Tout ce qu'un président n'a (pas) le droit de faire en vacancesAFP
Comme tous les ans, le président a décidé de partir à Brégançon. Mais ce statut de chef de l'Etat lui permet-il vraiment de prendre des congés ? Récapitulatif de ce qui est autorisé à ce niveau de responsabilités.
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"Un président ne devrait pas prendre de vacances", observe le journaliste Pierrick Geais, interviewé par Le Point. L’auteur, qui signait récemment L’Élysée à la plage, dans l’intimité de nos présidents en vacances (éditions du Rocher), explique pourquoi ces moments de congés sont, en vérité, particulièrement stressants pour les chefs de l’Etat. Une réalité qu’il estime incontestable depuis la mise en place du quinquennat. Du fait de la presse people, "une frange des Français qui ne s’intéressent pas forcément à la politique va regarder". "Les présidents n’ont jamais autant de regards braqués sur eux que pendant leurs vacances", insiste-t-il encore.

Pourtant, certains des hôtes de l’Elysée n’hésitaient pas, avant Emmanuel Macron, à prendre quelques jours de repos. Jacques Chirac, par exemple, s’était accordé quelques jours au Canada pendant la canicule de 2003. N’oublions pas non plus le séjour américain de Nicolas Sarkozy en 2007 ou le safari africain de Valéry Giscard d’Estaing. D’autres ont fait preuve de davantage de subtilité : le général De Gaulle passait ses vacances à faire des allers-retours entre Colombey et Paris, rappelle Ouest France. Quant à François Mitterrand, il partait en secret pour Gordes, dans le Luberon, où il retrouvait son amante ainsi que leur fille cachée, Anne et Mazarine Pingeot.

Vacances des présidents : ce que la population ne tolère plus

Somme toute, d’aucuns pourraient dire qu’il existe aujourd’hui des interdits "électoraux", ou "sociaux", relatifs aux vacances que s’accordent où non les présidents de la République. Du temps de François Mitterrand, indique encore le quotidien régional qui donne aussi la parole au reporter de Vanity Fair, il était assez bien vu de prendre quelques congés alors que l’on dirigeait la France. "Les Français estimaient qu’il avait besoin de prendre un mois de recul… Mais depuis le passage au quinquennat, les choses ont changé. Un Président n’a pas le temps de souffler", explique-t-il.

Prohibés, donc, les départs à l’étranger, les vacances trop longues et les périodes de repos trop fastes. Mais au-delà de ces interdits théoriques, y a-t-il de vraies impossibilités légales pour le chef de l’Etat ?

A quels congés le président a-t-il droit en France ?

Sieste, vacances… Le président de la République a-t-il droit à ces moments de repos privilégiés ? Oui, affirme le site spécialisé LegalStart, dont Planet reprenait déjà les informations il y a quelques temps. Contrairement à l’essentiel des travailleuses et des travailleurs, Emmanuel Macron n’a même pas à poser de jours de congés pour s’absenter : il n’est pas salarié, n’a pas signé de contrat de travail et n’a pas, à proprement parler, de patron à qui rendre des comptes. Pas sur le plan légal, du moins.

"En pratique donc, le chef de l’État part se reposer quand il le souhaite", explique le site. Et cela n’est pas retenu sur son salaire… Puisqu’il perçoit une indemnité.

Ce président qui s’accordait de longues vacances

Un président, plus que les autres, a profité de longs congés pendant sa mandature. Il s’agit, explique encore Ouest France, de Georges Pompidou. Le successeur du général Charles de Gaulle s’accordait généralement un mois et demi de repos sur l’année. A titre de comparaison, sur la fin de son mandat, François Hollande ne partait que quatre ou cinq jours environ

Attention, cela ne signifie pas que les vacances de Georges Pompidou étaient moins studieuses. D’une façon globale, indique Pierrick Geais, tous les chefs de l’Etat se sont montrés très occupés pendant leurs congés.