Emmanuel Macron : ces nouveaux visages qui cherchent à l'influencerAFP
Remaniement, crise politique ou simple période à vide… Certains n'hésitent pas à profiter des hésitations d'Emmanuel Macron pour lui souffler des mots à l'oreille. Découvrez qui cherche à influencer le président de la République.
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Ils soufflent à l'oreille d'Emmanuel Macron : Joseph Zimet

"C'était un strausskahnien de cœur, mais il n'a jamais occupé de place spécifique dans le dispositif", assure un "membre du premier cercle de la galaxie DSK" au Nouvel Obs. Il est ici question de Joseph Zimet, l'homme chargé de gérer la communication nationale et les relations presse d'Emmanuel Macron. En poste depuis le 20 août 2019, il a été nommé par le président de la République lui-même, qu'il connaît d'ailleurs depuis les bancs de l'école.

Historien de formation, Joseph Zimet rencontre Emmanuel Macron à l'Institut d'Etudes Politique (IEP, Sciences-Po). S'ils ne sont pas amis à proprement parler, insiste l'hebdomadaire, ce n'est pourtant pas le premier signe de leur bonnes relations. En effet, en avril dernier, l'ancien camarade de classe du chef de l'Etat était nommé préfet.

Sans oublier, bien sûr, son rôle prépondérant dans l'organisation de l'"itinérance mémorielle" souhaitée par le président pour célébrer le centenaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale. Là encore, explique L'Obs, c'est Joseph Zimet qui était aux commandes.

L'homme qui remplace Sylvain Fort, parti il y a de cela huit mois comme le rappelle Le Figaro, s'est engagé à faire "tabula rasa" concernant les méthodes de communications de l'Elysée. Il lui incombe également de pacifier les relations, "parfois houleuses" écrit l'hebdomadaire, entre la presse et le palais.

La nomination de celui qui fut l'époux de Rama Yade n'a pas manqué d'en surprendre quelques uns. "C'est un bosseur et un très bon organisateur. En revanche, j'ignorais qu'il avait la moindre compétence en matière de communication, de relations presse ou de digital. Mais il n'est jamais trop tard pour entamer une reconversion professionnelle…", déclarait d'ailleurs Gaspard Gantzer, qui occupait le même poste lors de la précédente mandature. "Je ne comprends pas le choix de Macron, mais on verra bien. C'est dans les crises que les gens se révèlent", a-t-il poursuivi.

Ils soufflent à l'oreille d'Emmanuel Macron : Jérôme Peyrat

Jérôme Peyrat est de ceux qui ont l'habitude de conseiller les présidents. Comme le rappelle Le Figaro, il a déjà oeuvré pour Nicolas Sarkozy ainsi que pour Jacques Chirac. C'est dans le courant du mois de mai que l'ancien directeur général de l'UMP doit intégrer le pole politique de l'Elysée, souligne d'ailleurs le quotidien. Un recrutement dont la teneur n'est pas dissimulée par les proches du président.

"En quelque sorte, le nouveau monde doit gérer l'ancien et donc s'organiser en conséquence", tente d'ailleurs un "marcheur de la première" dans les colonnes du journal généralement marqué à droite. "Le nouveau monde n'existe pas. Et c'est peut-être la leçon que tire aujourd'hui Emmanuel Macron", assène pour sa part un proche du futur conseiller.

Soutien affirmé d'Alain Juppé pendant la primaire de la droite et du centre, Jérôme Peyrat devrait aider le chef de l'Etat à se construire de véritables relais territoriaux, en vue des prochaines élections municipales. "Chirac m'a beaucoup appris sur la proximité et Sarkozy sur l'efficacité", reconnaît d'ailleurs le maire de La Roque-Gageac (Dordogne, Nouvelle-Aquitaine).

Depuis, l'élu n'a pas repris sa carte chez Les Républicains, estimant qu'avec l'élection de Laurent Wauquiez,  le parti "ressemble trop au Front National". En revanche, il fait partie du mouvement des maires organisé par son ami, Christian Estrosi.

"Emmanuel Macron cherchait une prise de guerre à droite, capable d'avoir de multiples réseaux nationaux et locaux chez les élus. Il coche toutes les cases pour aider Emmanuel Macron à reussir alors que le chef de l'Etat n'a pas les connexions qu'un homme politique peut avoir après quinze ou vingt ans d'expérience", souligne d'ailleurs un proche de l'ancien pilier de la campagne municipale de NKM, en 2014.

Ils soufflent à l'oreille d'Emmanuel Macron : Philippe Grangeon

Tout juste arrivé à l'Elysée, Philippe Grangeon doit remplacer Stéphane Séjourné, l'ancien conseiller politique du chef de l'Etat qui, rappelle Le Figaro, a quitté la présidence fin janvier 2019.

Ce "nouvel homme fort de l'Elysée", ainsi que le présente le Nouvel Observateur, n'a pourtant pas attendu février 2019 pour parler au chef de l'Etat. En effet : d'après le quotidien marqué à droite, il faisait partie des "visiteurs du soir" les plus présent de l'Elysée. Il incarnerait d'ailleurs, avec d'autres figures que le président écouterait volontiers, l'avènement d'une certaine "macronie hors les murs".

Chez cet ancien du groupe Capgemini, issu des rangs de la gauche réformiste, Emmanuel Macron voit de nombreuses qualités. A commencer par son carnet d'adresse, puisque Philippe Grangeon a été consulté à l'occasion de chaque remaniement. "Il a travaillé avec Nicole Notat, avec Bertrand Delanoë, il a conseillé informellement François Hollande. Il ne vient pas faire carrière, il vient rendre service", assure un proche du président, qui l'avait d'ailleurs décoré de la légion d'honneur en 2017.

Il n'est d'ailleurs pas le seul à être séduit par ses charmes. "C'est un homme réfléchi, expérimenté, désintéressé. Il va apporter de la sagesse et de la distance", juge François Bayrou. Un désintéressement qui s'illustre, entre autres, par la demande formulée par Philippe Grangeon : il ne souhaite pas être rémunéré pour son travail au palais présidentiel.

Ils soufflent à l'oreille d'Emmanuel Macron : Jean-Marc Dumontet

Comme Philippe Grangeon, il fait partie de ces personnalités issues du privé à incarner la "macronie hors les murs", indique Le Figaro. Producteur de multiples spectacles et patron de six théâtres, Jean-Marc Dumontet était présent à l'Elysée dans la soirée du 31 décembre 2018, pour les vœux du président.

Pendant la crise des "gilets jaunes", ce proche du chef de l'Etat est monté au créneau pour le défendre, rappelle France Info. "L'enjeu pour Emmanuel Macron, c'est de retrouver l'adhésion des français. Il doit dessiner un cap et expliquer qu'on est face à une grande mutation énergétique, numérique et territoriale", avait-il estimé sur le plateau de la radio publique.

"Cela fait 20 ans qu'on entend dire que la planète est menacée. Il y a une volonté, sur la loi de transition énergétique, d'abandonner le Diesel au profit de l'essence. La promesse est tenue mais le ressenti est différent. C'est beaucoup plus facile d'être en colère et de crier ‘Macron démission' que de se dire qu'il y a de grandes mesures à prendre", a-t-il poursuivi.

Ils soufflent à l'oreille d'Emmanuel Macron : Jean-Marc Borello

Président fondateur du groupe SOS, leader européen de l'économie solidaire, Jean-Marc Borello connaît Emmanuel Macron depuis plus de 15 ans. Cela fait d'ailleurs plusieurs années qu'il le conseille, puisqu'il était déjà à ses côtés quand le président n'était que le ministre de l'Economie de François Hollande.

Il est si présent auprès du chef de l'Etat que certains envisageaient même qu'il soit nommé ministre des Affaires sociales après l'élection de son ami. Mais, souligne Le Figaro, il a refusé d'occuper un quelconque maroquin ministériel. "Je serai un visiteur du soir à l'Elysée, rien de plus", assurait-il à l'époque.

Depuis, il préside la commission d'investiture de La République en Marche, en vue des élections européennes à venir. Il est lui aussi monté en front, notamment dans les colonnes du Figaro  pour défendre l'action du président pendant la crise des "gilets jaunes".

Ils soufflent à l'oreille d'Emmanuel Macron : Nicolas Sarkozy

Quelques jours, à peine, avant une allocution primordiale pour la bonne poursuite de son quinquennat, Emmanuel Macron a choisi de rencontrer un autre chef d'Etat français. Nicolas Sarkozy a effectivement été reçu à l'Elysée le vendredi 7 décembre, rapporte Le Monde.

Ce déjeuner, poursuit le quotidien du soir, aurait été organisé à la demande d'Emmanuel Macron. Ensemble, ils auraient abordé différents sujets. "Ils ont échangé sur plusieurs sujets. Il y en a qui comptent plus que d'autres pour Nicolas Sarkozy, en particulier le respect de l'ordre public et la problématique du pouvoir d'achat", confirme un proche de l'ancien président.

Nicolas Sarkozy serait même le "corédacteur" du discours de l'ancien ministre de l'Economie, assure de son côté un proche d'Emmanuel Macron. Une formulation que rejette l'entourage de l'ancien chef de l'Etat. "C'est totalement faux", jurent ses amis qui le présentent comme "en retrait de la vie politique", quoique prêt à "partager son expérience" pour "le bien de la démocratie"…

Toujours est-il que l'influence de Nicolas Sarkozy sur les décisions d'Emmanuel Macron a été remarquée. Le député Les Républicains Guillaume Peltier (Loir-et-Cher) s'est réjoui, estimant que le président reprenait les positions de la droite. A gauche, Olivier Faure a préféré pointer des idées "made in Sarkozy", comme l'exonération des heures supplémentaires, une des mesures phare du quinquennat de Nicolas Sarkozy…

Depuis, comme l'expliquait Planet, les deux hommes semblent inséparables. Ils se retrouvent régulièrement pour des dîners et des déjeuners professionnels, ou même des matches au Parc des Princes.

Ils soufflent à l'oreille d'Emmanuel Macron : ces sarkozystes que le gouvernement cherche à approcher

"Ce sont les anciens de la droite qui sont manifestement les meilleurs aux yeux d'Emmanuel Macron. Pour l'Elysée ou pour le gouvernement", confie un sarkozyste aux micros du Figaro.

Le président cherche en effet à s'entourer de proches de Nicolas Sarkozy, avec qui il converse d'ailleurs régulièrement. Il a notamment contacté Frédéric Péchenard, ex-directeur général de l'UMP, qu'il aurait voulu voir devenir préfet des Hauts-de-France, préfet de police et secrétaire d'Etat à l'Intérieur.

Autres sarkozystes sollicités : Camille Pascal, plume de l'ancien président de la République et Franck Louvrier, qui fut directeur en communication de l'Elysée durant le mandat de l'ancien patron de la droite.

François Bayrou, cet allié historique à qui le président de la République prête encore son oreille

A en croire les proches du Premier ministre – avec qui la rupture est apparemment consommée – François Bayrou aurait toute l'attention du président de la République. Et d'après le Journal du Dimanche, ce qui ferait plaisir à François Bayrou "c'est de sentir écouté par son cher ‘Emmanuel'". D'autant plus que cela n'a pas toujours été le cas, rappelle l'hebdomadaire.

Or, depuis la crise des "gilets jaunes", le Béarnais aurait renoué avec le président de la République… Au point de le monter contre Edouard Philippe, avancent les amis de l'ancien maire du Havre. "Macron a renoué avec la bienveillance de sa campagne, il a dit ce qu'il fallait dire, il a parlé de ceux qui éprouvent un sentiment d'injustice et il a dit qu''ils ont raison', il est allé loin", se réjouissait-il en novembre. Des propos que certains de ses proches auraient traduit par "François l'a inspiré"…

S'il fallait bien une preuve de la place qu'occupe le maire de Pau, la réception des maires dans la salle des fêtes de l'Elysée par Emmanuel Macron en a fourni une de plus : François Bayrou s'est installé du côté des ministres et du gouvernement… Sans que personne n'ose faire de remarque.

Emmanuel Macron : les proches d'Alain Juppé savent-ils lui parler ?

"Il finira par s'isoler, car par nature, l'Elysée isole", déclarait Gérard Collomb au sujet d'Emmanuel Macron, avant sa démission. L'ancien ministre déplorait également les difficultés à parler avec le chef de l'Etat. Pourtant… Certains hommes politiques disposeraient de son oreille attentive.

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D'après les informations du Figaro, c'est notamment le cas de Dominique Bussereau, président de l'Assemblée des départements de France, un des soutiens d'Alain Juppé. Il a en effet été reçu par Emmanuel Macron et les deux hommes ont pu discuter a plusieurs reprises… Il aurait d'ailleurs eu l'occasion d'argumenter avec le président en faveur d'un interlocuteur unique pour les collectivités. "Le dialogue avec l'Etat est compliqué. Nos dossiers sont traités par le ministre de l'Intérieur, la ministre Gourault, le secrétaire d'Etat Dussopt ou le ministre de la Cohésion des Territoires Mézard", a-t-il expliqué.

En pratique, cette demande est restée sans réponse jusqu'à présent. Toutefois, le locataire de l'Elysée ne s'est pas montré opposé à une simplification du dialogue. "Oui, oui, on va s'en occuper", déclarait-il lors d'une visite présidentielle en Charente-Maritime.

Cet autre notable du gouvernement que les juppéistes cherchent à convaincre

Le président de la République n'est pas le seul que les juppéistes cherchent à convaincre, rapporte Le Figaro. D'une façon générale, c'est de tout l'exécutif qu'ils souhaitent se rapprocher. "Le moment de vérité approche", assure d'ailleurs Gilles Boyer, qui conseille aujourd'hui Edouard Philippe… Après avoir été directeur de campagne d'Alain Juppé. Ilse félicite de "voir que les choses bougent et à mon avis dans le bon sens". Selon lui, "beaucoup de choses" rapprochent les juppéistes et le président.

Force est de constater que les liens entre les proches du maire de Bordeaux et ceux du chef de l'Etat sont nombreux. Nathalie Loiseau, ministre des Affaires européennes, a récemment gagné la belle endormie où elle a rencontré Alain Juppé. "Nous partageons la même volonté d'avoir une Europe forte et ambitieuse", souligne-t-elle. "Il n'y a pas l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette entre ce qu'elle pense et ce que je pense sur l'Europe", confirme le candidat malheureux à la primaire de la droite.

De son côté, Dominique Bussereau, qui échange déjà avec le président, a également été reçu par Gilles Boyer… Et Edouard Philippe. "Les deux hommes échangent régulièrement. Ils s'étaient déjà vus le 5 septembre pour parler longuement des collectivités et de l'Europe", écrit d'ailleurs Le Figaro.

Emmanuel Macron : les juppéistes souhaitaient-ils entrer au gouvernement ?

Entre Alain Juppé et Emmanuel Macron, Nathalie Loiseau fait presque office de "trait d'union", indique le quotidien national marqué à droite. Pourtant, l'ancien Premier ministre n'entend pas entrer au gouvernement. "J'ai épuisé les charmes… Et les inconvénients", explique-t-il, non sans préciser qu'il exclu également une candidature aux élections européennes. "En général, j'aime bien soutenir des amis", préfère préciser celui qui se dit "pas compétent pour le remaniement".

Toutefois, Dominique Bussereau – dont le nom est mentionné par Le Figaro – ne devrait pas devenir ministre. D'après France Bleu, ce serait son choix. L'élu dit en effet avoir "plus envie de rester en Charente-Maritime, de présider les départements de France où nous avons beaucoup de problèmes à régler avec l'Etat et le gouvernement". Il évoque une "non-composition" qui lui "convient bien" car, "elle a aussi l'avantage de m'éviter le divorce".

Pour autant, ces multiples rapprochements ne sont peut-être pas innocents. Jean-Pierre Raffarin, pour qui "ce n'est l'intérêt de personne que Macron échoue" invite le chef de l'Etat à "inscrire le remaniement dans la ‘perspective' des élections européennes", explique le journal. Non sans lui proposer de mettre en place une "logique de coalition" et de sortir du "tout-En marche !"…