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En visite à Alger pour les cinquante ans de l'indépendance de l'Algérie, François Hollande s'apprête à dire "la vérité" sur la colonisation devant le Parlement.
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Un discours très attendu. François Hollande s’est engagé mercredi à dire "la vérité sur le passé, vérité sur la colonisation, la vérité sur la guerre avec ses drames, ses tragédies, la vérité sur les mémoires blessées" lors du discours qu’il doit prononcer ce jeudi devant la tribune du Parlement algérien. Cinquante ans après que l’Algérie a obtenu son indépendance, le président de la République française entend ainsi "dire la vérité" sur la colonisation mais ce, sans "repentance". L’objectif du chef de l’Etat n’est pas de vivre dans le passé mais plutôt d’ouvrir la voie à une nouvelle ère entre Paris et Alger. Ce passé ne doit pas "empêcher de préparer l’avenir, c’est ce que je dirai demain aux parlementaires algériens", avait-il ainsi prévenu.

Après ce discours, François Hollande devrait également prendre la parole devant les étudiants de Tlemcen. Surnommée la « Perle du Maghreb », cette ville située à plus de 500 kilomètres d’Alger a été le théâtre de violents affrontements pendant la guerre. Elle revêt depuis toute une symbolique. Le porte-parole diplomatique de l’Elysée, Romain Nadal a indiqué que le président devrait y "souligner les questions d’éducation, d’échanges universitaires et de formation seront au cœur de l’agenda bilatéral".


Hollande devait-il s’excuser ?

Accueilli en grande pompe par son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika à sa descente d'avion mercredi, le président français a été acclamé peu après par des milliers d'Algérois. Mais alors qu’une large majorité d'Algériens souhaitent désormais une normalisation des relations avec l'ancienne puissance coloniale et 57% se disent favorables à une relation "exemplaire" avec la France, de l’autre côté de la Méditerranée, le son de cloche diffère quelque peu. Près de 35% des Français estiment en effet que François Hollande ne devait pas présenter d’excuses à l’Algérie, tandis que 26% y étaient favorables à "condition qu'Alger présente des excuses au sujet des pieds noirs et harkis".

Pour ouvrir "un nouveau chapitre", un "nouvel âge", dans la relation entre leurs deux pays, François Hollande et Abdelaziz Bouteflika ont signé mercredi soir une "déclaration d'Alger sur l'amitié et la coopération entre la France et l'Algérie".