Décès de Henri Emmanuelli : retour sur la carrière du mitterrandienAFP
L'ancien ministre et président de l'Assemblée nationale est mort à l'âge de 71 ans, a fait savoir ce mardi matin sa famille. Retour sur la carrière de ce banquier devenu homme politique.
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Un début de carrière dans la banque

L'ex-ministre Henri Emmanuelli, figure du PS, est décédé à l'âge de 71 ans des suites d'une longue maladie, a annoncé mardi matin sa famille à l'AFP, repris par 20 minutes. Malade depuis plusieurs années, il était hospitalisé à Bayonne pour une double bronchite infectieuse depuis vendredi, précise Europe 1

Henri Emmanuelli est né le 31 mai 1945 à Eaux-Bonnes (Pyrénées). Issu d'un milieu populaire, il a perdu son père très jeune. Après un passage à Sciences Po, il est entré en 1969 à la Compagnie financière Edmond de Rothschild, jusqu'à en devenir le directeur adjoint en 1975. Il a ensuite poursuivi sa carrière à la banque Rothschild jusqu'à l'année 1978, date de son entrée à l'Assemblée. En parallèle, Henri Emmanuelli intègre la franc-maçonnerie, qu'il quittera cinq ans plus tard.

Ses débuts en politique

L'ancien banquier a pris sa carte au Parti socialiste en 1971, et se prend d'affection pour la figure montante de la gauche, François Mitterrand. Celui-ci le poussera à se faire élire à la députation. Ce qui sera fait en 1978. Henri Emmanuelli remporte alors la 3e circonscription des Landes, qui passe du même coup à gauche. 

A la faveur de l'élection de François Mitterrand à l'Elysée, Henri Emmanuelli est nommé secrétaire d'État aux Départements et territoires d'outre-mer dans le  premier gouvernement  de  Pierre Mauroy. Il passe ensuite secrétaire d'Etat chargé du Budget, jusqu'en 1986. 

Le perchoir et Solférino

En 1992, après la démission de Laurent Fabius de la présidence de l'Assemblée pour prendre la tête du PS, Henri Emmanuelli se fait élire au perchoir. Il y restera un an. En 1994, il est élu Premier secrétaire du Parti socialiste. Il restera à son poste, là aussi, une année. Il est candidat à la primaire présidentielle socialiste de 1995 face à Lionel Jospin, qui l'emporte avec 65,85 % des voix contre 34,15 % pour Henri Emmanuelli.

Les affaires judiciaires

Le 14 septembre 1992, le socialiste est inculpé (équivalent de la mise en examen aujourd'hui), dans l'affaire Urba en tant que trésorier du PS. Il est condamné pour trafic d'influences à 18 mois de prison avec sursis et deux ans de privation de ses droits civiques. En 1998, il sera également mis en examen dans l'affaire Destrade sur le financement illégal du PS, mais sera relaxé. 

La fin de carrière

Après une traversée du désert à la fin des années 1990, Henri Emmanuelli revient aux affaires en 2000. Il devient président de la commission des finances de l'Assemblée, président du conseil général (puis départemental) des Landes, et député des Landes. Il sera réélu à chaque fois à la députation, exerçant son mandat jusqu'à sa mort, ce mardi 21 mars. 

Tout au long de sa carrière, Henri Emmanuelli a eu une fibre mitterrandienne, se montrant hostile aux thèses sociales-libérales, défendues aujourd'hui par Manuel Valls au sein du PS. Dans le cadre de la  campagne sur le référendum en 2005 , au sujet de la Constitution européenne , il a fait publiquement campagne pour le "non", se plaçant en opposition ouverte avec la position officielle du  Parti socialiste , favorable au traité. Enfin, Henri Emmanuelli avait apporté son soutien à Benoît Hamon dans le cadre de l'élection présidentielle 2017.