Patrimoine : Rachida Dati encore accusée d'avoir "caché des bijoux"

Publié par Matthieu Chauvin
le 1/07/2025
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4 minutes
Rachida Dati
La ministre de la Culture Rachida Dati se retrouve encore dans la tourmente. Si l'affaire des bijoux qu'elle aurait omis de déclarer dans sa situation patrimoniale avait été révélée dès le mois d'avril sans réelle suite, elle a pris une tournure nouvelle. Des élus ont émis des signalement allant jusqu'à mettre la HATPV et le paquet de Paris en cause. Ce que l'on sait.

Rachida Dati est attaquée de toutes parts. Lundi 30 juin, son projet de loi de réforme de l'audiovisuel public à l'Assemblée nationale, pourtant très commenté, a été rejeté par la soixantaine de députés présents dans l'hémicycle, seulement. Un véritable camouflet alors que que cette réforme est réclamée par beaucoup, puisque l'audiovisuel public coûte 4 milliards d'euros par an aux Français et qu'il ne parvient plus à attirer les jeunes, notamment, et que ses audiences sont en berne. Mais la ministre de la Culture semble bien avoir une cible dans le dos. Il faut dire qu'elle traîne deux affaires très embarrassantes. Le même jour, lundi donc, c'est l'affaire des "bijoux cachés" qui a refait l'actualité (19 pièces d'une valeur totale de 420 000 euros), pourtant révélée dès avril par Libération. Mais l'oubli de ces pièces de haute joaillerie dans la déclaration de situation patrimoniale de Rachida Dati n'avait pas semblé émouvoir plus que ça la HATPV, Haute autorité pour la transparence de la vie publique, ni le parquet de Paris qui n'avait pas enquêté. 

Trois signalements émis contre Rachida Dati

C'est donc pour cette raison, nous apprenait Libération le 30 juin, que trois signalement avaient été émis contre la ministre de la Culture... dont un impliquant aussi Eric Lombard, ministre de L'Economie. Deux concernent distinctement Rachida Dati. Ils proviennent de Rémi Féraud, sénateur PS et élu parisien qui a adressé un courrier au parquet le 26 juin, que le quotidien a pu consulter. Le socialiste réclame "l’ouverture d’une enquête préliminaire" pour "des faits d’omission de déclaration et de faux en écriture privée ."  L'homme, qui a échoué lundi à remporter la primaire du parti pour succéder à Anne Hidalgo et se présenter aux prochaines municipales dans la capitale, devancé par Emmanuel Grégoire, a également cité les enquêtes du Nouvel Obs et de Complément d'enquête (sur France 2 le 5 juin dernier) accusant la ministre d'avoir reçu 299 000 euros d'honoraires de la part de GDF Suez en 2010-2011 alors qu'elle était eurodéputée et avocate, jamais déclarés. Fait que ses avocats, maîtres Olivier Baratelli et Olivier Pardo ont toujours démenti.

La HATPV et le parquet de Paris auraient fermé les yeux ?

Un homme en est convaincu d'après nos confrères qui là aussi ont pu lire le courrier adressé au parquet de Paris. Raymond Avrillier, ancien adjoint au maire de Grenoble et militant écologiste est l'auteur du troisième signalement (en réalité le premier chronologiquement). Il a même saisi la justice en vertu de l’article 40 du Code de procédure pénale. Pour lui c'est simple : les informations révélées par Libération "'n’ont pu échapper aux autorités de la HATVP et du Parquet de Paris."  Il s'attaque en même temps à Eric Bernard, ministre de l'Economie, suite à la parution d'un article du Canard Enchaîné qui l'accusait en juin d'avoir volontairement sous-évalué la valeur d'une maison en Bretagne et un appartement dans sa déclaration. Bercy avait "récusé" ces accusations dans la foulée.

Rachida Dati n'en a pas fini avec la justice

Nous vous avions dévoilé le patrimoine des ministres aux plus gros patrimoines. Rachida Dati y figure en bonne place. Toujours d'après Libé, la dernière déclaration de la ministre en juin 2024 faisait état de "quelque 5,6 millions d’euros sous forme de biens immobiliers en France et au Maroc, comptes courants, assurances vie ou produits d’épargne." Mais de bijoux pas de trace, alors qu'ils doivent être déclarés au-delà d'une valeur 'individuelle" de 10 000 euros. Mais, toujours combattante, Rachida Dati a porté plainte contre l'auteur de l'article et déclarait en avril "n’avoir rien à régulariser." L'affaire reste au point mort. Mais elle n'en a pas pas fini avec la justice. Le parquet national financier (PNF) veut toujours qu'elle soit jugée pour corruption, dans un dossier impliquant l’ex-patron de Renault/Nissan Carlos Ghosn. 

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