Emmanuel Macron tyrannique ? Son employé se plaint, il est viré le lendemain

Publié par Olivier Royer
le 12/06/2025
le
3 minutes
Après la gifle de Brigitte Macron, le président est dans une nouvelle tourmente personnelle: il est accusé d’être tyrannique avec un de ses employés, licencié sans ménagement. Une enquête de Marianne dénonce l'affaire.

S’il suffit de traverser la rue pour trouver un emploi, le perdre semble également être tout aussi sorcier. C’est en tout cas ce que peut témoigner Lucas G., 33 ans, ex-jardinier d’Emmanuel Macron, envoyé sur les roses par notre président, d’après une enquête du média Marianne. Employé d’abord en poste à la Lanterne, la résidence secondaire du président de la République, puis affecté à l’Élysée, Lucas G. a récemment été renvoyé vers son administration d’origine : la mairie de Villeurbanne (Rhône), suite à une dénonciation de ses conditions de travail. La justice a été saisie.

Du harcèlement et des locaux insalubres

Lucas G. était jardinier à La Lanterne, résidence secondaire du couple Macron. Ancienne maison de chasse avec un jardin de quelque 5 hectares, du côté de Versailles. Le fonctionnaire a dénoncé ses conditions matérielles subies, images à l’appui. Notamment un “vestiaire insalubre”, par le biais d’une vidéo repartagée par Marianne où on peut y observer un sol très sale, des fuites d’eau, un délabrement, du matériel hors service, sans aération ni éclairage adapté… Du reste, le jardinier assure avoir été chargé de missions sans rapport avec son poste, souvent tenu à l’écart des autres équipes. Il dénonce également un « harcèlement moral », qu’il attribue à une mise à l’écart progressive, à l’absence de soutien de sa hiérarchie et à un profond sentiment d’humiliation. “Quand j’ai commencé à alerter (sa hiérarchie, NDLR), on m’a dit que j’avais tort de me plaindre, qu’il y avait d’autres priorités”, raconte Lucas G.

Aucun recours pour les salariés

Le magazine dévoile également l’absence totale d’instances représentatives (ni syndicats, ni CHSCT) au sein des effectifs de la présidence de la République. Pour les quelque 800 employés (jardiniers, cuisiniers, techniciens), aucune élection professionnelle n’est organisée. Résultat : ces salariés « sont isolés et sans recours ».

L’Élysée invoque "Une mésentente entre collègues"

Contactée par actu Lyon, la présidence de la République confirme que Lucas G. a occupé le poste de jardinier “au sein du département jardins de la Présidence de la République entre le 1er avril 2022 et le 16 mars 2025, date de fin de sa mise à disposition”.

Selon les services de l’Élysée, l’agent a bien signalé des faits de harcèlement à sa hiérarchie ainsi qu’au service des ressources humaines, ce qui a conduit à l’ouverture d’une enquête interne. Celle-ci aurait conclu à “une mésentente entre collègues”, sans pour autant retenir la qualification de harcèlement.

Contrairement à ce que le fonctionnaire affirme, la présidence raconte que Lucas G. a été “reçu et accompagné par les service”, preuve selon elle de l’attention portée aux agents.

Concernant le vestiaire évoqué par le jardinier, l’accusé dément formellement : un espace avec douches et sanitaires serait bien “mis à disposition des personnels travaillant à la Lanterne”, mais le salarié “n’y vivait pas”, contrairement à ce qu’a publié Marianne dans une légende photo et plusieurs vidéos sur ses réseaux sociaux.

La justice a été saisie

Le différend entre Lucas G. et la présidence de la République se jouera désormais devant le tribunal administratif. Le magazine Marianne rappelle que d’autres agents ont déjà obtenu gain de cause face à l’Élysée, certains voyant même leur état anxio-dépressif reconnu comme maladie professionnelle. Après l’affaire de la gifle de Brigitte Macron, ce nouveau coup d’éclat fait couler beaucoup d’encre. 

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