François Bayrou, Premier ministre : ces phrases que l’on retiendra de lui
“Suivez Bayrou, il sera président de la République”. Ces mots, c’est François Mitterrand, peu avant sa mort, qui les aurait confiés à son conseiller Michel Charasse (qui fut également ministre du Budget). A défaut de l’Elysée, le Béarnais accède à Matignon.
Le triple candidat à l’élection présidentielle (2002, 2007 et 2012) a été convoqué aux aurores par Emmanuel Macron, vendredi 13 décembre 2024. Après un moment de flou au cours duquel son nom pour le poste de Premier ministre est écarté, il est finalement nommé pour succéder à Michel Barnier.
Une mission : convaincre
Pour le chef de file du MoDem, les enjeux n’auront jamais été aussi forts. Il devra parvenir à faire voter un budget pour 2025 ainsi qu’un projet de loi de Financement de la Sécurité sociale susceptible de contenter non seulement des forces politiques apparemment irréconciliables - sauf pour faire tomber un gouvernement - à l’Assemblée nationale, mais aussi la Commission européenne qui attend des économies substantielles. Retraites, soutien aux agriculteurs, remboursements de santé, environnement, immigration… Les sujets sur lesquels il lui faudra trouver des compromis ne manquent pas. Autant dire qu’il va falloir faire preuve de toute sa force de conviction.
Difficultés d’élocution
D’éloquence, celui qui a marqué le ministère de l’Education nationale par son passage entre 1993 et 1997, n’en manque pas; quand bien même il a souffert de difficultés d’élocution. Nous avons sélectionné quelques-unes des phrases qu’il a prononcées ou écrites et qui ont marqué la vie politique française.
Signes ostentatoires
“Je vous demande donc de bien vouloir proposer (...) l’interdiction de ces signes ostentatoires, sachant que la présence de signes plus discrets, traduisant seulement l’attachement à une conviction personnelle, ne peut faire l’objet des mêmes réserves”. Ces mots sont extraits de la circulaire numéro 1649 du 20 septembre 1994, un document qui a fait date. C’est par elle, que François Bayrou, alors ministre de l’Education nationale, inaugure trente ans de conflit autour du port de signes religieux à l’école, à commencer par le foulard, qui n’est jamais nommé dans la circulaire.
"Formiste"
“J'ai été longtemps un jeune conformiste, et sans doute formiste était-il de trop” Pour cette phrase, François Bayrou a été nommé finaliste du prix Press club humour et politique en 2007.
Bas les pattes !
Avril 2002. François Bayrou se déplace dans le quartier de la Meinau à Strasbourg. Alors qu’il discute avec un groupe d’adolescents et devant les caméras, de sujets liée au conflit israélo-palestinien et d’antisémitisme, François Bayrou gifle l’un des enfants du groupe. “Tu me fais pas les poches !”, jette-t-il après que la baffe a claqué.
Pour François Hollande
“Je ne veux pas voter blanc, cela serait de l’indécision. Et dans ces circonstances, l’indécision est impossible. Reste le vote pour François Hollande, c’est le choix que je fais”. Conférence de Presse, 3 mai 2012 (repris notamment dans le JT de France 2, à voir sur le site de l’Ina). Ce choix du président du Modem, qu’il ne qualifie pas de “consigne de vote” mais publiquement annoncé peu avant le second tour de la présidentielle aurait contribué à faire élire le candidat socialiste à l’Elysée.
Question de génération
“Nous avons besoin de solidarité entre les générations. C'est un scandale dont la génération au pouvoir n’effacera pas la tâche que d'avoir laissé au plus jeune un tel héritage deux points d'aide financière d'être écologique avec l'accélération des dérèglements climatiques tête démographique avec des retraites non financées et une dépendance qui n'est pas prise en compte quand on mesurera qu'il a été accepté par les dirigeants de ces 10 dernières années de reporter sur les plus jeunes le remboursement de nos feuilles de sécurité sociale le jugement sur ses gouvernants irresponsable sera sévère et ce sera mérité au contraire nous avons besoin que chaque acte politique soit désormais pensé comme un geste de solidarité avec les générations qui viennent.”, Dans la La France solidaire. Plon 2012.
Ivresse du Pouvoir
Lors d’une interview croisée avec l’essayiste et historien Tzvetan Todorov, pour Philosophie Magazine, publiée le 12 février 2012: “Je connais bien une autre version de l’hubris, littéralement l’ivresse des sommets, de la même nature que celle qui peut vous saisir physiquement en haute montagne. Elle existe absolument dans la politique, je le sais, je l’ai rencontrée, je l’ai vue. Il faut y résister par une discipline intérieure qui ne peut être cultivée qu’avec l’expérience et la sagesse car elle est un alcool extrêmement pervers. Je tiens l’alcool assez bien, sauf le limoncello, une liqueur de citron italienne. Il me met par terre instantanément sans que je m’en aperçoive. Le pouvoir est un alcool de ce type, insensiblement pernicieux. “
Le rôle le plus important possible
Lors d’un débat local pour la mairie de Pau en 2020, François Bayrou répond : “J’essaierai d’avoir le rôle le plus important possible”, en réponse à une question sur sa réponse éventuelle en cas d’obtention d’un maroquin de ministre après une réélection (anticipée par les journaliste) d’Emmanuel Macron à l’Elysée en 2022 (Extrait repris dans Quotidien et republié sur TF1 )