Cyberharcèlement de Brigitte Macron : le profil des 10 accusés
Élus, galeriste, enseignant, médium ou encore informaticien, le procès pour cyberharcèlement, sexisme et transphobie, à l'encontre de Brigitte Macron, a permis de mettre en lumière les profils mis en cause dans l'affaire. Selon le parquet de Paris, les prévenus auraient diffusé en ligne des messages haineux visant le "genre" et la "sexualité" de la première dame, certains allant jusqu’à qualifier sa différence d’âge avec le président de "pédophilie", rapporte Libération.
L’origine d’une rumeur sur l’identité de Brigitte Macron
Le tribunal correctionnel de Paris a examiné cette affaire retentissante de cyberharcèlement visant la Première dame depuis plusieurs années. Cette infox mondiale, prétendant que l'épouse du chef de l'État serait une femme transgenre nommée "Jean-Michel Trogneux", a été largement relayée et amplifiée sur les réseaux sociaux.
Au total, huit hommes et deux femmes, âgés de 41 à 65 ans, ont comparu. Face à ces faits, le ministère public a détaillé les réquisitions du procureur dans l'affaire Brigitte Macron, demandant des peines de prison avec sursis et des amendes conséquentes. Une distinction a été fait entre le rôle des "instigateurs", accusés d'avoir été à l'origine de la viralité et de celui de simples "suiveurs". Lors de l'audience, la fille de Brigitte Macron, Tiphaine Auzière, a déploré la "dégradation des conditions de santé" de sa mère face à ce "tourbillon de messages" incessants.
Une rumeur avec une proportion internationale
Une désinformation devenue virale à l’international, particulièrement aux États-Unis, où Emmanuel et Brigitte Macron ont déposé cet été une plainte pour diffamation contre la podcasteuse trumpiste Candace Owens, figure du mouvement conservateur MAGA, connue pour ses positions antisémites et pro russes.
Amandine Roy, la médium accusée d'être l'instigatrice principale de la rumeur
Considérée comme l'une des principales instigatrices de la rumeur, la médium Amandine Roy, de son vrai nom Delphine J., fait face à l'une des réquisitions les plus lourdes : douze mois de prison avec sursis et 8 000 euros d'amende. Cette femme de 51 ans, "lanceuse d'alerte" autoproclamée sur des plateformes en ligne, est accusée d'avoir largement contribué à la diffusion de l'infox dès 2021.
Le cas de la médium Delphine J., alias Amandine Roy, est ainsi devenu emblématique de ce cyberharcèlement. “Elle n'a fait que "rebondir sur l'actualité", selon son avocate Maud Marian, ajoutant qu'"aucun message n'a directement été adressé à Mme Macron"”, rapporte RTL.
"Zoé Sagan" : le publicitaire/écrivain derrière le compte complotiste
Aurélien Poirson-Atlan, 41 ans, est un autre "instigateur" visé par une réquisition de douze mois de prison avec sursis et 8 000 euros d'amende. Connu sous le pseudonyme "Zoé Sagan", son rôle dans l'affaire Brigitte Macron aurait été d'amplifier la rumeur via un compte très suivi, aujourd'hui suspendu. Se présentant comme un "absolutiste de la liberté d'expression", il a dénoncé un "harcèlement inversé" lors de l'audience.
“Son compte X a été suspendu et il a fait l'objet de plusieurs plaintes”, indique RTL.
Bertrand Scholler, le galeriste influent ciblé par les réquisitions maximales
Ce galeriste de 56 ans complète le trio des "instigateurs" contre qui la peine maximale (douze mois de sursis et 8 000 euros d'amende) a été demandée. Son compte sur le réseau social X, suivi par plus de 100 000 abonnés, a été un relai majeur de la rumeur, comme le rapporte BFMTV. Comme d'autres, il a plaidé la "liberté de penser".
L'élu local et l'enseignant : quand la rumeur touche les profils institutionnels
La diffusion de l'infox s'est rependue à tous les niveaux de la société, comme en témoigne la présence d'un élu local et d'un enseignant parmi les prévenus. Leurs profils institutionnels démontrent que la diffusion de fausses informations ne se limite pas à des personnes anonymes ou marginalisées. Considérés comme des "suiveurs", ils sont visés par des réquisitions plus légères, allant de trois à cinq mois de prison avec sursis.
Seul l'un d'eux, jugé "repenti", a échappé à la prison avec sursis, le procureur requérant 80 heures de travaux d’intérêt général à son encontre.