Été : de quelles espèces envahissantes faut-il se méfier au jardin ?
Les plantes exotiques envahissantes ne connaissent pas de pic particulier en été. Toutefoishttps://especes-exotiques-envahissantes.fr/a-surveiller-de-pres/2/, la période estivale reste propice à leur dissémination, notamment pendant les vacances. “Ce n’est pas la saison en elle-même qui accroît le risque, mais plutôt nos comportements”, précise Marie-Angélique Baralle, cheffe de projet innovation et développement scientifique chez VALHOR. Ainsi, il est fortement déconseillé de rapporter des boutures de plantes de ses voyages, surtout depuis l’étranger. Si le geste semble anodin, il peut introduire au jardin des espèces invasives potentiellement nuisibles.
8 nouvelles espèces dans le viseur de l’Union européenne
Depuis le 7 août 2025, huit nouvelles plantes ont rejoint la liste européenne des espèces exotiques envahissantes interdites d’introduction, de transport et de commercialisation. Parmi elles, trois variétés de renouées (du Japon, de Bohême et de Sakhaline), la crassule de Helms, déjà réglementée en France, ou encore l’acacia noir, le mûrier à papier et le séneçon grimpant. Ces plantes, bien que parfois ornementales, peuvent nuire à la biodiversité en prenant le dessus sur les espèces locales. La zostère japonaise, une espèce aquatique, figure également dans cette liste.
Côté faune, le plathelminthe de Nouvelle-Guinée (un ver plat) inquiète également les professionnels du végétal. Présent dans certains pots de plantes, il se déplace facilement via les échanges horticoles et menace les lombrics, essentiels à la qualité des sols.
Jardins, potagers : tous les espaces sont concernés
Aucune zone du jardin n’est à l’abri. “Ce n’est pas le type d’espace qui compte, mais la manière dont il est géré”, rappelle Marie-Angélique Baralle. Importer de la terre, du compost, de la paille ou du foin sans en connaître l’origine, c’est courir le risque d’introduire des graines ou fragments de plantes invasives. Le danger est particulièrement élevé sur les zones de travaux récents ou de sol nu, où les plantes pionnières trouvent un terrain idéal pour s’installer.
Les dégâts des plantes exotiques envahissantes ne se manifestent pas nécessairement à l’échelle du jardin, mais leur prolifération rapide peut rendre leur éradication difficile si elle n’est pas prise en charge rapidement. Pour cela, la vigilance est de mise : observer son jardin, se référer à des bases comme codeplantesenvahissantes.fr ou solliciter un professionnel du paysage en cas de doute est essentiel. "Il est important de repérer le plus tôt possible si une espèce exotique envahissante se développe car, plus elle va être prise en charge tôt, plus l'éradication sera facile" explique la spécialiste.
Autre conseil clé : ne jamais jeter ses déchets verts dans la nature ou en forêt. Ce geste, trop courant, contribue à la dissémination de ces espèces dans les milieux naturels où leur impact est plus marqué.
Des impacts variés et encore mal connus
Les plantes exotiques envahissantes peuvent affecter la biodiversité, l’économie, et dans certains cas, la santé. Certaines, comme la Berce du Caucase ou l’Ambroisie, sont connues pour leurs effets toxiques ou allergènes. Néanmoins, chaque espèce agit différemment : certaines peuvent même jouer un rôle bénéfique ponctuel, par exemple en fournissant abri ou nourriture lors de périodes de sécheresse extrême.
Marie-Angélique Baralle insiste sur la nécessité d’une approche nuancée : “Avec le changement climatique, certaines espèces pourraient devenir invasives, d'autres disparaître. Il est difficile d’anticiper les évolutions à long terme.”
Rester informé
Pour suivre les espèces à surveiller et rester informé des nouvelles apparitions, il est possible de consulter des sites spécialisés comme le Centre de ressources sur les espèces exotiques envahissantes ou les conservatoires botaniques régionaux. Une campagne de communication européenne est également en cours pour sensibiliser le grand public.