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C'en est fini pour les aspirations présidentielles d'Alain Juppé, éliminé dimanche au second tour de la primaire de la droite et du centre. Le maire de Bordeaux n'en est pourtant pas à sa première défaite : à vrai dire, sa carrière est jonchée de déceptions. Retour sur les plus marquantes.
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2016 : la primaire de la droite et du centre

Donné favori pendant toute la primaire de la droite et du centre, Alain Juppé a reçu une claque au premier tour. Il était déjà donné perdant devant François Fillon, revenu de loin.

Le coup de grâce est venu dimanche. Battu avec un score de 33,5%, il s’est incliné et a dû dire adieu à L’Élysée. Il a souhaité "bonne chance à la France" et a déclaré qu’il allait désormais "(s)e consacrer pleinement à (s)a tâche de maire de Bordeaux".

1995 : le "plan Juppé"

Le premier des gros échecs du politicien remonte à 1995. Premier ministre de Jacques Chirac, il a annoncé de nombreuses réformes de la Sécurité sociale, mais y a intégré une réforme des retraites qui est mal passé auprès des cheminots, notamment.

La grève et les manifestations qui ont suivi étaient plus importantes en France depuis mai 1968, indique Public Sénat. L’homme d’État "droit dans ses bottes" a bronché et a abandonné la réforme liée aux retraites.

1997 : Matignon

En 1997, des élections législatives ont été organisées… et ont penché en faveur de la gauche.

Conscient de son impopularité, le politicien a démissionné. Cette fois-là aussi, il a déclaré à son départ : "Je souhaite bonne chance à la France", comme le rapporte France Info.

2004 : les emplois fictifs

La délation date de 1998, mais le couperet n’est tombé qu’en 2004. Dans l’affaire des emplois fictifs, Alain Juppé a été accusé d’avoir caché l’emploi d’une dizaine de personnes embauchées à la mairie de la capitale… des personnes qui travaillaient en fait pour le RPR - premier nom des Républicains.

Résultat : 18 mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité pour Alain Juppé, selon L'Internaute. Jacques Chirac, lui aussi dans le coup, avait l’immunité présidentielle. Son partenaire est donc tombé seul et s’est exilé au Canada pendant un an.

2007 : les élections législatives

Promise par Nicolas Sarkozy, la charge de ministre d'État en charge de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables est revenue à Alain Juppé en mai 2007. Ce retour triomphant a malheureusement été de courte durée.

Il est battu aux élections législatives par Michèle Delaunay, indique France Info. Dès lors, il réitère sa douloureuse expérience de 1997 en démissionnant du gouvernement.

2012 : apaiser les tensions à l’UMP

En 2012, en vertu de la défaite de Nicolas Sarkozy face à François Hollande et de la décision (temporaire) de l'ex-président de quitter la vie politique, le maire de Bordeaux a commencé à envisager de prendre le pouvoir à l'UMP. Néanmoins, d'après France Info, il a laissé Jean-François Copé et François Fillon s'écharper pour la place.

Lorsqu'on se tourne vers lui avec espoir pour qu'il apaise la droite devenue cannibale, il n'y parvient pas. Aussi Les Républicains sont-ils arrivés à la primaire expérimentée cette année, pleine de rancœurs en tout genre.

2015-2016 : ses livres

Au début de sa campagne annoncée en 2014, Alain Juppé peinait à soulever les foules. Et cela s'est traduit dans un domaine adjacent à la politique, à savoir l'édition des livres-programmes. Ses quatre publications n'ont pas rencontré beaucoup de succès, par rapport à celles de ses concurrents Nicolas Sarkozy et François Fillon, par exemple.

À titre d'exemple, les meilleurs ventes dans ce domaine ont été pour l'ex-chef de l'État, qui a écoulé 172 800 ouvrages selon le site Livre HebdoPour un État fort,  l'ouvrage d'Alain Juppé, s'est quant à lui vendu à 47 500 exemplaires seulement. C'était 29 400 de moins que Tout pour la France... écrit lui aussipar Nicolas Sarkozy.