Daniel Auteuil et la dyspraxie : son fils Zachary est également atteint de ce trouble
D'ordinaire très discret sur sa vie privée, Daniel Auteuil a choisi de lever le voile sur une réalité intime et profonde. Au cœur de cette révélation, son fils Zachary, né en 2009 de son union avec Aude Ambroggi. L'histoire qu'il raconte n'est pas seulement celle d'un trouble, mais celle d'une transmission inversée, où le fils devient le miroir du père. C’est en effet en découvrant les difficultés de son enfant que l’acteur a enfin pu nommer ses propres maux, restés inexpliqués durant des décennies. Une prise de conscience qui a tout changé pour l'histoire de Daniel Auteuil et son fils Zachary, tous deux atteints de dyspraxie.
Comment la dyspraxie de Zachary a-t-elle agi comme un révélateur ?
Lorsque le diagnostic tombe pour le jeune Zachary, Daniel Auteuil reconnaît immédiatement les symptômes. Pour lui, c'est un véritable choc. Les difficultés de son fils à accomplir des gestes simples, sa maladresse apparente ou son besoin de plus de temps pour certaines tâches font instantanément écho à sa propre enfance. C’est à travers un véritable témoignage de Daniel Auteuil sur ses propres difficultés d'enfant dyspraxique que l’on mesure l’ampleur du choc.
L’acteur livre ses quatre vérités sur ce sentiment qui l’a longtemps poursuivi. "Je pense que je suis un autodidacte de la dyspraxie. Je ne savais pas que je l’étais", a-t-il raconté à France Bleu et d'ajouter : "Quand on a décelé chez mon fils ce même truc et qu’on a quitté l’enseignement normal pour aller dans une école dite alternative, j’ai compris". Cette révélation met fin à une longue errance diagnostique, à une époque où ce trouble du développement n’était que rarement identifié, souvent confondu avec de la simple maladresse ou de la paresse.
Qu'est-ce que la dyspraxie concrètement ?
Avant de comprendre son impact, il faut revenir sur les symptômes et la définition du trouble de la dyspraxie, notamment chez l'adulte. Également connu sous le nom de Trouble Développemental de la Coordination (TDC), il s’agit d’une altération de la planification et de la coordination des gestes volontaires. Le cerveau sait quoi faire, mais peine à transmettre les bonnes instructions au corps. Concrètement, cela se traduit par des difficultés à faire ses lacets, boutonner une chemise, utiliser des couverts ou encore à écrire lisiblement. Il est crucial de souligner que l'intelligence n'est absolument pas affectée.
Un défi devenu une force pour le père et le fils ?
Loin d'être un fardeau, ce trouble commun a paradoxalement renforcé le lien père-fils et a installé une complicité nouvelle, née d'un diagnostic partagé. En comprenant que les difficultés de Zachary n'étaient pas le fruit d'une mauvaise volonté, Daniel Auteuil a pu l'accompagner avec une empathie décuplée. "On souffre ! On souffre ! C’est-à-dire que l’on croit être un crétin… On doit l’être… On perd confiance en soi", avait-il raconté à nos confrères et d'ajouter : "Et on devient, si on est curieux, on devient un autodidacte, mais d’être un autodidacte vous enlève à vie je pense une assurance que l’enseignement… Moi par exemple, si on m’avait pris au conservatoire d’art dramatique, je n’aurais pas attendu presque 40 ans avant de jouer une pièce classique. Je pensais que je n’y avais pas le droit".
Les conséquences de la dyspraxie sur la vie d'un acteur célèbre auraient pu être un frein majeur. Pourtant, Daniel Auteuil a fait de son métier une forme de compensation. Si le quotidien est un défi, la scène ou un plateau de tournage offrent un cadre où chaque geste est appris, chorégraphié et maîtrisé. Son témoignage est aujourd'hui un puissant message d'espoir, rappelant l'importance du diagnostic précoce pour déstigmatiser ce trouble encore trop souvent invisible.