Le (très) gros raté de VGE : quand le président refusait d’inventer… InternetAFP
Président résolument moderne, Valéry Giscard d'Estaing a fait souffler un vent nouveau sur la France dans les années 1970. Sans une de ses décisions, Internet aurait bien pu être français.

De la modernité, mais pas trop. Les hommages se multiplient depuis l’annonce du décès de l’ancien président de la République Valéry Giscard d’Estaing le mercredi 2 décembre 2020. Plusieurs personnalités politiques de différents bords, tout comme Emmanuel Macron, ont salué le vent de modernité qu’il avait fait souffler sur la France lors de son mandat de 1974 à 1981. Dépénalisation de l’avortement, divorce par consentement mutuel, remboursement de la pilule contraceptive, majorité à 18 ans… Les mesures progressistes – certaines portées et défendues par Simone Veil – furent nombreuses. Celui qui fut surnommé le "Kennedy à la française" a pourtant laissé passer un bouleversement mondial qui aurait pu être français… Internet.

Internet : pourquoi aurait-il pu être français ?

Comme l’explique Business Insider, dès le milieu des années 1960, les Français ont travaillé au développement d’un réseau rival à ARPANET, créé par les Américains. C’est l’ingénieur Français Louis Pouzin qui était alors en charge du projet baptisé "Cyclades", avec le soutien du Centre national d’études des télécommunications (CNET). En 1974, Cyclades est opérationnel et la décision revient à Valéry Giscard d’Estaing – fraîchement élu – d’abandonner ou de continuer le projet. Selon Business Insider, VGE décide sous la pression des lobbyistes d’abandonner le projet Cyclades et de lui préférer… Le Minitel.

En 1978, Cyclades est bel et bien enterré. De l’autre côté de l’Atlantique, Robert Kahn et Vinton Cerf utilisent le Datagramme, inventé par le Français Louis Pouzin, pour mettre au point Internet… Que nous utilisons toujours aujourd’hui. La nationalité de la plus grande invention de la seconde moitié du XXe siècle aurait pu être bien différente, si le président Giscard d’Estaing avait pris une toute autre décision.