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La vérité finira-t-elle par éclater ? Plus de 30 ans après sa découverte, la petite martyre de l’A10 a enfin un nom, mais pas encore une histoire. Cette affaire, restée non élucidée durant trois générations, a profondément marqué l’opinion publique en 1987. Nous sommes au mois d’août, précisément le 11, lorsque des agents d’entretien découvrent le corps d’une enfant abandonné au bord de l’autoroute A10, au niveau de Blois (Loir-et-Cher).
La fillette a les cheveux bruns et bouclés, ses yeux marron foncé sont fermés mais son corps porte la trace de nombreux sévices, notamment des morsures et des brûlures de fer à repasser. Impossible de l’identifier et, puisqu'elle n'a pas de prénom elle est surnommé « la petite martyre de l’A10 ». Les milliers d’affiches collées partout en France ne permettent pas non plus de savoir qui elle est mais, les années passant, le cold case n’est jamais vraiment abandonné.
Martyre de l’A10 : un premier rebondissement en 2018
Il faut attendre l’année 2018 pour qu’un rebondissement vienne rouvrir le dossier. Cette année-là, Europe 1 et La Nouvelle République révèlent l’identité de la petite fille, qui a enfin un prénom et un nom. Elle s’appelle Inass Touloub et est la fille d’un couple séparé depuis 2010, vivant dans le Loiret et dans les Hauts-de-Seine. Cette découverte a été rendue possible en 2016 après l’interpellation d’un jeune homme pour des faits de violences et son inscription au fichier national des empreintes génétiques. En le comparant à l’ADN prélevé en 2007, les policiers ont découvert une correspondance, menant tout droit à ses parents.
Ces derniers, d’origine marocaine, ont été mis en examen pour « meurtre sur mineur de quinze ans, violences habituelles sur mineur de quinze ans et recel de cadavre ». A l’époque, Le Parisien racontait comment leur audition avait permis de retracer l’histoire de cette fillette. Inass Touloub est née le 3 juillet 1983 au Maroc, elle est la troisième enfant d’une fratrie qui, au total, en comptera sept. Elle est d’abord confiée à sa grand-mère maternelle, avant d’être envoyée chez ses parents en 1984.Trois ans plus tard, en plein été, elle meurt mystérieusement…
Martyre de l’A10 : les parents s'accusent l'un et l'autre
Auditionnés en 2018, les parents d’Inass Touloub se renvoient la responsabilité de la mort de la fillette. Son père affirme avoir vécu avec une « épouse violente » durant des années, avant leur séparation en 2010. Il raconte que la fillette était morte lorsqu’il est rentré chez lui le 10 août 1987. Sa femme lui aurait dit que la petite était tombée dans les escaliers mais, n’ayant pas la force de la dénoncer, le couple seraient partis pour le Maroc, le cadavre de sa fille dans la voiture.
Trois ans après ces arrestations, les deux continueraient à s’accuser mutuellement, selon Le Parisien. Lui pointe du doigt son ex-femme, elle ne parle que de « gifles » infligées à la fillette. Selon le quotidien francilien, une expertise, versée fin août au dossier, conclut que les explications données par la mère « ne permettent pas d’expliquer les lésions traumatiques constatées sur le corps de l’enfant, ni la survenue de son décès ». Par contre, les lésions cutanées peuvent correspondre aux aveux du père, qui pointe son ex-femme du doigt. Une inconnue demeure et elle est de taille : la fillette est-elle morte pendant le trajet en voiture ou juste avant ?
Martyre de l’A10 : que s'est-il passé dans la voiture ?
Selon Le Parisien, le père d’Inass Touloub affirme que sa fille était morte au moment du départ en voiture. Une fois sur l’autoroute, sa femme lui aurait demandé de s’arrêter et serait descendue déposer le corps de la petite sur le bord de la voie rapide. Le couple serait ensuite reparti, en direction du Maroc.
Pour la mère de la fillette, cette dernière était bien vivante dans la voiture et c’est son père qui aurait décidé de l’abandonner sur l’autoroute. Citée par Le Parisien, elle aurait déclaré : « J’ai dit, Inass va pas bien, je ne sais pas ce qu’elle a. Il s’est arrêté. Il a ouvert la porte. Il dit qu’elle est décédée. Il l’a descendue, après je ne sais pas (…) Il la laisse ». Aucun des deux ne parlera jamais de ce jour funeste du mois d’août. Si elle a enfin une identité, la martyre de l’A10 n’a toujours pas le droit à la vérité.
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