"Son problème c'est qu'il adore les déguisements" : pourquoi Emmanuel Macron agace tant ses proches collaborateurs ?AFP
Le président de la République aurait tendance à parler trop. La façon dont il communique n'est pas sans irriter celles et ceux avec qui il travaille. Certains ont des mots très durs.
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"Il est tout à la fois l'autorité et la proximité. Il est le bouclier de la Nation", croit savoir un "membre du tout premier cercle" d'Emmanuel Macron. Ce proche du président qui le défend dans les colonnes du Parisien le fait parce que d'autres, parfois non moins proches, semblent très agacés par la façon dont il peut gérer la crise. Il est pourtant dans son rôle, assure la porte-parole du gouvernement. Ce dernier, estime Sibeth Ndiaye, consiste à "piloter la réponse", "être dans l'anticipation de la sortie de crise" mais aussi, du fait de son élection au suffrage universel, demeurer "en grande proximité avec nos concitoyens".

Pas de quoi convaincre celles et ceux qui s'offusquent, au sein même des rangs de la majorité, de la communication présidentielle. "La prochaine fois qu'il parle, ce doit être pour dire des choses fortes. Qu'est-ce qu'il a été faire dans cette usine avec son masque sur le nez ?", s'indigne par exemple un "vieil ami" pour qui l'homme le plus puissant de France est, hélas, inaudible. "Sa parole s'use, il parle trop", complète un autre "habitué de l'Elysée". Force est de reconnaître qu'Emmanuel Macron est partout : en un mois, il s'est déplacé six fois pour rendre visite au personnel hospitalier, aux soignants confinés dans les Ehpad, ou aux ouvriers qui produisent des masques.

Emmanuel Macron, un grand amoureux des déguisement ?

"Son problème c'est qu'il adore les déguisements : en militaire, en aviateur, etc. Il ne faudrait que les Français finissent par croire qu'il s'est déguisé en président", assène, "cinglant", l'un des responsable communication du gouvernement, qui a souhaité rester anonyme. Et un autre un de poursuivre : "Il n'est pas lui-même. Il n'est pas le général de Gaulle".

Pour autant force est de constater que le discours du président se veut fort. Il s'agit, analyse Valeurs Actuelles, d'apparaître comme l'homme-providence, celui qu'exige la situation. Après tout, il l'a dit et répété, il est parti en guerre...

La guerre d'Emmanuel Macron : une rhétorique qui manque de sens ?

"C'est un fléau, pas une guerre", s'agacent d'autres proches du président. Le choix des mots mêmes d'Emmanuel Macron est remis en question au sein de ses cercles de pouvoir. D'évidence, la force du propos n'est pas la seule chose à mettre en avant. C'est en tout cas l'analyse de Philippe Moreau-Chevrolet, interrogé par le quotidien régional au sujet de la communication présidentielle.

"Il n'arrive pas à trouver sa place dans le dispositif. Il est parti sur une fausse piste de communication de guerre, qui ne correspond pas à la réalité. Cela crée un décalage entre un président qui est en guerre et un pays qui est chez lui, sans assez de matériel pour assurer sa propre protection", affirme le patron de l'agence de communication MCBG Conseil, qui juge le chef de l'Etat "un peu satellisé" face au discours "très concrète, et très médical, du trio Philippe-Véran-Salomon".

Emmanuel Macron se retrouve donc, estime-t-il, seul dans sa "drôle de guerre".

Emmanuel Macron peut-il rester silencieux ?

"Dans ce moment, il faut être agile", a pourtant assuré le président de la République a l'un de ses proches. Il n'entend donc pas s'interdire de parler et décide de ses intervention au dernier moment, comme guidé par son instinct, fait savoir Le Parisien.

C'est que, à croire les défenseurs du chef de l'Etat, le silence n'est pas une option. "On le verrait cloîtré à l'Elysée ou seulement dans des réunions, les Français pourraient légitimement se demander ce qu'il fait de ses journées. On nous demanderait alors s'il n'est pas malade !", explique l'un de ceux pour qui la communication du Château fait sens.