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En poste depuis seulement quelques mois à la présidence de la République, François Hollande ferait déjà peur aux riches. En cause ? Sa manière de traiter l'argent avec rejet et les nouveaux impôts qu'il compte mettre en place. Mais les riches sont-ils vraiment en train de fuir la France ?

© abacapressFrançois Hollande l'a promis lors de la campagne présidentielle : il compte taxer les revenus du travail supérieurs à 1 million d'euros à 75%. Il n'en aura pas fallu plus pour inquiéter cette frange de la population qui gagne beaucoup chaque année.

Ainsi, d'après le site internet de Bloomberg, des centaines de familles françaises préparent leurs valises pour partir vivre en Angleterre, en Suisse ou en Belgique.

Immobilier à Londres : + 19% de demandes des Français
Knight Frank, agent immobilier britannique, précise que dans certains quartiers de Londres, les Français représentent le deuxième groupe d'acheteurs de biens immobiliers. Depuis début 2012, les demandes d'achats par des Français auraient d'ailleurs bondi de 19%.

La maison d'enchères londonienne Sotheby's International Realty France remarque même que la décision "d'un nombre important de familles françaises fortunées de quitter le pays à cause des initiatives annoncées par le gouvernement" pourrait expliquer que le marché de l'immobilier se porte à merveille. "Ces propriétaires vendent des biens très importants qui sont, par la suite, acquis par des investisseurs étrangers à la recherche d'investissements immobiliers stables en France".

"L'élection présidentielle a eu une réelle incidence"
Le PDG de Sotheby's, Alexander Kraft, déclare que "le fait que nous ayons vendu plus de 100 biens haut de gamme avec un prix moyen de plus de 1,7 million d'euros entre avril et juin 2012 montre clairement que le marché immobilier de prestige se maintient, même en cette période extrêmement difficile". Et d'ajouter que selon lui "les résultats de l'élection présidentielle ont eu une réelle incidence sur les résultats du deuxième trimestre. Pendant le mois d'avril, nous avons observé un quasi-arrêt du marché immobilier de prestige en attendant les résultats définitifs de l'élection. Depuis le mois de juin, nous voyons un retour à la normale progressif du marché".

Nos voisins francophones de Belgique et de Suisse connaîtraient le même phénomène. Un agent immobilier de Bruxelles, Julien Berckmans, déclare même avoir reçu cinq appels téléphoniques de Français dès le lendemain de l'élection de François Hollande.

"Je n'aime pas les riches"
Mais bien plus que cette nouvelle taxe à 75% promise par François Hollande, c'est le manque de considération envers les plus riches qui les pousseraient à partir. N'oublions pas que le nouveau président avait déclaré en 2006 : "Je n'aime pas les riches".

Aujourd'hui à la tête du pays, François Hollande inquiète. Jérémie Le Febvre, investisseur, envisage de son côté de partir à Singapour, considérant que "la taxe Hollande est un symbole qui sert à faire passer des valeurs stigmatisantes [...] Ce qui me pousse vraiment à partir, c'est le fait que je ne partage pas les valeurs qui sont sorties des urnes : le rejet de l'ambition et du succès. La relation compliquée de la France avec l'argent fait partie de l'identité du pays, mais là, ça atteint un stade inédit. Même si c'est utopique, j'ai besoin de croire que pour moi et mes descendants, le ciel est la seule limite".

Seul un assujetti sur 1 000 quitte la France chaque année
Entre 10 000 et 20 000 ménages pourraient être concernés par la nouvelle taxe Hollande à 75% selon le syndicat des impôts (SNUI). Mais celui-ci précise que dans les faits, jamais une mesure fiscale n'a conduit à un exode massif des capitaux hors de France. D'après les derniers chiffres du syndicat, seul un assujetti à l'ISF sur 1 000 quitte la France chaque année. Un phénomène qui reste donc très marginal...

Mais quoi qu'il en soit, le maire conservateur de Londres Boris Johnson a d'ores-et-déjà souhaité la bienvenue aux expatriés Français tentés par la capitale britannique : "Nous sommes dans un monde globalisé. Et si votre propre président ne veut pas des emplois, des opportunités et de la croissance que vous générez, nous oui !".