgés, révèle également le rapport.
Sa catégorie socioprofessionnelle
Les cadres et les personnes exerçant une profession libérale sont beaucoup plus nombreux que les employés et les ouvriers à posséder un PER. Chez ces derniers, moins de 10% des ménages en possèdent tandis que c’est le cas d ’un cadre sur trois et de près de la moitié des personnes de la catégorie “professions libérales”. Cela ne signifie pas que les ouvriers et employés n’épargnent pas, plutôt qu’ils privilégient d’autres dispositifs, en particulier les livrets réglementés. “Les ménages aux revenus modestes disposent d’une capacité d’épargne moindre (...) vont avant tout cibler une épargne de précaution permettant de faire face aux imprévus de la vie, et donc des livrets réglementés (…), voire de l’assurance-vie car liquide, à l’inverse du PER”, précise la cour des comptes qui cite la Direction générale du Trésor.
Par ailleurs, plus la taille de leur entreprise est grande, plus il y a de chances qu’ils aient un PER. D’après les données de la Dares portant sur l’année 2021, 5,8% des employés de PME comptant entre 10 et 49 salariés ont un PER. Alors que plus de la moitié des actifs (56.6%) qui travaillent dans des groupes de plus de 1000 salariés en ont un.
Quels revenus ?
Enfin, en toute logique, les détenteurs de plan d’épargne retraite détiennent le plus souvent des revenus relativement élevés. Cela se mesure par l’observation des taux d’imposition de ceux qui déduisent leurs cotisations sur les PER. Ainsi, près de 45% des épargnants ayant un PER sont soumis à un taux marginal de 30%. Ce qui signifie que leurs revenus pour une part sont compris entre 28 798 euros et 82 341 euros.