Les pires lapsus des présidents de la République
Malgré leur préparation et leur maîtrise du verbe, les chefs d'Etat se sont parfois illustrés par des erreurs de langage aussi amusantes qu’embarrassantes. Retour sur ces moments inattendus où le sérieux de la fonction s’efface le temps d’un mot de travers.
Ces erreurs de langage nous rappellent que, derrière la fonction présidentielle, il y a des hommes et des femmes, avec leurs faiblesses, leur fatigue et leur stress. Elles sont souvent involontaires, mais parfois révélatrices d’un état d’esprit, d’un message mal préparé… ou d’un ego un peu trop sûr de lui.
En politique, chaque mot compte. Et chaque mot mal placé peut devenir un symbole. Internet n’oublie rien, et les lapsus présidentiels font aujourd’hui partie de la mémoire collective. Ils alimentent les sketches, les parodies… et parfois, les débats.
En novembre 2017, la France sort de l'État d’urgence qui avait été décrété à la suite des attentats de Paris et de Saint-Denis.
Quelques jours plus tôt, le président de la République, Emmanuel Macron, déclare : “C’est pourquoi j’ai décidé qu’en novembre prochain, nous sortirons de l’Etat de droit… de l'État d’urgence pardonnez-moi”.
Donald Trump qui parle de l’Union soviétique au lieu de la Russie, Nicolas Sarkozy qui se dit “du côté des dictateurs”, ou plus récemment, l’ancien président américain George W. Bush qui dénonce “l’invasion brutale de l’Irak” à la place de celle de l’Ukraine… Découvrez dans ce diaporama, certains des plus célèbres lapsus présidentiels.
Emmanuel Macron
En avril 2022, en pleine campagne électorale, Emmanuel Macron enchaîne les interviews télévisées. Le 6 avril, sur le plateau du JT de 20h de TF1 et après avoir parlé des impôts ou encore d'enseignement, le journaliste Gilles Bouleau lance le sujet de la guerre en Ukraine et des multiples entretiens de celui qui est de nouveau candidat à l'Elysée avec Vladimir Poutine.
Emmanuel Macron se défend alors : "J'assume totalement, avoir, au nom de la France, parler au président de la Russie ." avant d'effectuer ce lapsus en direct : "Pour évitez la paix " commence-t-il a énumérer.
Le président de la République se corrige immédiatement mais n'a pas pu s'empêcher de sourire quand il s'est aperçu de son erreur. Emmanuel Macron reprend très vite son discours. Pour le président, il est inévitable d'avoir des conversations avec Vladimir Poutine pour ainsi "évitez la guerre , et donc construire une nouvelle architecture de paix en Europe".
Angela Merkel
Angela Merkel a réussi à faire sourire toute l’assistance à l'Élysée lors de la conférence de presse avec François Hollande sur le projet commun pour l’emploi, en mai 2013. La chancelière allemande a commis un lapsus en confondant le président français avec un autre François, l’un de ses prédécesseurs, Mitterrand. Un lapsus qui a aussi amusé le chef d’État français.
"Les thèmes sur lesquels nous travaillons ont été évoqués par François Mitterrand : il s'agit de stimuler la compétitivité, l'emploi, la croissance. Le chômage des jeunes, bien sûr, a une importance tout à fait capitale dans notre projet" a ainsi déclaré Angela Merkel, avant de se rendre compte de son erreur.
Nicolas Sarkozy
En pleine tirade sur la mission salvatrice de la France, le lapsus fait tâche. Lors de son discours à l'université d'été du parti Les Républicains, samedi 5 septembre 2015 à la Baule (Loire-Atlantique), Nicolas Sarkozy a lancé que la "France [avait] toujours été du côté des dictateurs".
"L'identité, c'est le préalable à la diversité. Sans identité, il n'y a pas de diversité, a lâché Nicolas Sarkozy. Dans cette identité française, il y a quelque chose auquel je suis très attaché : c'est que, de toute éternité, la France a toujours été du côté des opprimés, et toujours été du côté des dictateurs." Et de reprendre la suite de son discours, sans même remarquer son erreur.
George W. Bush
En pleine guerre d’Ukraine, en mai 2022, l’ancien président américain George W. Bush déclarait : “Le résultat est l'absence d'équilibre des pouvoirs en Russie et la décision d'un seul homme de lancer une invasion totalement injustifiée et brutale de l’Irak. Je veux dire de l’Ukraine”.
Emmanuel Macron (une nouvelle fois)
En mai 2018, Emmanuel Macron qualifie de "delicious" (délicieuse) la femme du Premier ministre australien, Lucy Turnbull. En voyage diplomatique en Australie, le président de la République s'est essayé à une formule de politesse pour remercier son homologue australien.
"I want to thank you for your welcome, you and your delicious wife" (Je voudrais vous remercier pour votre acceuil, vous et votre délicieuse femme), a lancé avec assurance Emmanuel Macron. Problème, le chef de l'Etat n'aurait pas dû employer n'était pas "delicious" mais "delightful" (charmante).
Donald Trump
En 2019, Donald Trump a parlé de l’Union soviétique quand il voulait parler de la Russie : “Nous sommes dorénavant les plus grands producteurs d’énergie du monde entier, plus grands que l’Union soviétique…", lance-t-il avant d'essaye de se reprendre en ajoutant "anciennement". "Vous vous souvenez de l’Union soviétique ? Quand ils étaient tous ensemble. Avant qu’ils se disent 'nous devons nous appeler la Russie'”.
Joe Biden
"Et maintenant, je veux passer la parole au président de l’Ukraine, qui a autant de courage qu’il a de détermination. Mesdames et messieurs, le président Poutine", a lancé l'ancien président américain Joe Biden en juillet 2024, lors d’une ultime cérémonie jeudi en soutien à l’Ukraine, juste avant de tenir une conférence de presse de clôture.
Il s’est ensuite écarté du micro avant de réaliser son erreur et d’y revenir pour dire : "Il va battre le président Poutine. Le président Zelensky. Je suis tellement concentré sur le fait de battre Poutine." Beau joueur, souriant, le dirigeant ukrainien a plaisanté : "Je suis meilleur."