Fourniret, XDDL, Dutroux… Que sont devenues les « maisons de l’horreur » ?
Les habitants passent devant avec horreur, et la simple mention de ce qu’elles ont jadis renfermé glace le sang. Qu’est-il advenu des « maisons de l’horreur » les plus célèbres ? Fourniret, Dutroux, Daval… Dans la France entière et jusqu’en Belgique, plusieurs bâtisses rappellent encore le pire.
Ces maisons du crime ont attiré, au fil des années, de nombreux quidams, poussés par une curiosité morbide. Certains ne se contentent pas d’observer depuis le pallier les demeures : il y a ceux qui pratiquent l’exploration urbaine tout terrain et qui n’hésitent pas à pénétrer par effraction dans les bâtisses abandonnées pour se rincer l’œil de détails macabres.
Sur Youtube, de nombreux amateurs diffusent ainsi des vidéos de leurs exploits, commentaires à l’appui.
Toujours est-il qu’habiter près d’une maison au passé macabre peut rendre le quotidien difficile… Et faire baisser sérieusement le prix des biens d’un quartier.
Faits divers : ce que les agences immobilières sont tenues de dire
D’ailleurs, la plupart des propriétés dans lesquelles se sont produit des drames sont souvent vendues au rabais.
Pourtant, en France, les agents immobiliers ne sont pas tenus par la loi de dévoiler à leurs clients le passé tragique d’un bien. Parfois, cacher la vérité sur une mort violente, ou un suicide, survenu dans une propriété, est le seul moyen pour eux de se délester d’une annonce.
Mais dans certains cas, les professionnels préfèrent tout de même l’honnêteté, surtout s’il s’agit d’un faits divers qui a fait le tour de la presse. Aussi, si vous leur posez la question, ils sont tenus de vous en informer.
Dans de nombreux cas, les bâtisses au passé criminel sont revendues à des étrangers, ignorant tout de leur triste vécu.
Dans notre diaporama, découvrez ce qu’il est advenu de ces 8 maisons « célèbres » pour les crimes atroces qui s’y sont déroulés….
La maison des Daval : à qui appartient-elle désormais ?
En octobre 2017, Jonathann Daval étranglait sa femme, Alexia, dans leur domicile de Gray-la-Ville, en Haute-Saône. C’est le début de la retentissante affaire Daval et de ses multiples rebondissements, rythmés par les mensonges du principal suspect, condamné en 2021 à 25 ans de réclusion criminelle pour meurtre sur conjoint.
La photo de leur pavillon rose a fait le tour des médias. Mais qu’est-il devenu aujourd’hui ? En juin dernier, le journal Le Parisien révélait que la maison, après avoir été réquisitionné pendant plusieurs années pour les besoins de l’enquête, appartenait enfin à la famille de la victime.
Les parents d'Alexia n'avaient qu'une seule véritable revendication, c'était de récupérer cette maison de famille, à la fois lieu du bonheur et de la tragédie", ont déclaré Gilles-Jean et Jean-Hubert Portejoie, avocats des parents et de la sœur d'Alexia Fouillot.
Après le drame, la maison du couple appartenait encore, en théorie, à 50% à Jonathann Daval. Mais sa condamnation définitive, en mai 2021, l’empêche de facto d’être propriétaire de l’endroit.
Le pavillon, estimé à 170 000 euros, va donc être vendu aux parents d’Alexia, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot.
Le château de Fourniret, hanté par ses crimes ?
C’est une imposante bâtisse construire en 1870, entourée de quinze hectares de bois, à la frontière entre la France et la Belgique. Aujourd’hui, le château de Sautou, que l’Ogre des Ardennes s’était offert avec l’argent volé du gang des Postiches, se dresse toujours au cœur des Ardennes.
En 1991, le tueur en série le cède à un couple de locaux, qui le transforment alors en gîte de luxe. En 2003, c’est au tour d’un couple Belge d’investir la demeure. Ils en font leur résidence secondaire, et l’occuperont jusqu’en 2015. Depuis, on ignore si l’édifice a trouvé un nouveau propriétaire.
En décembre 2020, des fouilles ont été entreprises dans le parc du château, dans l’espoir d’y trouver le corps de la petite Estelle Mouzin : le tueur avait fini par avouer qu’il y avait enterré la fillette. En vain : les sols du château de Sautou n’ont rien livré.
La maison de XDDL et sa terrasse morbide ont-elles un nouveau locataire ?
C’est au 55, boulevard Schuman, à Nantes, que les corps d’Agnès Dupont de Ligonnès et de ses quatre enfants ont été retrouvés, ensevelis sous la terrasse, en avril 2011. Depuis, le père de famille, Xavier Dupont de Ligonnès, demeure introuvable.
Quatre ans après les faits, la maison de ville avait été vendue pour 260 000 euros. Une somme dérisoire pour la propriété de trois étages, entourée de 323 m² de terrain.
Les nouveaux propriétaires ont entrepris de sérieux travaux, avant de remettre le bien en vente, en 2019. Ils n’ont pas tardé à trouver un acquéreur pour 479 000 euros. Une affaire.
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La terrible cache de Dutroux, rasée ?
Depuis l’arrestation de Marc Dutroux en 1996, sa maison de Marcinelle, qui abritait la terrible cache dans laquelle avait été retrouvées les jeunes Sabine, 12 ans, et Laetitia, 14 ans, a été au cœur de toutes les controverses. La ville de Marcinelle a fini par décider de la raser, pour y ériger un mémorial aux petites victimes du tueur pédophile. La destruction a commencé en juin 2022.
Son autre demeure, dans la ville de Sars-la-Brussière, en revanche, tient toujours debout, au grand damn des habitants. Elle est abandonnée, et régulièrement visitée par les curieux. C’est dans le jardin de cette propriété qu’avaient été retrouvés les corps de Julie et Mélissa, 8 ans, mortes de faim dans la « cave » du monstre belge.
LE DETAIL QUI TUE, EPISODE 5 Au cœur de la « maison de l’horreur » de Marc Dutroux
La maison des Troadec squattée
Le 16 février 2017, le pavillon d’Orvault (Loire-Atlantique), a été le théâtre d’un drame terrible : le quadruple meurtre de Pascal, Brigitte Troadec et de leurs deux enfants, Charlotte et Sébastien.
Depuis, la maison est inhabitée, pour les besoins de l’enquête. En juillet 2021, Huber Caouissin, le beau-frère du couple, a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le crime. Mais i la fait appel de sa condamnation. En attendant ce second procès, donc, impossible de vendre la maison.
A l’abandon, elle aurait été visitée par des explorateurs urbains, et serait même squattée depuis l’automne 2021. Une situation « douloureuse » pour les proches des victimes, selon Me Cécile de Oliveira, l’avocate des sœurs de Brigitte Troadec.
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Le chalet des Flactif à la location
Après la tragique tuerie du Grand-Bornand en 2003, le chalet où vivait la Xavier Flactif, sa femme Graziella et leurs trois enfants Grégory 7 ans, Laetitia, 9 ans, et Sarah, 10 ans, a été mise aux enchères. C’est un couple de belges qui a fini par acquérir le bien pour 315 00 euros, alors qu’il était estimé à 513 000.
Rebaptisé « Chalet des Laurencières », l’endroit serait désormais disponible à la location pour la modique somme de 3000 euros la semaine, la station de sports d’hivers de Haute-Savoie étant très prisée.
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La maison de Geneviève Lhermitte et ses plafonds imbibés de sang
La maison dans laquelle Geneviève Lhermitte a égorgé ses cinq enfants en février 2007 se trouve au 42, avenue Général Jacques, à Nivelles, en Belgique.
En 2012, la bâtisse avait été mis en vente publique, et acheté par un couple de Genappe pour 195 000 euros, informe L’Avenir. Mais ils ne seront pas restés longtemps dans la résidence.
En 2017, la maison est à nouveau sur le marché. D’abord, pour la coquette somme de 435 000 euros, puis, faute d’acquéreurs, pour 400 000 euros.
Le propriétaire de l’immeuble voulait, au départ, diviser l’imposante bâtiment en plusieurs appartements afin de les louer. Il s’est heurté au refus de la ville. Il a donc opté pour des rénovations : il a remplacé les plafonnages, imbibés de sang, installé un ascenseur, rénové les installations… Puisque diviser l’immeuble en appartements n’a pas été possible, le propriétaire explique l’avoir aménagée en maison unifamiliale, comme le voulait la Ville. Il a remplacé les escaliers, refait les plafonnages – « Mais la maison fait plus de 400 m2 : si quelqu’un s’installe là, ce sera sans doute une famille avec enfants, constate-t-il. Moi, je ne peux pas faire comme si rien ne s’y était passé : je le dois dire aux occupants potentiels ! Après un premier contact, la plupart du temps, je n’ai plus de nouvelles… », confiait-il en 2017 à la Dernière Heure.
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